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Éditions du Scorpion (01/01/1948)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Dix ans après la parution des amours buissonnières, au sujet desquels Colette écrivait : « Je lui aurais donné le prix Goncourt s'il avait été candidat », André du Dognon raconte - dans « Le bel âge » - l'éducation sentimentale de son héros, qui lui ressemble comme un frère. Il n'y a de grands livres que ceux qui compromettent leurs auteurs.
C'est le sort de la jeunesse, de passer de mains en mains comme un louis d'or. À peine libéré d'un Service civil qu'il ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce récit autobiographique original offre une sorte de trait d'union entre l'univers populaire de Francis Carco et celui d'un aristocrate de l'entre-deux-guerre. André du Dognon (1910-1986) y évoque quelques mois de sa jeunesse, marqués par sa passion pour un mauvais garçon, le Grand Marcel, ancien marin, qui a aussi fait de la prison. du Dognon, connu pour la part qu'il a prise dans monde homosexuel de l'après-guerre, se classe lui-même parmi ceux qu'il nomme des « beautés d'azur » (homosexuels efféminés).

Le livre commence au moment de la rencontre des deux amants. Dans un schéma classique alors, ils entrent en relation dans le promenoir d'une salle de cinéma. La première partie du récit détaille la passion qui se développe et décrit en même temps le côtoiement de deux mondes. le Grand Marcel est chez lui du côté de Montmartre et sur le boulevard de Clichy. André, fils de famille, habite l'Ouest parisien, rue Bugeaud, dans l'appartement de Guy, l'un de ses parents, aristocrate célibataire qui mène ses propres amours hétérosexuels. Ce proche de du Dognon est le seul qui laisse libre champs à sa relation pour le Grand Marcel. La concierge, au contraire, « au flair exercé par vingt-cinq ans de maisons chics », ne peut admettre l'amant louche dans son escalier et se révèle un obstacle redoutable aux retrouvailles espérées. La mère de l'auteur s'inquiète tout autant du péril représenté par les « mauvais garçons ». Pendant une visite qu'elle fait à son fils, ces vues hostiles semblent se trouver justifiées par la découverte de la formule « le comte est un con », tapée par Marcel sur une machine à écrire, geste fait surtout pour le plaisir de la consonance. « Qu'est ce que c'est cette abomination ? s'écria-t-elle en me regardant sévèrement. » Lorsque du mobilier disparaît de l'appartement de Guy, c'est pourtant la famille de sa maîtresse qui a opéré la soustraction. Les origines sociales contrastées des amants ne résument pas leur relation, même si elles contribuent à leur rapprochement sensuel. Les moments et les plaisirs qu'ils partagent trouvent plus généralement une tonalité "entre deux guerres", qui semble se condenser dans la musique du Cortège nuptial à Lilliput, oeuvre légère de Bajos Bèla, que Marcel écoute d'abord chez André et que le récit mentionne ensuite plusieurs fois.

Des aspects plus difficiles de cette relation passionnée se développent progressivement. C'est en particulier le cas après l'installation commune réalisée dans le centre de Paris, dans un petit logement que partage aussi Guy. La fin du livre est dominée par des tensions, auxquelles contribue l'humeur que se voit du Dognon, qui espère alternativement être quitté et conserver son amant. Il craint que l'amour de celui-ci ne disparaisse avec le temps et le vieillissement de ses traits. L'inquiètent également les liens que Marcel développe avec une serveuse de vingt ans, qui aimerait se marier. Dans une dernière crise, devant son amant, à qui il a donné rendez-vous dans un café de la rue Pierre-Lescot, du Dognon, drama queen, tente de se suicider en se tirant un coup de révolver. Même si son récit ne le précise pas, on sait par d'autres éléments que la blessure qu'il reçoit affecte ensuite sa vue pendant le reste de sa vie. Cet épisode dramatique clôt un livre globalement bien mené et d'une sincérité naturaliste.
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