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Citations sur Lorsque Lou (13)

Je n'aimais pas recevoir de raclée, pas plus que d'exécuter un vol plané dans la rue. Mais ce n'était rien comparé aux trois années de dépression que j'avais traversées. Quelle rigolade que de signer du nez ou de se relever avec une bosse ! Chaque fois que je roulais sur le sol, je m'éloignais des ténèbres. Chaque fois que le poing de Lou m'arrivait en pleine figure, je réalisais l'incroyable simplicité d'être au monde. Je ne me sentais plus dégringoler comme une pierre, j'étais une plume s'élevant au-dessus du gouffre, libéré de l'idée que je pesais quelque chose et qu'il fallait prendre ce monde au sérieux.
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À tour de bras, j'empaquetais farine, poitrine fumée et haricots secs. On se serait cru en France durant la guerre du Golfe, sauf que les crétins souriaient à la caisse au lieu de prendre un air de constipé.
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Au fond, le seul véritable ciment qui empêche une société de se désagréger, c'est la peur du qu'en-dira-t-on ...
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Ils étaient d'avis - et je reprends là les termes d'une de leurs conver-
sations - qu'une femme qu'on prive trop longtemps de certain exercice est comme un camion garé en pente. Et ils ne cherchaient pas l'accident. Tant que nous prenions les précautions nécessaires, que nous n'adoptions au grand jour qu'une attitude polie l'un envers l'autre, le tonneau pouvait fuir, comme ils disaient, car fol est celui qui prétend garder toute sa mélasse.
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Il était deux heures du matin. Perdre sa fiancée dans ces eaux-là vous causait un mal indéfinissable, particulièrement difficile à situer. J'aurais dit les jambes, mais peut-être sentais-je quelque chose au niveau du ventre, ou là, juste au milieu du dos. Ce n'était pas une des ces douleurs aiguës qui vous frappaient en plein jour, non, c'était plutôt comme un poison très lent qui agissait par paliers et qu'on aurait coupé d'euphorisants car la plongée se déroulait sans heurts, dans le calme et la résignation.
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Il y a tant de batailles à mener dans cette vie qu'il n'y a rien de plus prodigieux au monde que le parcours d'un honnête homme. Mais combien d'entre nous franchiront l'arrivée ? L'être humain est si désespérant par nature, si prompt à se rouler dans la fange.
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C'était ainsi qu'à son habitude, il en terminait avec moi : il me jetait dehors.J'y voyais un geste plein de sous-entendus, l'écho d'une mémoire primitive.
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Il me glissa un coup d’œil en souriant: "On a déjà vu des trains entiers s'envoler, m'expliqua-t-il pour me rassurer, des pointes à t'arracher la croûte terrestre comme une simple peau morte..."
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Il y a tant de batailles à mener dans cette vie qu'il n'y a rien de plus prodigieux au monde que le parcours d'un honnête homme. Mais combien d'entre nous franchiront l'arrivée ? L'être humain est si désespérant par nature, si prompt à se rouler dans sa fange.
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J'éprouvais une joie sombre à la pensée que tout pouvais s'écrouler autour de moi. C'était un sentiment imbécile, que j'avais apprécié dans une vie antérieur mais dont je croyais m'être affranchi une fois pour toutes.
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