Après"
La Mort sans visage" et "
L'Homme sans dieux", voici la troisième aventure de cette série sur Alexandre le Grand où nous le suivons dans sa conquête de la Perse. Nous retrouvons Alexandre le Grand et son médecin Télamon qui se dirigent vers Halicarnasse, célèbre cité réputée pour son Mausolée et ses fortifications. Et c'est bien là le problème : comment s'emparer de la ville ?
Selon la légende, Pythias, l'architecte des défenses de la ville, mécontent de la manière dont l'a traité le roi Pixodaros, a laissé un texte utilisant un code secret dans lequel il fait deux révélations importantes : d'une part, il indique où il a caché son trésor ; d'autre part, il affirme qu'il existe une faiblesse dans le rempart de la ville, un défaut tel que n'importe quel assiégeant pourrait pénétrer dans la cité sans difficulté. C'est ce texte,
le manuscrit de Pythias, que les deux adversaires, le camp macédonien et le camp perse, tentent de déchiffrer à l'aide de scribes. du côté macédonien, Télamon est envoyé au Domaine de Cybèle afin de surveiller les scribes dans leur travail. Mais un scribe est rapidement retrouvé mort...
Dès qu'un roman parle de cryptologie, je dois bien avouer que je suis emballée, car l'utilisation de codes secrets repose sur des faits réels et vérifiés ("La Conjecture de Fermat", "Sator") et cela crée tout de suite une ambiance pleine de mystère, constituée d'espions... Ici, Paul Doherty se réfère à des auteurs anciens : la méthode de la scytale est décrite par
Thucydide,
Plutarque et
Xénophon ; quant à la cryptologie, elle fait l'objet d'un chapitre dans le Poliorcétique d'Énée le Tacticien.
Nous retrouvons avec plaisir le médecin Télamon et son assistante Cassandre (mais quand vont-ils tomber dans les bras l'un de l'autre ?!), Alexandre le Grand toujours aussi insaisissable et mystérieux, tel un Janus à deux visages, et tous ses proches, Ptolémée, Héphestion, Clitus le Noir... Je regrette l'absence d'Aristandre qui, vexé de ne pas parvenir à déchiffrer le parchemin, est resté volontairement à l'écart, mais nous le voyons un court instant, dans un moment de détente, donc travesti en femme (!) avec sa garde personnelle de "charmants garçons", des Celtes à qui il a appris à réciter des passages des pièces de
Sophocle,
Euripide ou
Aristophane. Mais nous ne perdons pas au change avec l'apparition de Gentius et de sa femme Démérata, des acteurs qui passent leur temps à répéter
Antigone, en hurlant des vers avec des cymbales ! Et puis nous découvrons d'autres nouveaux personnages : les scribes Solan, Paménès, Chérolos et Bessus, le Spartiate Sarpédon...
L'intrigue, bien menée, m'a tenue en haleine jusqu'à la fin ; comme d'habitude Paul Doherty excelle dans les descriptions historiques des batailles, des vêtements, des moeurs... Quant à l'écriture, elle est comme d'habitude vivante, soignée, mais sans être érudite.
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