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3,19

sur 377 notes
A cinquante-trois ans, ce prof de fac n'a connu que de brèves aventures avec des étudiantes. Préférence pour la "chair fraîche" ? Facilité, puisque ces jeunes femmes font toujours le premier pas ? Plaisir d'être idolâtré d'emblée par ses maîtresses ? Pas si simple. le lecteur découvre peu à peu, avec un malaise grandissant, l'histoire de cet homme et de sa soeur, tous deux victimes de maltraitance dans leur enfance.

La plume de Djian est très agréable, ciselée, rythmée. L'auteur a de plus beaucoup de talent pour imposer une ambiance, en martelant des images : un campus, une ambiance tendue entre collègues, la montagne, la conduite périlleuse sur ces routes avec une petite Fiat, chaque cigarette savourée, la découverte de l'amour passion, les relations frère-soeur ambigues, la jalousie... Ses intrigues - mais je n'en connais que trois à ce jour - sont habiles, intenses, dérangeantes, et les fins époustouflantes, de celles qui donnent envie de tout relire d'un autre oeil.

La couverture me semble particulièrement bien choisie : pour la faille notamment et pour d'autres images que l'on découvre au fil du récit.

Unique bémol : l'effet "moustique", la petite question qui revient agacer de loin en loin. Je me demandais, lorsque le narrateur vilipende les auteurs français, si Djian avait la prétention de s'inclure dans la poignée des bons écrivains.
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Bien ficelé dans le glauque le plus total.

C'est qu'il sait bien s'y prendre, Djian, pour nous entrainer dans la crevasse abyssale d'un homme, la cinquantaine, prof de littérature appliquée, pas capable lui-même d'écrire. Un faible pour les étudiantes à la chair fraiche. Maltraité, ô combien !, dans son enfance, avec sa soeur, en compagnie de laquelle il vit dans une relation malsaine.
Et quand un jour, il se réveille aux côtés d'une étudiante … morte, l'engrenage s'installe, sans émotion apparente, sans explication détaillée.

Et qu'est-ce qu'il fume, ce prof ! Et puis il n'arrête pas de gloser sur les « bons auteurs » et les « auteurs médiocres ». Jaloux ? Certainement, de son chef de département également, qui lui a pris sa place…et sa soeur.

C'est sordide. C'est sinistre. C'est glauque. C'est bien ficelé.
2,5 étoiles parce que je m'y suis engluée. Au secours !
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Dans Incidences, on suit à la trace Marc, un écrivain prof de fac, qui découvre un matin que Barbara, l'étudiante avec qui il vient de passer la nuit, est morte. Il se débarasse du corps dans un gouffre et poursuit sa vie de prof friand de jeunes élèves, et vivant avec sa soeur. Bientôt, la belle-mère de la disparue Barbara souhaite le rencontrer pour qu'il lui parle de la Barbara. A son grand étonnement, il tombe amoureux de cette femme d'âge mûr, et s'engage dans cette relation quelque peu sordide...

Ici, malgré son talent stylistique et la persistance de ses phrases choc (Celui qui n'attendait rien n'était jamais déçu.Celui qui ne péchait pas par optimisme ne tombait jamais de haut) toujours bien présent, je n'ai pas mordu à l'hameçon. La faute sans doute à une histoire vraiment trop peu crédible (ce n'est vraiment que dans les romans qu'on cache un corps d'une femme morte, dans la vraie vie quiconque irait à la police, non?) et, surtout dont Djian semble s'en contrefoutre assez royalement.

