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3,19

sur 373 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ah là je retrouve le bon Djian celui de ses débuts. Plus de finesse dans l'écriture, de la poésie, plus de belles atmosphère, de personnages bien définis même si ils sont souvent très peu sympathiques.
J'ai beaucoup aimé cette histoire qui se dévoile par à coup, on se demande ce qui se cache réellement entre le frère et la soeur. Pourquoi cette vie recluse quasi. Pourquoi tant de protection envers sa soeur ? Puis finalement, une chose inattendue fait que la glace se brise et tout s'engloutit vers une autre destinée.
Je n'ai toujours pas compris l'événement du début avec cette Barbara, ça brouille les pistes. Je pensais partir vers une enquête, mais rien au final, on laisse aller la chose, cette gamine, on en arrive à sa belle-mère. Waouis, ce point m'a semblé peu dépourvu d'intérêt eu égard au sujet principal du récit.
L'évolution de la relation frère-soeur, est intéressante, quand chacun de leur côté finisse par s'amarrer à une autre bouée.
Pour résumé, j'ai bien apprécié ce Djian.
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Ce Philippe Djian s'intitule Incidences et c'est peut-être bien son meilleur livre. Concrètement, un roman qui ne fait que 233 pages, mais qui contient tellement de substances chimiques en suspension, des non dits en pagaille et des traumatismes à peine effleurés en rafales, qu'il en raconte plus que des pavés deux fois plus épais. Elle est proprement ébouriffante la façon dont Djian prend son héros à la gorge et ne le lâche plus. Un type plus tout jeune, professeur de littérature, écrivain raté, qui fait régulièrement son marché parmi ses jeunes étudiantes énamourées et entretient une relation au-delà du fusionnel avec sa soeur. C'est sa descente aux enfers que raconte l'auteur au travers de scènes tour à tour angoissantes, euphoriques ou drolatiques. le tout avec un sens du politiquement incorrect très aiguisé mas assez subtil pour tenir la route (des pages entières pour glorifier la cigarette, stigmatiser la médiocrité ambiante dans la littérature française, se révolter contre le néo-conservatisme dans l'air du temps). Un Djian en colère contre l'époque qui trouve son seul refuge dans des promenades en forêt, on croit rêver. Quant au style, eh bien, il est plus ciselé que d'habitude. Au rasoir, même, y compris dans des scènes anodines à la tension sous-jacente. le récit est fait d'embardées, de malaises vagaux, qui donnent un ton quasi mortifère au roman. C'est comme si Philip Roth écrivait des épisodes de Plus belle la vie. Plus laide la vie, oui, avec un quotidien qui se dérègle sans compter un passé moche comme tout, qu'on a glissé sous le tapis pour ne plus le voir, mais qui finit par revenir sous forme de nausée. C'est noir, c'est caustique, c'est brillant, c'est le dernier Philippe Djian. Qui vous laisse K.O pour le compte.
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Marc, 53 ans, professeur de littérature vit avec sa soeur Marianne dans une maison en montagne , relativement isolée.

Il a souvent de fortes migraines, passe des nuits blanches et a parfois des absences qu'il ne s'explique pas.

Il collectionne les aventures avec ses jolies étudiantes.

Le sexe est pour lui indispensable à son équilibre.

Beaucoup de questions au fil des pages et les réponses vont arriver petit à petit et nous dévoiler une triste réalité.

Histoire bien menée et un final inattendu mais sommes toute logique.

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Marc, 53 ans est professeur de littérature appliquée dans une université. C'est un homme détruit qui tente de survivre en passant outre les interdits : fumer, boire, avoir des relations sexuelles avec ses étudiantes. Dans ce livre, Djian nous relate, en détail, sa lente descente en enfer.

Au premier chapitre, nous sommes dans l'ambiance. Il ramène, chez lui une jeune donzelle aussi ivre que lui : Barbara. Après une nuit agitée et bruyante, il se réveille et se retrouve avec le cadavre de la jeune fille à côté de lui. Elle est morte durant la nuit…il décide, simplement et tout naturellement, de la jeter dans un gouffre. La rejoindra, quelques épisodes après, un policier, mort d'une crise cardiaque.

Instant de panique lorsque, quelques jours plus tard, Myriam, la toute nouvelle belle-mère de Barbara, lui demande de lui parler d'elle. Cette rencontre va se muer en une torride histoire d'amour et le transformer en adulte. le dénouement sera aussi inattendu qu'inévitable.

Marc, à chaque décès donne l'impression de ne pas être concerné. Il agit, n'a pas de remord. Il descend dans le « trou » pour pousser le cadavre de Barbara qui était resté accroché à une branche, toujours sans émotion apparente. Il va même jusqu'à se terrer dedans la nuit, comme si c'était une matrice.

Il ne raconte rien de tout ceci à sa soeur Marianne, avec qui il forme un couple fusionnel. Elle lui est indispensable et sa jalousie ressort lorsqu'il voit Richard OSLO, son supérieur hiérarchique, entrer dans l'intimité de Marianne. Petit à petit s'esquisse leur passé commun : les sévices de leur mère, leur entente contre elle, l'incendie du chalet (accidentel ou criminel ?), leurs rapports incestueux (ils s'arriment).

