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EAN : 9782070385799
445 pages
Gallimard (22/01/1993)
3.79/5   271 notes
Résumé :
Un prof de musique, Henri-John, père de deux grandes filles, est plaqué par sa femme, Edith, écrivain à succès.

Pour lutter contre la solitude, le stress qui monte, il part pour les Etats-Unis. Il loge chez son beau-frère, Oli, dans une vaste maison à véranda au bord de l'océan. Ce séjour face au ciel et à la mer sera l'occasion d'un monumental bilan.

Djian ne cesse de revenir sur son passé dans une France de Meudon inventée par Céline,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Henri-John est désemparé. Sa femme l'a quitté. Il part aux Etats-Unis pour faire le point.
Nombreux flash-back qui nous ramènent à une famille d'artistes atypique.
C'est très complet, de la jeunesse à l'âge adulte, même si ce n'est pas toujours très clair dans le temps.
Les personnages sont aboutis, le style direct et sympathique.
Mais, si j'ai trouvé ce roman relativement intéressant, qu'il m'a semblé long à lire !
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Phillipe Djian avait 40 ans quand il a débuté l'écriture de " Lent dehors " paru deux ans plus tard . Depuis " 50 contre un " ( recueil de nouvelles ) paru 10 ans plus tôt , l'écriture de l'auteur s'est affirmée , mais l'on reconnait toujours sa patte .

L'histoire tourne autour des relations hommes femmes de l'adolescence à un âge plus avancé . Henri-John le personnage central du livre nous fait part de sa quête amoureuse . Une certaine immaturité affective le gène dans sa compréhension des motivations et de la psychologie féminine , mais qui est expert en ce domaine ? Certains personnages féminins semblent mieux s'en sortir dans leurs rapport aux hommes .....

le récit n'est pas temporellement linéaire mais cela n'est pas gênant , il nous suffit de 4 ou 5 lignes pour nous mettre à l'heure .

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Djian c'est avant tout une écriture originale, pas vraiment académique. Il peut marier dans la même phrase les malgré que et les imparfaits du subjonctif, les bite,cul et les vers de poètes anglo-saxons. Ce style lui a attiré les railleries des critiques littéraires orthodoxes. Certains l'ont qualifié d'auteur rock'n roll. Je ne sais pas trop ce que ça signifie, mais Djian me parait beaucoup plus proche d'un Renaud que des Rolling Stones. D'autres d'auteur réaliste, dans la lignée des écrivains du 19eme. Il est pourtant tout sauf réaliste, lui le roi de l'ellipse, l'éternel adolescent, plein de doutes et de dérision. Sans crier pour autant au génie, c'est cette fragilité et la manière qu'il a de la retranscrire dans ses oeuvres qui le rendent si intéressant à mes yeux.
Deux mots tout de même sur ce livre et l'histoire elle-même : un gars est largué par sa femme après une incartade d'un soir, et s'exile pour se reconstruire. Ce sera l'occasion pour lui de faire un bilan de sa vie, et pour nous lecteurs de partager les moments significatifs de son enfance jusqu'au passage à l'âge adulte. le charme opère : dérision, humour, anticonformisme, distance par rapport aux événements, tout Djian est là, et c'est pour moi l'un de ses meilleurs romans.
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C'est le livre que je conseillerai à tout lecteur qui veut connaître l'univers de Djian et qui ne le connait pas. J'ai vraiment adoré l'histoire, l'écriture crue et directe, l'atmosphère et les personnages à la fois terriblement singuliers et complexes. Je suis une fan de Djian et même si je n'apprécie pas chacun de ses livres, son univers, son écriture continuent de m'attirer en espérant retrouver à chaque fois ce qui a fait que je l'ai aimé à la lecture de Lent dehors.
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Lire Djian, c'est comme s'enrouler dans sa couette sur un matelas moelleux comme une brioche. C'est chaud et réconfortant. On retrouve cet univers familier qui fait le sel de l'auteur : la cacophonie des rapports humains, le débord émotionnel irriguant les contrariétés quand il ne nourrit pas les casseroles amoureuses, le tout saupoudré d'alcool et de sexe qui ne cesse de nous faire des appels du pied. C'est grisant.

Un des premiers romans de Djian, on plonge net dans le monde de Henri-John, marmot qui grandit joyeusement au sein d'une troupe de cabaret écumant les théâtres d'ici et d'ailleurs. Il faut dire que la mayonnaise prend comme il faut dans cet univers peuplé d'artistes burlesques et de danseuses aux courbes faciles. Henri-John se dévoile à coups de gadins entraînants dans une enfance qui peine à le retenir.

C'est dans les coulisses de salles aléatoirement baroques, entre deux costumes à paillettes, qu'il acquiert sa maturité, sorte de grammaire adolescente vite perturbée par l'activité lubrique de son entrejambe. La matière sexuelle, toujours très conviviale chez Djian et lui revenant avec aisance, soulève du désir en ramdam et nous fait avaler les pages sans broncher.

