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EAN : 9781090062246
Editions iXe (22/10/2014)
4.5/5   2 notes
Résumé :
«Progressivement, par petites touches, par petits choix forcés, j'ai glissé de la sensation d'être au cœur de tous les possibles à la certitude d'être à la marge d'un monde étroit.»
Par goût, petite fille on devient une Indien d'Amérique – on rêve d'espace et d'indépendance, on se met un bandeau sur le front pour tenir ses cheveux longs, on s'habille en pantalon. On ne sait pas, alors, que les Indiens survivent dans des réserves.

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Que lire après Alors je suis devenue une indien d'Amérique...Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il y a tellement d'autres raisons et déraisons que son sexe pour aimer quelqu'un !
« À cinquante ans, vivant avec une femme et l'enfant que celle-ci a conçu avec une autre par PMA, elle a construit l'une de ces familles recomposées dont la vie suit son cours ordinaire, aimerait-on dire. Et voilà cette famille pointée du doigt, fustigée, « désubjectivée », insultée, alors que débute en novembre 2012 l'examen au Parlement du projet d'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe. ». Elisabeth Lebovici, dans sa belle préface, souligne, entre autres, le refus de l'égalité des droits, « Sous le vernis de la politesse, ils et elles affirmaient pourtant leur refus d'octroyer les droits qui leur étaient reconnus à celles et ceux qui en étaient privé·es », les fantasmes liés à la filiation. La préfacière rappelle que « L'homosexualité est un problème hétérosexuel », parle de la bipolarisation sexuelle réductrice « Et c'est parce que la bipolarisation de l'orientation sexuelle la renvoie à la fois à ce qu'elle est et ce qu'elle n'est pas que Marie se sent tenue de prendre la parole et de se nommer ».

Les mots de celles et ceux qui refusent l'égalité des droits, l'égalité des êtres humains tuent, « Les mots tuent, entend-on dire : oui, mais à petit feu, par petites touches, jusqu'à ce qu'un beau jour, le vase – voire la vase – déborde ». Nul-le ne saurait silencieu-x-se.

La préfacier termine par une invitation raisonnée à lire ce nécessaire petit livre. « Lorsqu'on travaille le visible autant que le lisible, on voit combien, entre les deux points de vue, la frontière est ténue. C'est pour faire réfléchir, d'un côté comme de l'autre, que ce livre s'adresse à moi, à toi, à nous, à vous, à lui et aussi à elle – peu importe puisque le langage comme l'image permettent ce jeu d'échanges, ce commerce qui construit la visibilité ».

Un livre de mots, d'images, du présent et de retour en passé.

« J'écris ces lignes à l'automne 2013. J'ai cinquante ans, je vis avec une femme et son fils. Il est né d'une relation de quinze ans avec une autre femme avec l'aide d'un hôpital belge, grâce à un donneur anonyme. À leur séparation, elles ont mis en place un système de garde alternée ».

Marie Docher parle d'elle, de son entourage, de ses réactions, de ses surprises, « je me sens intégrer une « communauté », non par choix mais par discrimination, par déclassement, par colère ».

Vivre c'est penser/espérer le « tout est possible ». Et pourtant, « j'ai glissé de la sensation d'être au coeur de tous les possibles à la certitude d'être à la marge d'un monde étroit »

1972, l'auteure est « devenue une Indien d'Amérique ».

Comment ne pas apprécier cette phrase sur des hommes, « Je suis frappée par le pathétique de ces types qui croient qu'être un homme c'est ramoner une femme en la traitant de pute. S'ils savaient, les pauvres, les sommets de délices que l'on atteint sans eux ». Et c'est justement ce « sans eux » ou en « égalité avec eux » dont ils ont peur et qu'ils combattent pour préserver leurs privilèges…

« Si, je veux retrouver les droits que j'ai perdus en arrêtant d'avoir des relations sexuelles avec des hommes.

Si, je veux les mêmes droits que toi »…

Marie Docher décrit comment son « privé est devenu politique »

« C'est ainsi que la norme nous contrôle, prend le pouvoir sur nos corps, nos gestes.

