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EAN : 9782070729203
400 pages
Gallimard (23/04/1993)
3.65/5   186 notes
Résumé :
Entrer dans la vie, c'est entrer dans l'arène. On est jeune, plein de feu, et on croit la vie à ses pieds. Très vite, on découvre que ce qui va se passer est un peu plus compliqué qu'il n'y paraissait. Que les châtiments successifs débouchent sur l'inéluctable mise à mort. Sous la lumière brutale d'un immense Sud hispanique, trois hommes font brutalement l'apprentissage de la vie : Mani, fils sans père, dans toute la fougue de ses dix-huit ans, cherche une direction... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Avec Philippe Djian, on ne sait jamais à quoi s'attendre. Il nous déroule les tentacule de son roman très lentement, en pesant bien ses mots, en s'attardant un peu plus sur tel ou tel personnage, sur tel ou tel épisode, sans qu'on comprenne vraiment ses choix, sans qu'on puisse le moins du monde deviner où l'intrigue va nous mener. Et puis, il nous tue en plein vol. On pourrait lui en vouloir, mais finalement, si j'ai été très frustrée sur le moment, je me dis maintenant qu'il n'y avait en effet plus rien à dire, que c'était là la fin logique des choses et qu'il vaut mieux finir en beauté que de s'attarder dans des longueurs inutiles (ce que Djian a bien compris et exécute à merveille).
Comme toujours, ses personnages sont à la fois attachants et profondément haïssables, tour à tour victimes et bourreaux. Mais il nous donne l'occasion de comprendre Mani et Vito, de leur trouver des excuses, de les apprécier. Alors que c'est sans espoir pour Victor Sarramanga, dont le point de vue n'est jamais présenté tout au long du roman. On n'a un peu le sentiment qu'il n'a que ce qu'il mérite finalement, que c'est lui le bourreau ultime de l'histoire, et la cause de toute la souffrance de tous les autres personnages. Tout est beaucoup plus compliqué que cela bien sûr, quand on tourne les pages, mais avec le recul, c'est un peu cela qu'on ressent. Et je ne peux m'empêcher de penser que Djian l'a fait exprès, lui qui, diaboliquement, mène son lecteur par le bout du nez et ne laisse jamais rien au hasard.

Toujours est-il qu'il s'agit d'un livre intense et captivant, qui prend aux tripes pour ne plus les lâcher, et donne à réfléchir sur la nature humaine.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Bien sûr, il y a des clichés dans ce bouquin. Mais en fait on s 'en fout. Il y a aussi pas mal de passages très cul tout à fait gratuits qui peuvent agacer (le roman à vingt ans, ça faisait peut-être plus d'effet à l'époque), mais c'est de toute manière pas le plus important. Il y a cette fin en plein milieu du climax qui ne plaira pas à ceux qui n'aiment pas rester sur leur faim. Pour ma part, j'ai trouvé ça couillu. Comme l'ensemble du livre, d'ailleurs. Bref, rien n'a d'importance, tout comme pour Mani, le héros.
Sauf qu'en fait, il est indéniable que ça fonctionne. On ne saute pas de passages (ce qui est rare chez moi), on se laisse porter par le récit, on s'attache aux personnages (surtout à Vitto dans la partie centrale). Et c'est ce qui compte. le style est très maîtrisé (premier livre de Djian que je lis et je constate ce qu'on m'avait déjà dit), et on imagine l'auteur en train de s'amuser à faire le malin, cabotin en diable. du coup, on se laisse avoir de bonne grâce, comme le taureau qui se doute bien qu'il y a un truc louche mais qui, bercé par le flottements de ce satané tissu rouge, va se faire avoir comme un bleu. La scène du viol (du point de vue du violeur) est le moment le plus virtuose. On y croit pas, on s'en voudrait de comprendre son geste et en même temps... pourtant Djian ne nous met pas mal à l'aise, car finalement ce n'est pas important tout ce qu'il raconte. On a presque envie d'assister à une corrida après ça, c'est dire.
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La playlist de "Sotos" dans l'ordre d'apparition :
Fear, Jane's Addiction, les Stooges, le Requiem de Mozart, "San Francisco" de Scott McKenzie, Ivan Rebroff, Neil Diamond, Michel Legrand, George Michael, Genesis, "Damaged" de Black Flag, le traditionnel irlandais "Johnny, I hardly knew Ye", "English Civil War" des Clash, Gil More, James Mac Murtry, "We all shine on" de Instant Karma, "Born to be wild", "Me and Bobby McGee", "One of us must know", Townes van Zandt et "Les variations Goldberg" de Glenn Gould.
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La quatrième de couverture promettait beaucoup. J'ai lu la première partie très facilement. J'ai aimé suivre le personnage de Mani, adolescent de 18 ans, sous l'emprise de son grand-père Victor Sarramanga, riche et puissant qui dirige toute la région. Sa mère lui annonce qu'elle va ramener à la maison un énième mari, ce qui le perturbe fortement.
Dans la deuxième partie, que j'ai moins appréciée, on fait un retour en arrière d'une vingtaine d'années et on apprend que le mari en question était un petit ami de sa mère Ethel, parmi d'autres. Mais celui-ci, Vito, a été rejeté par son père, Victor, le grand-père de Mani, qui les a séparés.
