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Critique de Lamifranz


Les amateurs de romans policiers historiques connaissent bien la fabuleuse collection des "Grands détectives", chez 10-18, qui dans la foulée du Frère Cadfaël d'Ellis Peters, nous ont enchantés avec les séries Monk et Pitt d'Anne Perry, Victor Legris de Claude Izner, d'Erwin le Saxon de Marc Paillet, de Nicolas le Floch de Jean-François Parot, d'Isaac de Gérone de Caroline Roe, de Roger le colporteur de Kate Sedley ou de Soeur Fidelma de Peter Tremayne (seulement quelques auteurs dans la bonne centaine qui ont fait la réputation de cette collection).
Parmi cette liste (non exhaustive) il faut faire une place à part à Paul C. Doherty. Cet écrivain britannique se caractérise par une grande prolixité (des dizaines de romans réparties en plusieurs séries à succès), une belle érudition, et un style qui, s'il n'est pas à proprement parler d'un littéraire bien léché, n'en est pas moins efficace, et somme toute, facile à lire.
C'est à Paul C. Doherty que nous devons, sous son nom, la série Hugh Corbett (Angleterre, début du XIVème siècle), sous le nom de Paul Harding, la série John Cranston et Frère Athelstan (Angleterre, un peu plus tard dans le XIVème siècle), sous le nom de C.L. Grace, la série Kathryn Swinbrooke (Angleterre, guerre des Deux-Roses) et aussi la série Juge Amérotkê (Egypte ancienne, XVème siècle avant J.C.), plus une dizaines d'autres séries d'une importance moindre.
La série John Cranston et Frère Athelstan met en scène un coroner de la ville de Londres, John Cranston, et Frère Athelstan, un moine dominicain; les deux hommes ont des personnalités totalement opposées : le premier, plutôt gros, coléreux, d'une grossièreté manifeste, le second fin (au physique et au moral) et secret (on comprend vite qu'il a participé à une affaire louche, dont il se rend en partie responsable). Mais quand les deux compères unissent leurs efforts pour résoudre une affaire criminelle, rien ne leur résiste. L'histoire se passe à la mort du roi Edouard III (1377) et dans les années qui suivent, minorité du roi Richard II, fils du Prince Noir, et régence de Jean de Gand (fils de Edouard III et oncle de l'héritier du trône). "La galerie du rossignol" est la première aventure de cette série. Sur une intrigue classique (un riche négociant meurt assassiné, et d'autres crimes suivent) l'enquête, menée de main(s) de maître(s) par Cranston et Athelstan, touche toutes les couches de la société, et nous promène des bas-fonds de Londres aux fastes de la Cour.
La description réaliste des moeurs moyenâgeuses peut éventuellement choquer, mais il faut se rappeler deux choses : primo, ne pas juger avec nos a priori du XXIème siècle, et secundo, penser que L Histoire ne nous a pas encore tout dit sur cette époque, le roman a été écrit en 1991 (trente et un ans, c'est pas Dieu possible !) la connaissance de l'époque a évolué, et Doherty n'écrirait pas sans doute aujourd'hui le même roman.
C'est ce qui fait l'intérêt de cette série : cet arrière-plan historique, la reconstitution du Londres du XIVème siècle, ainsi que la confrontation réjouissante des caractères des deux protagonistes.
Ce n'est pas Cadfaël, l'approche d'Ellis Peters est très différente, mais Doherty a un don d'écriture qui, comme Cadfaël mais d'une autre façon, captive le lecteur au début du livre et ne le lâche qu'à la fin.
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