Si Djian s'est toujours senti plus concerné par le style que l'histoire, donc, peut etre est ce moi qui me suis lassé du style Djian qui n'arrive plus à cacher la vacuité de son intrigue, soit, c'est moi qui suis plus attentif au fond d'une oeuvre, et moins à la forme, mais, quoiqu'il en soit, ses prochains romans méritent encore qu'on y jette un oeil, ne serait ce qu'un distrait...
A noter que l'adaptation ciné par les frères Larrieu sur les écrans en début d'année est bien plus convaincante que le livre original, une fois n'est pas coutume.
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Ah là je retrouve le bon Djian celui de ses débuts. Plus de finesse dans l'écriture, de la poésie, plus de belles atmosphère, de personnages bien définis même si ils sont souvent très peu sympathiques.
J'ai beaucoup aimé cette histoire qui se dévoile par à coup, on se demande ce qui se cache réellement entre le frère et la soeur. Pourquoi cette vie recluse quasi. Pourquoi tant de protection envers sa soeur ? Puis finalement, une chose inattendue fait que la glace se brise et tout s'engloutit vers une autre destinée.
Je n'ai toujours pas compris l'événement du début avec cette Barbara, ça brouille les pistes. Je pensais partir vers une enquête, mais rien au final, on laisse aller la chose, cette gamine, on en arrive à sa belle-mère. Waouis, ce point m'a semblé peu dépourvu d'intérêt eu égard au sujet principal du récit.
L'évolution de la relation frère-soeur, est intéressante, quand chacun de leur côté finisse par s'amarrer à une autre bouée.
Pour résumé, j'ai bien apprécié ce Djian.
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Un sentiment mitigé à la lecture du dernier Djian.
Marc professeur d'Université, vit avec Marianne sa soeur, dans une grande maison qu'il se partage. Marc, la cinquantaine collectionne les aventures avec les étudiantes de ces cours. Hélas un matin, le corps sans vie de la jeune Barbara se retrouve dans son lit. Il décide de faire disparaitre le corps. Et va devenir l'amant de la belle-mère de Barbara, la troublante Myriam.
L'intrigue policière est un prétexte, ce qui intéresse Djian c'est de bousculer le lecteur, de l'emmener à un endroit et faire un 360° sans l'avertir. Et c'est là ou je ne suis plus l'auteur, ce malin plaisir de plonger cette tragédie dans le glauque et le malsain m'empêche d'adhérer totalement au bouquin. de plus, je trouve que le style devient rapidement lassant d'autant plus que par la voix de Marc, il règle son compte à 95 % des écrivains et aux lecteurs qui les lisent. Si Djian s'imagine être dans les 5% c'est pour le moins prétentieux et loin d'être le cas. Dommage, car d'habitude, je suis plutôt preneur.
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Je me souviens de l'adaptation cinéma de "37°2 le matin" qui, à l'époque m'avais enthousiasmé. J'avais particulièrement aimé ce glissement de la passion vers la folie. Mais peut-être que cet enthousiasme tenait plus à l'interprétation de Béatrice Dalle et jean-Hugues Anglade et la mise en scène de Jean-jacques Beinex. Je n'ai jamais lu le livre. D'ailleurs, je ne m'étais jamais vraiment intéressé à cet auteur. Je dois la lecture de ce livre à une personne qui me l'a prêté, me disant que Djian était pour lui un des plus grands auteurs français actuels. Alors, allons-y.
Je dois dire que je m'attendais à autre chose. Je reste passablement déçu. OK pour ce prof de français qui a atteint la cinquantaine, qui vit avec sa soeur, qui ont tous deux subit des maltraitances dans l'enfance, ce prof donc, très émoustillé par ses jeunes étudiantes, qui d'ailleurs le lui rendent bien, puisqu'il est décrit comme un tombeur. le roman s'ouvre sur la découverte du cadavre de sa jeune maîtresse, au petit matin d'une nuit d'amour. Encore OK. Que le principal souci de ce monsieur soit de faire disparaître le corps sans plus d'émotion que de repenser au gâchis de cette fraîche beauté qui ne servira plus, met déjà assez mal à l'aise le lecteur, qui se serait attendu à un peu plus de considération pour cette jeune fille. Mais, pourquoi pas ? Encore OK. Là, en revanche, où ça ne va plus, c'est que ce personnage est de plus en plus improbable et donc aussi l'histoire qui va avec. Car le procédé se reproduira de la même manière avec un policier sur le bord d'une autoroute, subitement, atteint d'un infarctus. Et je passe sur l'incongruité de sa relation avec son supérieur, de sa relation amoureuse avec la belle-mère de la première jeune fille décédée, de l'insistance d'une autre jeune fille carrément érotomane... etc. Bon, Je sais que la vie réserve parfois de nombreuses surprises, mais il y a un moment où tout cela n'est plus crédible. Une intrigue romancée doit pouvoir avoir un semblant de réalité. Pourtant, de temps à autre, on peut croire au personnage de Marc. Pas à ses aventures, mais plutôt à son existence. Un homme de 53 ans qui se remet en question sur sa vie. Ça me parle. Et le fait d'être attiré par des jeunes filles, ou de mener une relation incestueuse avec sa soeur ne me choque pas plus que ça, dans la mesure où on en comprend les causes. C'est la vie ! Rien de glauque à cela. J'ai aussi bien aimé les petites réflexions négatives sur notre société, qui me semblent assez justes. Non, c'est l'ensemble, la construction du récit qui, à mon sens, ne tient pas.
Et puis, cette manie de dénigrer à ce point les auteurs français est assez désagréable. Comme si Monsieur Djian relevait le niveau ! Un peu d'humilité ne peut pas nuire. Heureusement que, contrairement aux assertions de son personnage, il y a beaucoup d'écrivains de qualité actuellement.
Enfin, je termine par le style. Ou plutôt l'absence de style. J'ai vu ça et là dans d'autres critiques qu'on parlait de style "ciselé". Pour ma part j'y ai vu beaucoup de vacuité, de "remplissage", de répétitions... Rien de très engageant. Si j'ai tenu jusqu'au bout, c'est, d'une part, pour éventuellement avoir la suite de la disparition de Barbara, la pauvre fille disparue, et là je reste sur ma faim, et d'autre part, pour pouvoir donner mon avis à la personne qui m'a prêté ce livre. En fait, je préfère rester sur le souvenir du film de Beneix, même si l'intrigue n'a rien à voir.
Allez, on passe vite à autre chose.
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Ce Philippe Djian s'intitule Incidences et c'est peut-être bien son meilleur livre. Concrètement, un roman qui ne fait que 233 pages, mais qui contient tellement de substances chimiques en suspension, des non dits en pagaille et des traumatismes à peine effleurés en rafales, qu'il en raconte plus que des pavés deux fois plus épais. Elle est proprement ébouriffante la façon dont Djian prend son héros à la gorge et ne le lâche plus. Un type plus tout jeune, professeur de littérature, écrivain raté, qui fait régulièrement son marché parmi ses jeunes étudiantes énamourées et entretient une relation au-delà du fusionnel avec sa soeur. C'est sa descente aux enfers que raconte l'auteur au travers de scènes tour à tour angoissantes, euphoriques ou drolatiques. le tout avec un sens du politiquement incorrect très aiguisé mas assez subtil pour tenir la route (des pages entières pour glorifier la cigarette, stigmatiser la médiocrité ambiante dans la littérature française, se révolter contre le néo-conservatisme dans l'air du temps). Un Djian en colère contre l'époque qui trouve son seul refuge dans des promenades en forêt, on croit rêver. Quant au style, eh bien, il est plus ciselé que d'habitude. Au rasoir, même, y compris dans des scènes anodines à la tension sous-jacente. le récit est fait d'embardées, de malaises vagaux, qui donnent un ton quasi mortifère au roman. C'est comme si Philip Roth écrivait des épisodes de Plus belle la vie. Plus laide la vie, oui, avec un quotidien qui se dérègle sans compter un passé moche comme tout, qu'on a glissé sous le tapis pour ne plus le voir, mais qui finit par revenir sous forme de nausée. C'est noir, c'est caustique, c'est brillant, c'est le dernier Philippe Djian. Qui vous laisse K.O pour le compte.
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Marc, 53 ans, professeur de littérature vit avec sa soeur Marianne dans une maison en montagne , relativement isolée.

