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Critique de Emiliec28


Un aperçu de l'enfer. Nous, occidentaux privilégiés (plus ou moins mais quand même bien plus que dans beaucoup de pays) aimons nous faire peur parfois, regarder des films, des séries ou lire des livres et des BD qui imaginent un monde totalitaire, violent et où la vie serait plus terrifiante que la mort. Quand je lis ce genre d'ouvrage, cette réalité dépeinte, je réalise toute notre futilité et notre aveuglement. Ce n'est pas comme si je ne savais pas mais ce ne sont que des idées vagues, ça se passe loin, ça ne me concerne pas. Vraiment ? je suis terrifiée quand je lis ça, mortifiée aussi parce que je ne comprends pas, vraiment pas, qu'on puisse encore tolérer ces régimes, pire encore, s'en faire des amis au nom de la diplomatie qui cache en fait un tout autre moteur : l'argent. Et je ne dis pas ça sous couvert de "en temps qu'occidentale je sais ce qu'il y a de mieux pour les autres" je ne dis pas que la démocratie sous laquelle je vis est bonne, encore moins parfaite ou pleine d'espoir, en vérité plus le temps passe plus j'ai le sentiment qu'ils ne prennent même plus la peine de soigner le masque de cette démocratie, nous glissons vers quelque chose de sombre voilà pourquoi je suis terrifiée quand je lis cette BD, l'histoire de la Turquie, des Kurdes, de ce qui s'y passe encore. Je suis en colère pour eux, je ne peux même pas imaginer comprendre moi qui ai toujours été protégée, qui ai toujours eu un toit, ma liberté de mouvement et d'expression. Mais je suis terrifiée parce que l'humain est capable de ça. Il peut infliger ces sévices, ça ne sort pas de l'imagination de l'autrice, ils et elles (les prisonniers et les kurdes) survivent à ça et il y a des humains qui prennent plaisir à infliger ça. Les droits sont bien fragiles face à la violence aveugle où que ce soit dans le monde. Il faut arrêter de croire que nous en sommes à l'abris.
Le pire dans cette BD c'est peut-être le ton employé, aucun pathos, juste une énumération de faits, une neutralité totale, presque aucune colère, une pointe de mélancolie et de tristesse peut-être mais à peine. L'autrice pointe du doigt, c'est tout. Et à quoi servirait de faire plus ? La réalité est tellement terrible en soi qu'elle ne nécessite rien d'autre que d'être énoncée.
Et, en finalité, demeure un sentiment d'impuissance face à une volonté stérile de faire imploser tous ces systèmes qui vivent sur la souffrance, la violence, l'intolérance.
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