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EAN : 9791097270056
396 pages
Leha (21/02/2020)
3.18/5   11 notes
Résumé :
Dans Foranza, citée éclairée par la tolérance et l'art des peintres, vouées au culte des fées, un meurtrier s'attaque sauvagement aux femmes, assassinées dans des conditions atroces au sein même des ateliers d'artistes.

Tandis qu'Aphrodisia Malatesta mène l'enquête la plus difficile de sa carrière, son ami Pasquale Di Auleri invente d'incroyables machines avec l'aide de son assistante Leona Da Veni; Martin, le mercenaire étranger, forme une milice de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Après L'autre moitié du ciel, son recueil de nouvelles chez Mu, l'autrice française Sara Doke — également traductrice et journaliste — s'aventure à nouveau en territoire féerique après Techno Faerie.
Cette fois, c'est aux éditions Leha à qui l'on doit la traduction du Livre des Martyrs de Steven Erickson en langue française.
Sous la sublime couverture de Philippe Jozelon, voici le lecteur plongé dans une cité des arts et des fleurs, Foranza la magnifique.

Florence en féerie
Allusion transparente et assumée à la cité italienne Florence (Firenze), Foranza décalque cette grande ville connue pour ses arts et sa culture pour la transposer dans un monde où l'on vénère les fées et où les autels floraux deviennent des signes de dévotion.
Largement féminine, Foranza voue un culte quasi-mystique à la peinture et l'on y pratique la pictomancie pour enfermer des êtres vivants dans des tableaux. Interdite, la pictomancie humaine se retrouve sur toutes les lèvres lorsque l'enquêtrice Aphrodisia Malatesta commence à étudier une série de crimes atroces commis dans les ateliers des grands maîtres de la cité et qui semblent s'acharner sur des femmes.
Dans le même temps, Foranza bouillonne. Martin, mercenaire étranger fraîchement débarqué, se fait engager par des femmes pour protéger les travailleuses et les citoyennes de violences et des viols qui secouent la ville.
Parmi elles, Lupa et Callista, deux fileuses craignant pour leur vie, surtout après l'attaque sanglante de leur fabbrica. Heureusement, elles peuvent compter sur le soutien de Chiara, la tenancière de la taverne au Fée-z-Alys, où se retrouve régulièrement tout ce petit monde.
Baignée dans une ambiance italienne proche de la Renaissance, La Complainte de Foranza utilise donc Florence en tant que décor et s'appuie largement sur l'art pictural pour échafauder son histoire de meurtres rituels qui virent rapidement…à l'ennui.

Trop plein narratif
Premier problème rencontré dans La Complainte de Foranza : la multiplicité de ses fils narratifs. En soi, la chose n'a rien d'exceptionnelle mais Sara Doke, certainement trop ambitieuse pour son premier roman, se loupe dans les grandes largeurs.
La plupart des arcs s'articulent mal entre eux et manquent d'épaisseur.
Seuls les récits de Martin et d'Aphrodisia ont véritablement quelque chose à proposer et parviennent à s'incarner un tant soit peu. Ce sont d'ailleurs les deux seules histoires narrées à la première personne du singulier où Sara Doke semble bien plus à l'aise pour exprimer des sentiments et faire vivre la rage qui habite ce récit engagé.
Pour autant, le roman ne trouve quasiment jamais un rythme convenable et s'enlise régulièrement dans une répétitivité qui lui nuit. Martin monte une milice de femmes, se lamente sur son manque de moyens, patrouille dans la ville et attrape des violeurs/rançonneurs et…bis repetita.
Même chose pour Aphrodisia qui découvre une scène de crime, la décrit avec luxe de détail, tombe sur une fausse piste et recommence.
Les autres arcs narratifs ne font guère mieux et, pire, semblent totalement déconnectés de l'intrigue principale, la palme au destin d'Esmée et toute la féerie qui l'entoure, opaque à souhait et qui accouche d'une souris. On passera sur les autres fils narratifs, tous accessoires et qui ne servent, au final, pas à grand chose. La Complainte de Foranza tourne en rond et appose les événements de façon aussi abrupte que déstabilisante.
Une épidémie qui sort de nulle part, une sombre histoire d'automates et de machines qui ne mène à rien sans parler des inventions de Pasquale qui n'apportent aucune réelle plus-value.
Trop préoccupée par sa toile de fond, Sara Doke laisse filer ses intrigues et ne parvient jamais à les faire décoller comme il se doit.

Le syndrome Furtifs
En réalité, La Complainte de Foranza souffre de la même tare qu'un autre roman d'imaginaire récent : Les Furtifs d'Alain Damasio.
L'ambiance florentine et les propos sur l'art ont bien du mal à masquer que toutes ces histoires entrelacées ne sont qu'un prétexte commode pour transposer les préoccupations féministes de l'autrice dans un univers fantasy.