Il a souvent de fortes migraines, passe des nuits blanches et a parfois des absences qu'il ne s'explique pas.

Il collectionne les aventures avec ses jolies étudiantes.

Le sexe est pour lui indispensable à son équilibre.

Beaucoup de questions au fil des pages et les réponses vont arriver petit à petit et nous dévoiler une triste réalité.

Histoire bien menée et un final inattendu mais sommes toute logique.

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Philippe Djian aborde le cas de Marc. Professeur d'écriture à l'université, il vit dans la maison familiale avec sa soeur Marianne, agent dans la même faculté.

La cinquantaine passée, jamais marié, Marc a des relations passagères avec ses étudiantes, amourettes qu'il veut discrètes pour éviter son renvoi de la Fac.

Marc est un personnage complexe, marqué par une enfance très malheureuse. Il cherche vainement dans sa vie l'épanouissement. Formant les jeunes à devenir écrivains, il n'a jamais percé lui-même.

Englué dans des sentiments brumeux, il n'est pas heureux. Il opte pour une fuite en avant, faite de moments fugaces, de plaisir sans lendemain, d'abus de nicotine et d'alcool.

Certains aspects du personnage sont restés, pour moi, un mystère. Djian ne nous éclaire pas sur tout.

Les actes de Marc, que je ne dévoilerai pas pour ne pas raconter l'intrigue, sont parfois sans explication. Vous ne pouvez faire que des suppositions.
Je n'ai pas eu d'empathie pour ce personnage, même si le voile se levant petit à petit, j'ai compris en quoi les incidences des évènements de sa vie l'ont marqué et façonné.

Un roman qui se lit. Sans plus.
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L'histoire se lit avec un intérêt tout relatif: on a envie de savoir bêtement ce qui va arriver à ce quinquagénaire, Marc, prof de fac, séducteur impénitent, qui se retrouve un beau matin avec le cadavre d'une de ses élèves sur les bras. Barbara, comme la plupart de ses élèves, le poursuivait de ses avances et il a fini comme toujours par succomber. On comprendra peu à peu qu'il cherche à échapper à l'emprise de sa soeur Marianne et que cette emprise n'a rien d'anodin, elle fleure bon l'inceste sur fond de maltraitance...
Barbara, il la jettera dans une crevasse tout comme le flic qui l'arrête sur la route pour conduite dangereuse. Pas de culpabilité, pas de remords. Juste cette fascination morbide pour l'abime qu'il viendra visiter à plusieurs reprises et dans laquelle il aime séjourner pour remonter ensuite et apprécier la saveur de la clope. Et l'improbable est au RV : Marc tombe éperdument amoureux de Myriam, une femme d'âge mûr, qui prétend être la belle-mère de Barbara…

Autant dire que c'est une histoire glauque avec une intrigue invraisemblable et qu'on n'éprouve aucune sympathie pour ce personnage qui, d'ailleurs lui-même n'en a pour personne et porte des jugements péremptoires sur les écrivains contemporains (dont habilement et lâchement l'auteur tait les noms).
Le style de l'écrivain que je découvre est quelconque, bourré de clichés et de redondances. À croire que passé la cinquantaine on radote, et que l'éditeur (Gallimard) a perdu tout discernement pour publier ce genre de mauvais polar qui prétend être un roman.
Néanmoins, le personnage (ou l'auteur) flirte tellement avec le ridicule que je suis allée jusqu'au bout et qu'il a même réussi à me faire sourire.
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