Toujours aussi formidable au niveau grande Histoire, dont l'auteur suit la trame à la lettre, ces romans sont réellement passionnants pour l'apprendre, cette histoire, dans le détail, de la vie des mendiants à celle des nantis, en passant par les geôles et les tortures diverses et variées, joyeuse pratique commune à toutes les enquêtes quel que soit le domaine, qui finissait assez invariablement au gibet...
Corbett navigue ici (dans tous les sens du terme) entre la France, le Pays de Galles, l'Ecosse, afin de déjouer les manoeuvres de Philippe le Bel, adversaire redoutable et redouté d'Edouard Ier, et de son âme damnée Amaury de Craon, son chef des services secrets, pourrait-on dire. Il est à noter que tout cela se passe après la conquête du Pays de Galles et que Edouard Ier est dans une période où il tente de stabiliser les révoltes locales. Donc intrigues et alliances secrètes sont tout à fait plausibles.
Tout ça est une fois de plus remarquablement tissé, c'est bien écrit et bien traduit, très clair, et même si l'enquête est un brin expéditive, que Corbett a une chance de cocu (bien qu'il soit veuf, lol), il n'en reste pas moins que ça se lit tout seul et avec un grand plaisir. J'aime beaucoup, ça m'apprend des détails de l'Histoire en me détendant...
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Je ne lis malheureusement pas cette série dans l'ordre d'apparition des livres mais dans l'ordre ou j'arrive à me les procurer.
L'histoire est toujours aussi bien ficelée et l'écriture toujours aussi agréable.
Je trouve par contre le personnage de Ranulf moins bien travailler et son caractère moins marqué que dans les autres romans de la série que j'ai pu lire.
Rien à redire mis à par ça, comme quoi l'auteur comme le bon vin aussi doué soit il se bonifie encore à chaque fois qu'il reprend sa plume.
Je suis impatient de trouver un autre volume de cette série.
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3ème enquête du clerc Hugh Corbett, détective pour le compte du colérique Edouard Ier. Autant je me suis attachée au personnage de frère Athelstan, héros d'une autre série histotico-policière du même auteur, autant Hugh Corbett ne parvient pas à me séduire ni par sa personnalité ni par ses enquêtes.
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Une intrigue qui permet de comprendre les relations très peu "cordiales" qui existaient entre Edouard et Philippe le Bel. On y découvre aussi l'espionnage de la cour d'Angleterre et comment Édouard a "unifié" le Royaume Uni. La promenade à travers les campagnes anglaises, françaises, leurs villes et le traitement de la justice avec les peines prononcée me font douter de l'éternel "c'était mieux avant"
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L'ambassade anglaise quitta Paris au jour fixé, bannières et fanions claquant au vent, soldats à l'extérieur du convoi, clercs et envoyés à l'intérieur. A la sortie de Paris, à un mille au nord du gibet de Montfaucon, une escorte française, composée de six chevaliers, de quarante hommes d'armes à cheval et de quelques mercenaires, se joignit à eux. Lancastre accepta à contrecoeur leur offre de protection, mais insista - malgré les objections des chevaliers - pour leur désigner leurs postes. Corbett observait le comte au dos voûté et aux longs cheveux raides, et se dit in petto que bien qu'il ignorât encore l'identité du traître, il doutait fort que ce fût Lancastre.
.../...
c'était bien là Amaury de Craon, représentant spécial de la couronne de France. Corbett avait eu maille à partir avec lui en Écosse, et à en juger par son hostilité évidente, le Français n'avait ni oublié ni pardonné la façon dont Corbett s'était joué de lui.
Corbett avait à présent un grade important à la Chancellerie et était chargé des lettres, rapports, contrats, mandats et autres documents émis sous le sceau privé du roi. Il n'était responsable que devant le Chef-Juge, le chancelier et le souverain.
- Sire répondit lentement Corbett, à quoi vous attendiez-vous ? Veuillez pardonner ma franchise, mais je doute que nous capturions jamais le traitre en France. Il est ici, au sein de votre Conseil.
Paul Doherty - La reine de l'ombre