Dès les premières pages, Sara Doke ne fait pas mystère de ses engagements et affiche clairement ses intentions. Trop clairement. Car, comme pour Damasio, le message sous-jacent s'avère d'une justesse quasi-impeccable et l'on ne peut qu'y adhérer…mais on frôle dangereusement l'overdose !
Placardant continuellement l'oppression et l'injustice des femmes, explicitant et sur-expliquant ce qui n'a pas besoin de l'être, Sara Doke étouffe littéralement son histoire sous un féminisme militant qui transpose à peu près toutes les tares de notre époque : femmes exploitées, dévaluées, violées, battues, mises à l'écart, objetisées, oppressées par un patriarcat et des puissants inhumains, conspuées pour leur sensibilité (sensibilité d'ailleurs mise à l'index par les femmes de la Cité pour mieux s'intégrer)…
À force de ne surligner que cette vision militante, le récit se noie et le reste passe à la trappe. Incapable d'infuser son message avec subtilité, l'autrice française ressasse les mêmes préoccupations et transforme son roman en une sorte de catalogue qui aurait très bien pu convaincre et avoir son utilité…sous forme d'essai !
Ce qui manque cruellement à Foranza, c'est la subtilité dans la narration et dans l'engagement. D'autant plus que tout n'est pas à jeter dans ce roman : l'ambiance, la mise en valeur des personnages féminins et de leurs souffrances, la pratique de la pictomancie à la violence graphique et artistique indéniable… autant de bonnes idées qui aurait du accoucher d'un roman passionnant. Mais Sara Doke trébuche et s'enlise, tire à la ligne sur des arcs inintéressants et artificiels…et boucle son récit sur une non-fin étrange qui semble aussi précipitée qu'inachevée.

Roman raté, La Complainte de Foranza construit un univers qui ne manque ni de beauté ni d'originalité mais qui se noie dans sa propre construction narrative et dans son militantisme surligné. Sara Doke oublie d'insuffler une âme à la plupart de ses (trop) nombreux personnages et gâche les possibilités de son monde pour une série de crimes répétitifs qui ne mènent…nulle part.
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La complainte de Foranza est un curieux mélange de steampunk, polar et Fantasy.
Ce roman se situe dans la Cité_Etat de Foranza, jumelle de notre Florence durant l'époque de la Renaissance. Ici, on voue un véritable culte aux fées et notamment à travers l'art de la Pictomancie.
La ville est secouée par plusieurs événements tragiques, tel des meurtres en séries par le mostro, une épidémie et la colère grondante des hommes...
Le féminisme y est omniprésent, et la critique du sexisme plane en trame de fond dans le récit. Sara Doke a créé un univers riche où l'on se questionne surla place de la femme dans la société et aussi sur la religion et son influence sur le cours de l'histoire.
On sent que l'autrice s'est fait plaisir en écrivant ce monde féérique sombre, qu'elle s'est beaucoup renseignée sur les inventions du 16ème siècle et on se doute que tout comme ses personnages, elle adore l'art et l'une des plus belles villes d'Italie.
Malgré tout, je n'ai pas totalement accroché à ce livre... Je trouve l'écriture peu structurée, et l'impression que l'autrice ne sait pas elle même où elle veut nous emmener! L'histoire part dans tous les sens, trop d'intrigues, de sous histoires qui finissent en cul de sac...
Je me suis surprise de nombreuses fois à ne pas avoir retenue un stricte mot d'une page, car les descriptions étaient soit trop ennuyeuses, soit répétitives. En ce qui concerne les personnages, je n'ai pas réussi à accrocher, pour les 100 premières pages, trop de protagonistes sont présentés, à tel point qu'on a du mal à tous les retenir, même si par la suite nous y arrivons.
Malgré ces derniers points, j'ai apprécié cette lecture qui n'est pour le moment comparable à aucune autre lecture que j'ai pu lire jusqu'à présent. Je suis sûre que Sarah Doke créera de bons romans par la suite, ce dernier est loin d'être parfait, mais il mérite tout de même d'être lu car il a été écrit avec passion.
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J'ai été attiré par la couverture (💜) et par une 4e de couverture qui me promettait un monde de fées, de meurtres et un je-ne-sais-quoi de Florence.
Ce livre promettait beaucoup de choses, peut-être un peu trop. L'auteure a développé énormément d'arcs narratifs, a mélanger le je/il et m'a perdu en cours de route. Un roman très/trop ambitieux... peut-être un autre tome en préparation qui répondrait à certaines questions.
Par contre les thèmes abordés sont dans l'air du temps.
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J'ai découvert ce livre grâce à Masse Critique. J'avoue être assez mitigée quant à ce livre.
J'ai bien aimé le côté policier du livre : l'enquête et tous ces crimes au sein d'une Florence revisitée entre fantasy et steampunk.
