LA ROUTE
Si le soleil existe je suis son ombre
Son creux sur la terre
Qui tourne autour de moi, la bien-aimée
Je prends le vide dans mes bras
Et c'est l'eau qui coule un glissement de pétales
Ces arbres plus loin
Je commence en dehors
Le cri de l'oiseau est l'espace
Ah ! d'exister absent
Et coucher sur la toile
Son corps de désir
A l'intérieur de la vue
L'ombre au soleil - Pour Vincent Van Gogh
Matière de lumière les murs...
Matière de lumière les murs
Dans le retournement du soleil
Comme la mer éclate ses limites en écume
La clarté presse la clarté
Au bruit d'une main
La fleur s'ouvre en elle-même
Sans faille l'épaisseur est de surface
Les pierres saignent l'or du soleil
la contre lumière recèle le jour
Hors de toute prise
Intact dans les ténèbres claires
De sa finalité
Comme une fleur la vie se dresse
Pétale sur pétale les ans
Touché par la transparence
Le cœur s’absente
*
J’écris entre les branches des livres
Qui remuent doucement
Robinson dans son île
Avec la bible des jours de silence
Faisant un radeau de paroles
Pour partir à l’aube
[Pour Vincent Van Gogh.
Peinture & La Gare, extraits]
LA GARE
Quelquefois, c'était ici et ailleurs
Comme ces trains fabuleux
Qui portent leur destination
L'Orient express, le Palatino, le train Bleu
Et qui partent sur les rails des couleurs
Vers l'été
Ou alors, carte postale ternie
Seulement l'image d'un passé existant déjà
Les départs annulés d'un horaire d'hiver
La longue arrivée
Descendre à la mer
A travers la verdure
Où la chaleur flambe
Sous un ciel qui dit bleu
Comme pour la première fois
Entre mer et ciel
Sur des appuis invisibles
Légèrement penchée
Passe par la terre
L'échelle des anges