Je préciserai néanmoins avoir tiqué sur 2 ou 3 éléments de l'intrigue lesquels, me semble-t-il, ne passeraient plus à l'air post me too : rapport sexuel sans consentement (femme endormie), rapport extrêmement douteux entre un jeune ado et une femme mûre (lui, vierge et elle faisant figure d'autorité). Cela fait crisser les dents, je dois l'avouer. Mais beau moment de lecture, Djian me déçoit rarement.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Bien sûr qu'ils vont compter tes adverbes, tes malgré que, et mesurer la taille de tes ellipses... c'est leur métier...Mais toi,tu n'es pas en train de te couper une robe de soirée, tu écris un livre...! Ne t'occuppe pas de ce qu'on écrit sur toi, que ce soit bon ou mauvais. Evite les endroits où l'on parle des livres. N'écoute personne. Si quelqu'un se penche sur ton épaule, bondis et frappe le au visage. Ne tiens pas de discours sur ton travail il n'y a rien à en dire. Ne te demande pas pourquoi tu écris mais pense que chacune de tes phrases pourrait être la dernière.Laisse le gratter à la porte, il va se fatiguer, ou veux tu que j'aille lui parler cinq minutes....?
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Nous avons découvert que nous pouvions parler ensemble sans que nous nous cassions une jambe . Où allait le monde et convenir de la bonne santé de la folie humaine n'étaient pas des sujets trop embarrassants . Il allait de soi que les fanatiques de toutes confessions s'en donnaient à cœur joie et s'enivraient du sang qui les éclaboussait . Qu'ils s'en nourrissaient et s'en teignaient le visage . Que leurs cris retentissaient , se multipliaient et empuantissaient l'air chaque jour davantage . Que la misère des peuples était leur lit . Que leurs draps était la bêtise , la peur , l'ignorance , mais aussi la haine que s'inspirent volontiers des races différentes . Que leur glaive était la religion qu'ils trafiquaient à leur guise . Que leur force venait de politiciens incapables , lâches stupides , corrompus , cyniques , méprisants , qui conduisaient au désespoir . Que leur couplet était xénophobie , racisme , génocide , persécution à travers tous les continents . Qu'à leur concert se mêlaient de simples assassins , des truands , des voyous , des dealers , des fous furieux , des salauds , des industriels , des banquiers , des flics , des avocats , des juges , des trafiquants d'armes qui poussaient à la roue et se frottaient les mains .
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Je ne voulais pas jouer les types mystérieux , pas plus que je ne cherchais à l'intriguer , mais chaque fois que je tournais la tète de son coté je la voyais presque clignant des yeux , dressée sur un coude et me considérant avec un sourire perplexe , ce qui me dérangeait un peu . J'y étais pourtant habitué . A un moment ou à un autre , j'avais surpris cette expression sur le visage des
femmes qui m'avaient serré d'assez près . Et quand chacune d'entre elles m'avait apporté quelque chose , m'avait sans doute appris tout ce que je savais , quand marche après marche elles m'avaient hissé à des paliers d'où l'on peut contempler le monde , je n'avais moi , pour ce que j'en observais , guère eu davantage qu'une stupide énigme à leur offrir . J'avais toujours fini par comprendre ce qu'une femme cherchait ou désirait , et peut-être aussi avais-je saisi leur nature profonde , mais je n'aurai pas pu en dire autant d'un homme . Elles avaient de quoi nous regarder avec des yeux ronds : la vérité était que nous étions le coté sombre de l'espèce humaine .
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Lorsque le week-end est arrivé , je me suis installé dans le jardin et j'ai commencé à lire le début de son prochain roman ...... C'était toujours un grand plaisir pour moi de me plonger dans la littérature d'Edith ( sa compagne ) . Elle était un bon écrivain , courageux et sensible . Elle avait également du souffle . Son écriture était souple , évidente , fluide ...... Ses livres étaient vraiment bons . Je ne savais pas ce qui lui était arrivé . J'ai relu rapidement certains passages qui m'avaient consternés , en ai survolé d'autres détestables ou carrément ennuyeux . Il n'y avait aucune chair , aucune substance , ce n'était qu'une triste enfilade de mots .....C'était de la veine de ce qu'on publiait aujourd'hui , des livres qui se souciaient plus de leur apparence que de leur âme et qui semblaient inscrits à un concours de beauté -- de beaux nichons mais frigides . Pour moi Edith faisait partie de cette poignée d'écrivains qui me donnaient envie d'acheter un livre ..... Et que dieu préserve ces écrivains de vouloir être reconnus et de sacrifier leur talent à la norme .
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 Je tournais en rond autour de moi, la plus banale de mes pensées finissant par dégénérer en poison, en cour sombre, en potion de vague à l'âme. Je n'y voyais plus clair du tout. J'avais l'impression d'être malade et de couver quelque chose. Je fouillais mon esprit pour essayer de comprendre ce qui n'allait pas mais ça ne servait à rien, il y avait toujours un moment où tout s'éteignait. L'idée me vint que c'était moi qui coupais la lumière. 
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Vidéo de Philippe Djian
Le romancier Philippe Djian, adapté de nombreuses fois au cinéma (notamment dans "37°2 le matin" de Jean-Jacques Beineix, "Impardonnables" d'André Téchiné, "Elle" de Paul Verhoeven), publie un nouveau roman, "Sans compter". Un polar qui ne dit pas son nom et s'approche par moment du fantastique. Il est l'invité d'Olivia Gesbert.
#litterature #polar #cinema _____ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Bienvenue au club https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqYh8kUxa2lt9m1vxzCac7X ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club
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