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EAN : 9782070313341
435 pages
Gallimard (06/05/2004)
3.36/5   168 notes
Résumé :
« On lui avait cassé les dents. Tout d'abord, j'avais cru qu'on les lui avait arrachées. Mais non. Marie-Jo avait raison.
"Alors ? J'avais pas raison ?"
Je me suis relevé. Mon genou m'a fait souffrir.
J'ai soupiré :
"Cette pauvre fille. Quand même, cette pauvre fille. Hie? encore, je la voyais courir. Le tour complet du parc. Chaque jour que Dieu faisait. Cette pauvre fille.
— Tu veux dire cette petite pute.
— Je t'en p... >Voir plus
Que lire après Ça, c'est un baiserVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Il est bien difficile de déjeuner en paix lorsqu'on a entamé un roman de Djian. Celui-ci est une sorte de polar d'où sourd une terrible colère contre la société, ses gardiens (policiers), ses profiteurs (capitalistes), ses déglingués (malfrats, drogués...)
Et dans le prisme Djian, ça donne un livre âpre, violent, teinté d'un érotisme agressif. Bref, du roman noir à l'américaine où le héros (anti-héros, plutôt) est tiraillé entre une profession dévastatrice (flic de terrain), une ex-femme engagée dans une croisade antisystème, une coéquipière qui est aussi sa maitresse et un mannequin qui a pris pension chez lui sans obtenir de sa part autre chose qu'un sentiment tiède et un refus de sexe. Excusez du peu...
Chargé de l'enquête sur la mort atroce d'une junkie prostituée qui est aussi la fille d'un magnat de l'industrie, il va s'y perdre et mélanger vie privée et professionnelle au point de dériver vers un enfer personnel tragique.
Le style Djian s'y déploie magistralement avec sa force d'expression et sa capacité d'évocation dont il est coutumier.
Un roman en forme d'uppercut dont le lecteur sort un peu sonné mais admiratif devant tant d'énergie.
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Voici un polar, un genre différent auquel s'essaye Philippe Djian l'auteur du célèbre "37°2 le matin" avec toujours cet univers déjanté qu'il affectionne.
Un roman à deux voix celle de Nathan, flic paumé très branché nanas mais toujours amoureux de sa femme qui l'a quitté et Marie Jo sa coéquipière de 90 kilos obsédée par ses kilos et son point G.
Cramponnez vous,il faut suivre, sur fond de crack boursier et de crack fumette.
Jennifer Brennen, fille de milliardaire qui faisait occasionnellement des passes dans un hopital (Nathan a eu droit à ses faveurs) déguisée en infirmière, a été retrouvée étranglée, la machoire fracturée et les dents cassées. Elle appartenait pour se venger de son père à un mouvement mondialiste.
Nathan chargé de l'enquête couche occasionnelement avec Marie Jo,s'abstient de baiser avec Paula une top model installée chez lui toujours attiré sexuellement par son ex femme Chris qui l'a quitté pour Wolf homosexuel militant du mouvement mondialiste.
Marie Jo couche avec Franck dont elle partage l'existence, écrivain et prof et de temps en temps avec Nathan. Elle a déjà subi les violents assauts sexuels de Ramon qui lui s'est tapé Franck.
Un imbroglio flico-érotico-psycho-politico-écologique complètement décalé,un parler cru et imagé. Une enquête qui se perd dans les méandres glauques des solitudes d'êtres paumés et n'aboutit pas vraiment.
Bon ce n'est pas le meilleur Djian que j'ai lu!
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Comme dans tout bon polar, il y a au coeur du roman de Djian un couple de policiers, Marie-Jo et Nathan. Ils ne forment pas uniquement un binôme professionnel. Ils se retrouvent aussi sauvagement, comme poussé par une pulsion animale pour ce qui concerne Nathan, et pour d'autres raisons plus sentimentales malheureusement pour Marie-Jo. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur ce couple central dans le récit, tant leur relation est complexe. Pour compliquer le tout, une petite dizaine de personnages gravitent autour d'eux. Si l'on s'efforce de faire un schéma sur le papier pour mieux comprendre comment s'articulent les interactions de tous ces personnages, on obtient une toile d'araignée avec en son centre, Marie-Jo et Nathan. Encore une fois, dans le monde de Djian, tout le monde couche avec tout le monde, pour des raisons diverses et variées, et le sexe est omniprésent. A vous en dégoûter, s'il n'y avait pas l'humour de l'auteur pour faire passer tout ça.