L'univers où évolue les fées est très dense, voire trop et c'est ce qui m'a posé problème : entre les nombreux personnages ; l'univers riche, cette profusion de détails m'a perdue. J'ai eu l'impression qu'il me manquait plein de choses pour entrer pleinement dans le livre, comme si je lisais un énième tome d'une longue saga ...
C'est bien dommage ...
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La Complainte de Foranza est un roman de Fantasy doté d'une dose de rétrofuturisme Steampunk, et emprunte au genre du policier à travers l'enquête d'Aphrodisia Malatesta sur les meurtres commis par un pictomancien, un peintre utilisant des pouvoirs surnaturels liés à la vie, sur des modèles.
A travers l'univers et la société qu'elle dépeint, Sara Doke la place des femmes dans la société, en traitant des violences et de l'invisibilisation qu'elles subissent au sein d'une société dans laquelle leur place est contestée, mais aussi l'hypocrisie à laquelle elles doivent se confronter.
Je vous recommande vivement la lecture de ce roman, parce que son propos est plus que jamais d'actualité.
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Pour autant, ils ne sont pas joyeux, il leur manque cette chaleur bon enfant que j’apprécie au Fée-z-Alys, l’élégance et la délicatesse trompeuse des maîtres d’art. La clientèle n’est pas bavarde et chacun reste dans son coin, sinon pour s’apostropher d’un bout à l’autre de la taverne. Les hommes sont installés par deux ou par trois autour d’un pichet allongé d’eau, l’air grincheux et désœuvré. Le peu que j’arrive à entendre de leurs conversations est un mélange de grogne contre leur absence d’emploi et de reproches adressés aux femmes. C’est la première fois que je rencontre ce genre de réactions, à Foranza. Ils parlent surtout des fabbricas et des ateliers du quartier portuaire, les Borgos, où se fait le travail le plus ingrat. Travail réservé aux dames par ici, parce que considéré comme trop dégradant pour la sensibilité d’un homme. L’image idyllique de la cité en prend un nouveau coup. Les mâles se révèlent moins courtois qu’ils ne voudraient nous le faire croire.
Leur discours a quelque chose de dérangeant. Même pour moi. Il y a une violence dans leurs paroles, dans l’intention, que je n’avais encore pas rencontrée ici. Ils parlent d’attaquer les usines, de « donner une bonne leçon à ces garces », de les « remettre à leur place ». Je suis mal à l’aise. Autant les manières des filles de la cité me troublent, autant ces menaces excitent chez moi un côté défenseur des faibles que je ne me connaissais pas. Je ne dis rien, mais j’écoute avec beaucoup d’attention : nous sommes tout de même dans le quartier que je me suis engagé à protéger.
Je réfléchis malgré tout. Vincenza m’a expliqué que les changements avaient commencé il y a vingt ans. Les garçons qui se plaignent si bruyamment dans cette osteria sont sans doute la première génération à grandir avec le travail des femmes. Ils se retrouvent à l’âge où l’on cherche un emploi, ils n’ont pas l’air d’avoir de formation particulière. J’entends des « Je n’ai pas été élevé pour être remplacé par les femmes » et des « Comment ont-elles fait pour prendre le pouvoir, nous voler notre travail ? Elles vont remplacer tous les hommes, bientôt il n’y aura plus qu’elles dans la cité ». C’est compréhensible dans leur situation, mais assez effrayant de stupidité. C’est quelque chose dont je vais devoir me méfier. Surtout en tant qu’étranger.
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Son dernier projet en date concerne un problème récurrent rencontré lors de toutes les enquêtes et de nombreuses recherches : la prise de notes en mouvement. Plus d’une fois, il a remarqué les difficultés auxquelles se heurtent les scribes et autres clercs qui tentent d’inscrire le détail de l’investigation lorsqu’ils ne disposent pas du confort d’une écritoire stable. Transporter plumes, encrier, parchemins, même rangés dans la boîte pendue autour de leur cou et les utiliser dans des circonstances inconfortables demandent une dextérité et une concentration épuisantes. L’usage de la mine de plomb et du papier qu’on ne trouve qu’à prix d’or chez les fournisseurs de luxe pourrait leur faciliter la tâche. La valeur et la rareté du support le réservent de fait à un emploi religieux, voire cérémoniel. Mais le grattage et le nettoyage des vélins sont fastidieux et fragilisent le cuir. En outre, le simple fait d’utiliser une matière animale pour quelque chose d’aussi trivial que des enquêtes judiciaires est presque un sacrilège.
