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Critique de Corboland78


Philippe Djian est un romancier français né en 1949 à Paris. Il a longtemps été présenté comme un héritier de la Beat Generation en France. Il est notamment l'auteur en 1985 de 37°2 le matin qui lui apporta la popularité mais depuis, son style et son inspiration ont beaucoup évolué. Marlène, son nouveau roman vient de paraître.
Dan et Richard, amis d'enfance et vétérans de l'armée ayant fait l'Afghanistan, l'Irak et le Yémen, vivent dans la même ville depuis leur retour des zones de combat. Encore gravement perturbés par ce qu'ils ont vécu, ils peinent à retrouver une vie normale. Dan semble mieux y parvenir, partageant son temps entre le boulot et le sport mais retranché dans une sorte de solitude, ne fréquentant que son ami. Richard de son côté, est marié avec Nath mais il est infidèle et bagarreur, quant à leur fille Mona, adolescente rebelle, elle leur en fait voir de toutes les couleurs. Un jour, débarque Marlène, soeur de Nath…
Allons droit au but, Marlène est un bon roman ! Maintenant, si on entre un peu plus dans le détail, si vous aimez Philippe Djian c'est effectivement un bon livre car l'histoire se tient et la fin est très belle, il n'y a pas d'exagérations trop outrées et le sexe reste soft et discret. Pour les autres par contre, c'est un gentil roman mais dont on ne retire aucun enseignement (sur la vie, sur la morale…) et qui ressasse des lieux communs sur les rapports entre hommes et femmes, à savoir qu'elles sont une drôle d'engeance mais qu'on a du mal à s'en passer.
Deux hommes, trois femmes, réunis pour le meilleur et pour le pire, tous se trimballant leur problèmes existentiels. Les mecs ont été marqués par les guerres et doivent vivre avec dans un environnement qui ressemble à ce que doit être une vie « normale ». Elles, se sont Mona, l'ado en crise qui ne supporte plus ses parents et cherche refuge chez Dan ; Nath, qui se laisse aller à des ébats sans passion avec un amant devenu trop collant ; et Marlène qui déboule sans crier gare chez sa soeur, en quête d'un point de chute pour souffler, sans boulot, larguée par son dernier copain, plutôt bordélique dans l'ensemble… Nous aurons donc droit aux démonstrations d'amitié virile non exemptes de conflits tout aussi intenses, aux ruses féminines pour obtenir ou refuser les avances du sexe opposé, les classiques du monde de Djian.
La première partie du roman est faite de chapitres extrêmement courts et l'écriture est squelettique, l'écrivain réduisant son texte au minimum, alors que plus loin dans le livre ce sera plus épais. Ce début d'ouvrage est particulièrement travaillé, ellipses et non-dits immédiats obligent à rester concentré pour comprendre ce qui se passe. J'ai dû revenir souvent en arrière pour remettre mes idées en place. A ce point du récit on sent et l'on voit que Djian a bossé comme un malade son texte – mais inversement, parfois ça se voit trop et comme chacun sait, le trop est l'ennemi du bien. Pour ne pas se quitter sur cette remarque négative, je répète ce que j'ai dit en entame, c'est un bon roman.


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