Comme dans tout bon polar, on a bien sûr une intrigue. Marie-Jo et Nathan enquêtent sur la mort de Jennifer Brennen. C'est surtout Marie-Jo qui donne de sa personne pour faire avancer les choses. Djian s'est de toute évidence grandement défoulé sur son personnage. Nathan, lui, est trop préoccupé par ses affaires personnelles. Tout cela sur fond de manifs avec violences policières - Ca, c'est un baiser a été publié en 2002, mais le roman fait étrangement écho aux évènements de 2020.
Nathan lit Jack Kerouac et écrit, ce qui permet à Djian de rédiger quelques belles lignes sur l'écriture et la littérature. Nathan semble toujours être ailleurs que là où on l'attend. Il ne trouve sa place nulle part. Il souffre beaucoup de ses séparations et ne s'en remet pas. Il est très malheureux. Mais certainement pas autant que Marie-Jo ...
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Sous ce titre abscons (c'est une habitude chez Djian) se cache un roman policier doté de tous les ingrédients du genre : intrigue, rebondissements, suspense...
Certes, le contexte politico-écologique manque de réalisme (d'autant que Djian ne prend pas vraiment partie, se contentant de reprendre les arguments des uns et des autres).
Certes, les thématiques "djiannesques" n'ont pas bougé : rapports déshumanisés dans les mégalopoles, sexe, drogue, musique, confusion intime des uns et des autres, impossibilité radicale de comprendre la réalité et de s'y situer, couples à la dérive...
Mais là, Djian est en forme : il y a de l'humour (souvent), de l'érotisme, et toujours cette écriture décalée, avec de vrais fulgurances de style (bien intégrées à l'ensemble).
Et du coup, on passe un bon moment, ce qui est quand même l'essentiel !
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Un polar étrange avec des passages terrifiants, et des personnages décalés se débattant au coeur de situations impossibles. Heureusement l'humour de Djian est toujours omniprésent. Cet auteur a un style irréprochable.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Quand je voyais le mal qu'elle se donnait pour perdre un misérable kilo, je la plaignais de tout mon cœur. Vous l'auriez vue, en plein hiver, sortir d'un banc de brouillard glacé, le souffle court, le visage tordu par une grimace douloureuse, trempée de sueur jusqu'aux os après avoir sillonné le parc dans tous les sens, monté et descendu les marches de pierre qui menaient au bassin, zigzagué entre les arbres, sauté par-dessus les haies en serrant dans ses poings des poids de trois kilos, vous l'auriez vue tituber vers la balance, fermer les yeux puis les rouvrir et annoncer fièrement qu'elle était repassée sous la barre des quatre-vingt-dix, elle vous aurait épatée.
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Ces putains d'informations.Elle s'en abreuvait comme si elle avait traversé un désert.Cette source immonde.Ce torrent de feu et de sang perpétuel, ce torrent de souffrances et d'injustices, d'obscénité, de lâcheté, de stupidité, de mensonges, de duplicité.
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- Comprends-moi bien, Paula. Je ne suis pas en train de me plaindre de quoi que ce soit. Est-ce que tu saisis? Le monde est mal fait, c'est tout.
- Je sais bien. On en est tous là. Mais tu en connais un autre? Moi non. Alors je fais ce que je peux.
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La circulation était dense, on était emporté dans un torrent de lave qui sillonnait la ville dans toutes les directions et hoquetait comme le sang dans des artères thrombosées.
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Mais qui donc souriait encore aujourd'hui, à moins d'une seconde d'inattention, à moins d'être sous antidépresseurs ?
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Vidéo de Philippe Djian
Le romancier Philippe Djian, adapté de nombreuses fois au cinéma (notamment dans "37°2 le matin" de Jean-Jacques Beineix, "Impardonnables" d'André Téchiné, "Elle" de Paul Verhoeven), publie un nouveau roman, "Sans compter". Un polar qui ne dit pas son nom et s'approche par moment du fantastique. Il est l'invité d'Olivia Gesbert.
#litterature #polar #cinema _____ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Bienvenue au club https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqYh8kUxa2lt9m1vxzCac7X ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club
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