Ce bouquin est plein de non-dit, d'histoires non racontées. La tragédie nous prend à la gorge du début et ne nous lâche plus. Je reconnais avoir eu une overdose de glauque. J'ai fait une pause, puis le manque, la curiosité ont primé et j'y suis retournée. L'on assiste, impuissants, a une spirale infernale

Incidences ne m'a pas laissée indifférente. C'est un livre à la fois tragique, ironique, léger et dense qui démontre que la vie ne répare pas le mal que l'on fait aux enfants, que la blessure ne se referme jamais.

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Un excellent Djianqui reprend des ingrédients qu'il a rarement aussi bien concocté: le sexe cynique, les blessures psychologiques et leurs incidences. le tout sur fond de thriller où la vérité n'apparaît qu'en passant devant les meurtrières de la conscience du narrateur. C'est stromboscopique. du bon Djian, bien tourmenté,avec en prime ses questions sur la littérature.
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Il est vraiment un peu dérangé, quand même, ce Djian... Cela faisait des années que je n'en avais pas lu, après avoir au lycée dévoré son oeuvre ; et j'avais arrêté, lassée, parce que j'en étais un peu arrivé à ce constat-là : un peu dérangé quand même ;-)
Mais y'a pas à dire, c'est bien foutu : des fois on ne sait plus où on en est, les transitions "je me souviens de mon enfance" ou "c'est le moment que je vis", ben y'en a pas, il faut s'accrocher à des tous petits indices pour découvrir quand on est, et après relire la phrase ;-) et ça montre bien à quel point le type de l'histoire, Marc, est profondément dérangé. Donc oui, bien écrit, on découvre très progressivement les deux personnages principaux (donc, Marc et sa soeur) et leurs atteintes psychologiques. Par certains côtés, ce livre m'a rappelé la petite fille aux allumettes de Gaétan Soucy, il y a le même "dérangement" à l'intérieur, la même avancée sur le chemin de l'horreur psychologique. Donc c'est une réussite, mais enfin, faut aimer! ;-)
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Marc est un petit prof de faculté, célibataire, dont le sport favori consiste à draguer ses étudiantes. On ne risque pas de le trouver sympathique, car il semble égocentrique, froid au point de n'attacher guère d'importance à la fille qu'il a retrouvée morte un beau matin dans son lit ! Mais dès le début on devine un personnage bizarre, vivant dans un monde irréel.
Sa vie se focalise sur ses rapports avec les femmes : sa soeur, ses jeunes étudiantes, puis la mère de l'une d'entre elles dont il tombe amoureux. Au fil du roman, très lentement, l'auteur nous dévoile quelque peu , par petites touches, des éléments d'une personnalité perturbée par les traumatismes de l' enfance.
On pourrait s'arrêter à l'existence superficielle de Marc, mais Philippe Djian parvient à créer une atmosphère pesante, envoûtante, qui fait que l'on a de la peine à interrompre sa lecture. D'autant plus que l'on veut savoir comment se terminera cette étonnante histoire.
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Un séduisant professeur d'université qui cède parfois aux avances de ses élèves, qui fume cigarette sur cigarette, et qui vie une relation bien étrange avec se soeur, voilà ce qui vous attend ici, et ce n'est que le début.

Car Djian a décidé de déranger son lecteur en accumulant les tabous dans cette histoire d'un homme au bord du gouffre et qui ne s'en rend pas vraiment compte.

Et comme le style est simple et raffiné, l'ambiance de plus en plus oppressante et le personnage principal douloureusement attachant, on est vite captivé et les 230 pages défilent très rapidement.
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"S'il y avait une chose dont il était encore capable à cinquante-trois ans, par un grand soir d'hiver que blanchissait la lune et après avoir bu trois bouteilles d'un vin chilien particulièrement fort, c'était d'emprunter la route qui longeait la corniche le pied au plancher. »

Cela faisait lgtps que je n'avais pas lu un Djian et comme celui-là avait eu une bonne presse....

Incidence = csquce plus ou moins directe de qlque chose, répercussion, effet

Un polar noir à l'américaine, à la Djian...ça démarre très fort, un petit creux au milieu et une fin qui efface tout comme une bombe. le tout concis, rythmé et efficace. Bon effectivement, Djian n'hésite pas à poursuivre ses phrases là où on attendrait un point final... ms cela fait son style! Effectivement il nous fait part de ses critiques du style des écrivains contemporains (« [Qu'on nous rende Marguerite Duras, par pitié ! »). mais on lui pardonne ;)

D'habitude le héros quinqua a une vie bien rangée avec femme et enfants et la rencontre d'une nymphette bouleverse tout et lui redonne vie. Ici mécanisme inverse!....

Un seul bémol le traitement de la relation entre le héros et sa soeur...

En résumé je le conseille à ceux qui aiment Djian et à ceux qui ne connaisse pas! ;)
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Un bon Djian et qui m'a révélé l' extraordinaire écrivain qu'il est.

J'aimais déjà ses livres pour le côté rock n' Roll, les histoires et ses scènes de fesses. "Incidences" m'a ouvert une autre partie de son talent : de me mener par le bout du nez jusqu'au coup de théâtre. de mettre en scène des personnages non plus border line mais carrément fous a lier. J'aurais pu le voir dans d'autres qu'il a écrit avant mais que j'ai lu après suite à cette découverte.

Il me semble à la charnière de son oeuvre, après ses livres plus broussailleux et avant son style concis et lumineux.
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