Dans la troisième partie, retour au présent, et affrontements entre Vito, Victor et Mani autour du personnage d'Ethel, fille de Victor, mère de Mani et épouse de Vito.
La violence des affrontements m'a dérangée ainsi que le comportement de cette jeunesse dépravée, ne songeant qu'à faire la fête, protégée par des parents influents. L'originalité de ce livre, c'est la référence à la corrida, trop peu exploitée à mon goût. La fin me paraît un peu bâclée.
J'ai lu plusieurs livres de cet auteur, c'est celui que j'ai préféré.
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Trois personnages dominent ce roman. un jeune homme insouciant, Mani, protégé et surtout dominé, voire manipulé par son grand-père, Victor Sarramanga. Vito qui vient d'épouser Ethel, la fille de Victor. Dans le premier tercio, on découvre la vie de Vito et l'on comprend ce qui oppose les deux hommes. C'est un combat comme celui de la corrida. Les rapports entre les personnages sont passionnés, compliqués mais au fil du livre tout s'éclaire. Est-ce le vieux patriarche qui règne sur les hommes et la région qui va gagner ou le jeune loup qui a fini par se rebeller ? Ou Vito ? C'est un livre que j'ai beaucoup apprécié.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Elle ouvrait les yeux avec l'aube, restait un long moment sans bouger, à examiner la progression de la lumière dans la chambre et elle réalisait doucement que le bonheur était un peu fade, ce qui le rendait difficile à identifier. Chaque matin, elle prenait davantage conscience qu'il n'y avait que quelques gouttes qui lui tombaient dans la bouche. Ce n'était pas le flot qu'elle aurait pu imaginer, le torrent qui devait vous engloutir, ce n'était pas une course folle mais de simple petits pas, un simple filet d'eau glissant sur vos lèvres, de toutes petites briques que l'on superpose une à une mais que l'on peut empiler jusqu'au ciel. Et cette révélation l'étourdissait, elle pensait avoir découvert un secret fondamental.
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Jusque-là, elle ne concevait le bonheur que comme les morceaux d'un plafond qui vous tombait sur la tête, c'est-à-dire sans prévenir, vous choisissant au hasard et n'ayant sur vous qu'un effet rapide, aussi merveilleux que fugace. Elle avait tant avalé de "Ici et Maintenant" qu'elle avait vécu dans un monde en deux dimensions, pas plus épais qu'une feuille de cigarette. Mais à présent, à mesure qu'elle construisait sa maison, elle distinguait le chemin qui s'ouvrait devant elle et s'enfonçait dans le lointain pour le restant de sa vie.
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La maison était silencieuse, sombre et presque fraîche malgré des épis de lumière suspendus aux volets.
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"Mais le temps a filé si vite...On prend toujours du retard, dans la vie... On ne réalise pas tous ses projets, on ne s'occupe pas assez des gens qu'on aime et chaque jour qui finit se solde par une espèce d'échec, mais qu'est-ce qu'on peut y faire... ? On dit que la vie ne repasse pas les plats et ça tu peux en être sûr... ! On devrait ajouter qu'ils défilent à toute vitesse quand ils se présentent..."
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S'il venait voir Vito, mon grand-père ne s'était pas dérangé pour rien. Il pouvait écarter tous ces gens qui s'égaillaient devant la maison, lui souriaient et le saluaient au passage, s'enquéraient de sa santé ou lui serraient la main et il aurait pu constater que Vito était bien là et il n'avait qu'à lui raconter tout ce qu'il voulait. J'ai jeté un coup d'oeil à ce dernier avant de rejoindre mon grand-père, mais je n'ai pas eu l'impression qu'il réalisait de quel mauvais pas je l'avais tiré. Ou peut-être qu'un signe de reconnaissance lui airait arraché la gorge.
Quoi qu'il en soit, je me suis avancé au milieu de tous mes amis, le verre à la main et le soleil dans les yeux pour accueillir notre homme. J'avais toutes les peines du monde à cacher le plaisir qui m'envahissait, à ravaler le large sourire qui menaçait de tourner au rugissement de victoire.
-Désolé, mais j'avais oublié de te dire que...
J'ai reçu sa main en pleine figure. Chaque fois que mon grand-père m'avait frappé, ça n'avait jamais été le simple geste qui comptait. Il ne craignait pas de m'arracher la tête. Il devait estimer qu'une simple gifle ne suffisait pas et que je méritais davantage que l'humiliation. Je manquais à chaque fois de me retrouver par terre.
Lorsqu'il était réellement furieux contre moi, il n'hésitait pas à recommencer. Mais cette fois, j'avais dû dépasser les bornes car ma tête est partie dans un sens puis dans l'autre.
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Vidéo de Philippe Djian
Le romancier Philippe Djian, adapté de nombreuses fois au cinéma (notamment dans "37°2 le matin" de Jean-Jacques Beineix, "Impardonnables" d'André Téchiné, "Elle" de Paul Verhoeven), publie un nouveau roman, "Sans compter". Un polar qui ne dit pas son nom et s'approche par moment du fantastique. Il est l'invité d'Olivia Gesbert.
#litterature #polar #cinema _____ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Bienvenue au club https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqYh8kUxa2lt9m1vxzCac7X ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club
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Avant d'attaquer ses titres, on commence par son année de naissance.

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