Nous savons très tôt qu'il y a une différence entre ce que nous sommes et ce que nous pouvons être »

Citations, moments de jours, photos, paroles et réflexions. Un ouvrage qui en dit long sur ce refus d'égalité violemment revendiqué par les manifestant-e-s de la mal-nommée « manif pour tous » et par bien d'autres, psychanalystes, députés, et personnalité-e-s publiques qui « auront passé des décennies à lutter contre les droits des personnes LGBT et de leurs enfants… »

Parce que « ce livre s'adresse à moi, à toi, à nous, à vous, à lui et aussi à elle », il fera un beau cadeau pour les fêtes de fin d'année…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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A 50 ans, Marie Docher est en couple avec une femme et vit avec Mehdi, l'enfant que cette dernière a eu grâce à la PMA lors d'une précédente relation. Sa famille est montrée du doigt, marginalisée, insultée comme tant d'autres lorsque s'ouvrent les débats pour le mariage pour tous en 2012. D'un coup, on lui criait à la figure que ce n'était pas un bon environnement pour que Mehdi grandisse, qu'il aura des problèmes, que ci, que ça… tant de personnes qui ont un avis bien tranché sans connaître une seule famille homoparentale.
Alors elle écrit pour exorciser. Sans être chronologique, ce journal se souvient des stéréotypes sur les homos qu'on lui a jeté à la figure, des insultes, de l'homophobie ordinaire. Elle revient sur son enfance, quand elle portait uniquement des pantalons pour suivre et jouer avec ses cousins et ses copains, pour être intégrée parmi eux. Elle réfléchit sur l'homosexualité, sur la peur, sur l'attention constante portée à ce que l'on dit, à ce que l'on dévoile. Elle se souvient, elle raconte son expérience, son vécu de femme, de lesbienne.

En une centaine de pages, on revit la violence née des débats liés au mariage pour tous. Les propos infamants, les discours homophobes diffusés dans les médias, les cris des foules vêtues de bleu et de rose… Cette violence est d'ailleurs amplifiée par les quelques déclarations d'hommes politiques ou d'Eglise contre le mariage pour tous qui ponctuent les textes de Marie Docher. Ce déchaînement de haine fait écho à l'homophobie constante ressentie tout au long de sa vie qui, goutte après goutte, l'a amenée à une prise de conscience. Mais le choc de la Manif pour tous n'en a pas été moins fort.

Publié aux éditions iXe, c'est un texte vraiment poignant et je me suis très vite identifiée aux propos de Marie Docher. Ce qu'elle raconte dans ce livre, c'est ce que vivent les homos, mais aussi tous ceux qui sont différents, qui ont un mode de vie qui sorte de la norme, qui sont stigmatisés par les bien-pensants.

L'auteure est photographe et certains de ses clichés sont insérés dans ce journal ainsi que des photos de famille : son enfance, ses déguisements, le fils de sa compagne…

Un récit lucide sur la violence du conservatisme et de l'ignorance, sur une prise de conscience, sur les mots blessants qui s'accumulent… Un livre qui m'a fait revivre comme un coup de poing la véhémence de certains à refuser l'égalité à ceux qui ne rentrent pas dans leur moule hétéronormé et l'horreur des mots qui ont été criés si fort.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il existerait donc un matrice idéale qui devrait contenir tous les enfants dans un même moule ? Pour des gens qui accusent les homos d’aimer le « même », leur reprocher de construire du « différent » ne manque pas de piquant. Si ces enfants sont différents, et il y a de grandes chances qu’ils aient effectivement d’autres conceptions du monde, n’est-ce pas plutôt une bonne nouvelle ? Notre société est-elle si parfaitement structurée qu’elle ne puisse s’ouvrir à de nouvelles perspectives ?
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J’écris ces lignes à l’automne 2013. J’ai cinquante ans, je vis avec une femme et son fils. Il est né d’une relation de quinze ans avec une autre femme avec l’aide d’un hôpital belge, grâce à un donneur anonyme. À leur séparation, elles ont mis en place un système de garde alternée
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Mais au fond, c’est ce qui se passe en moi qui me surprend. C’est que je me sens intégrer une « communauté », non par choix mais par discrimination, par déclassement, par colère.
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Je suis frappée par le pathétique de ces types qui croient qu’être un homme c’est ramoner une femme en la traitant de pute. S’ils savaient, les pauvres, les sommets de délices que l’on atteint sans eux
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C’est ainsi que la norme nous contrôle, prend le pouvoir sur nos corps, nos gestes.
Nous savons très tôt qu’il y a une différence entre ce que nous sommes et ce que nous pouvons être
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Video de Marie Docher (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Docher
Le milieu de la photographie semble ouvrir les yeux sur l?anormale sous-exposition des femmes photographes. Mediapart en débat avec les photographes Marie Docher, Catalina Martin-Chico et Jean-François Leroy, directeur du festival Visa Pour l'image. Animée par Rachida El Azzouzi
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