Pasquale et Leh’Ona se concentrent donc à la fois sur le support et sur l’instrument. Le journaliste fréquente régulièrement les plus éminents scientifiques et inventeurs de la cité dans le cadre de son métier de rapporteur. Il connaît aussi nombre de collectionneurs, voyageurs et marchands exotiques sur lesquels il compte pour se tenir au courant des découvertes étrangères. Questions, recherches, visites, analyses et recoupements font partie intégrante du travail qui lui permet de financer ses expériences. Ses mécènes sont exigeants quant à la qualité des informations et des observations qu’il leur fournit. Étonnamment, si ses prospections lui apportent des pistes intéressantes, ce sont l’esprit pratique et les contacts de Leh’Ona avec les ouvrières et artisanes qui leur servent à comprendre et souvent à résoudre leurs problèmes.
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Je déteste profondément mon prénom, Aphrodisia, qu’y a-t-il de pire ? C’est un prénom plein de promesses que je n’ai aucune intention de tenir. Un prénom de catin. Un prénom qui me rappelle sans cesse le calvaire qui m’a fait naître. Le combat de ma mère au nom de chasseresse. Et le sort qu’il m’a imposé. On ne refuse pas son destin, 0 Foranza.
Ma mère, ah, ma mère ! Artemisia la magnifique, admirée de tous pour son talent, révérée de toutes pour son combat. Artemisia Gentileschi, la première pictoresse d’une principauté qui refusait la peinture aux femmes, dépassant son maître de père par l’immensité de son génie, créant le scandale par sa création. Ma mère qui m’a appris que seuls les hommes montrent leurs faiblesses, qui m’a dressée, à la dure, à ne rien divulguer, à masquer ma vérité, à toujours présenter une expression stoïque. Ma mère qui m’a confiée à un maître d’armes dès mon plus jeune âge, qui m’a armée pour que jamais je ne souffre ce qu’elle a subi. Grâce à qui je n’ai jamais eu à me battre. Ma condition féminine et sa froideur me protègent toujours. Être la fille d’une légende n’est pas toujours facile, à Foranza.
Il y a peu d’enquêteurs dans la cité-État, encore moins d’enquêteurs séculiers, d’autant moins d’enquêtrices. Mais la fille d’Artemisia la scandaleuse est unique en son genre, à plus d’un titre. Je refuse la voie sacrée de mes pères. Ultime descendante d’une longue lignée de peintres, je tourne le dos aux pinceaux. Aphrodisia la mal nommée préfère d’autres outils pour ses talents et ses sens affûtés. Un destin d’une portée bien plus vulgaire, à Foranza.
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Le mal empire et se répand. Malgré le couvre-feu, malgré la quarantaine, malgré la fermeture des ateliers et des fabbricas. Les médiciennes sont démunies et débordées. Les artisanes comme les ouvrières sont désœuvrées. Les plus téméraires ont rejoint les dispensaires pour aider au mieux de leurs maigres moyens. Les plus pauvres en sont réduites à accepter la charité nourricière de leurs voisins. La solidarité est réconfortante dans les quartiers touchés.
Mais la maladie est sortie de Lutea. Et de Caerulea. Elle a pris toute la ville d’assaut et nulle ne semble y résister. Il y a de plus en plus de doctoresses souffrantes. La faculté de médecine commence à s’en émouvoir.
Pourtant, pour les éminents soignants de l’Ordre, les pathologies des femmes sont au pire une indisposition psychique, et au mieux une prière. La fratrie n’a-t-elle pas dit que les marées comme la douleur des dames servent les saintes fées aussi bien qu’un rituel bien mené, surtout lorsqu’elles sont bien cachées derrière un masque imperturbable, lorsqu’elles s’intensifient du devoir de maîtrise.
Toutefois, les proportions prises par l’épidémie, comme son arrivée dans les parties les plus respectables de la cité, deviennent préoccupantes. Autant que le fait que le mal décime les médiciennes. Qui va prendre soin des patientes à présent ?
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Malgré les circonstances qui rassemblent les convives, les conversations murmurées dans cet atelier sont loin d’être joyeuses. La beauté qui les entoure n’adoucit pas l’inquiétude. Chaque mot entendu sur son passage devant les toiles du maître qu’on fête ce soir est assombri par l’appréhension et le chagrin. C’est l’esprit même de la cité qui est violé par ces crimes. Le peintre, le modèle, les croyances. Esmée ressent chaque larme intimement, comme des coups de couteau dans une toile, comme un déchirement dans la trame.
Cette partie de la ville est l’âme de Foranza, comme le palais princier en est le cœur et les bosquets sacrés en sont la conscience. Ici, ces choses sont palpables. Chaque quartier est un organe. Et tous battent à l’unisson, au même rythme qui, malgré son harmonie, semble avoir ralenti, semble pleurer les femmes assassinées, pluie de désespoir et de colère rentrée. Foranza tout entière est une fleur dont le campanile du frère aîné est le pistil. Une fleur sensuelle dont on doit réprimer sa faim comme son désir affolé quand on la contemple.
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