Certainement un livre charnière pour nous faire comprendre le monde selon les enfants. Nous l'avons tous été avec des fortunes divers : bons ou mauvais souvenirs. Une revue de détail sur la condition des enfants et le respect que nous leur devons. En final la déclaration universelle des droits de l'enfant. Toujours du mal à porter une critique sur un livre de Dolto ; on aime ou pas c'est selon mais cela reste une grande dame.
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Voilà un livre qui a bien mal vieilli, certaines analyses sont lunaires et semblent toutes droits sortis d'un livre de l'inquisition. Je ne comprends pas non plus comment, celle qui se veut féministe, passe l'entièreté du livre à appeler les femmes « le deuxième sexe » et cantonne les petites filles au rôle de second plan.
Le livre, en plus d'être des pavés non aérés, sont écrit à la façon d'un auto-approuvement. Très peu de sources sont données ce qui est assez terrible selon moi, et ce n'est pas le copier-coller de la déclaration des droits de l'enfant qui font de ses propos une thèse solide et validée par des pairs. Egalement peu de d'histoire sur l'évolution de la psychologie, ce qui n'est jamais bon signe.
Bref, je ne recommande pas ce livre et ses propos resté dans un autre siècle.
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FAIRE VOTER LES ENFANTS
Nulle part le fait d'être père ou mère ne donne plus de voix au citoyen qui est responsable de futurs adultes. Il est tout à fait inhumain de penser que ceux qui ont mis au monde n'ont qu'une voix, comme le vieillard, comme le célibataire à vie, alors qu'ils représentent l'humanité montante.
Je propose entre autres : Dans une famille de quatre enfants (deux garçons et deux filles), le père devrait avoir trois voix, et la mère trois voix, la voix des filles à la mère, la voix des garçons au père, jusqu'à leurs 12 ans.
Et puis à 12 ans, les enfants voteraient. On les laisserait devenir responsables de leur propre voix. Ce serait consultatif de 12 à 18 ans (puisque la majorité n'est, hélas qu'à 18 ans). Mais au moins, on aurait, en face du vote exécutif des adultes, le vote consultatif des 12 à 18 ans, ce qui donnerait une image du pays en devenir, et surtout donnerait le moyen aux élus, de faire quelque chose pour l'avenir du pays.
Alors qu'on ne parle jamais que de l'actuel du pays et du passé du pays. On fait des choses pour les vieillards, on fait des choses pour les adultes. Mais pour les enfants, presque rien. Même à l'école, on leur donne ce qu'ils ne demande pas puisque la moitié ne suit pas l'école... ce qui prouve qu'on leur donne quelque chose qui ne leur convient pas et que c'est venu de ce qu'on ne s'est pas occupé de la population montante, dans le scrutin dit universel. Il n'est pas du tout universel puisque les enfants n'ont pas de voix à travers leurs parents, et ensuite à exprimer par eux-mêmes.
Elle est débile ou perverse cette démocratie qui ne veut pas compter avec les enfants.
J'ai essayé de dire à un député, familialement proche, que je trouvais qu'on devrait tout faire pour soutenir les jeunes à s'intéresser à leur présent et à leur devenir. Non à la politique politicienne mais oui à la politique de la vie qui monte dans un pays.
Il m'a répondu : "Mais c'est totalement impensable, ça changerait complètement la carte électorale." - "Tant mieux! Les parents qui ont des enfants qui sont l'avenir du pays auraient autant de voix que d'enfants, au lieu de donner autant de voix à des gens qui ne défendent que leur sécurité existentielle personnelle et non l'avenir."
"Tu me demandes un conseil; je te le donne, mais surtout ne le suis que si toi tu le désires, parce que ce conseil n'a de valeur que d'échange parlé; c'est la réaction de quelqu'un d'une autre génération à ce qui te questionne. Tu avais besoin de parler de ton questionnement,et que je te réponde, mais ne prends pas ce que je te dis comme une vérité, c'est seulement une opinion. Puisque les humains ont besoin de communication, je te dis ce que tes questions ont suscité de réflexion en moi, mais surtout, ne suis pas ce conseil; demande à beaucoup d'autres personnes et, grâce à cela, tu élaboreras de toi-même la réponse à ton questionnement."
L'important est que cela soit dit depuis que l'enfant est tout petit : ne pas imiter et ne jamais se soumettre à l'autre fût-il un adulte, mais trouver sa propre réponse à ce qui le questionne.
Il faut une très grande maturité pour être capable d'être parent, car cela implique d'être conscient que ce n'est pas une situation de pouvoir, mais une situation de devoir, et qu'on n'a aucun droit à attendre en échange.
Aucun enfant n'entre en analyse sans payer : il a droit à trois séances pour lui gratuites, c'est-à-dire payées par les parents ou la Sécurité Sociale.
Je le préviens : "Si le travail t'intéresse, tu verras ça au bout de trois séances; alors , tu paieras un prix symbolique, je ne te verrai pas si tu n'apportes pas quelque chose..."; les petits, un caillou; les plus grands, un timbre; s'ils ont de l'argent de poche, une pièce de dix centimes. L'enfant qui arrive les mains vide à la séance suivante, je le félicite de son refus (ou de son oubli) et lui dis de revenir s'il le désire la fois suivante avec son paiement symbolique et je lui garde son rendez-vous.
Je rassure les parents : "Non... Vous êtes inquiets pour votre enfant, mais lui (ou elle) ne trouve pas que ça vaut la peine de payer dix centimes : ça casse un carambar, et il a raison : c'est qu'il n'éprouve pas le besoin d'être aidé, ou qu'il n'a pas confiance en moi, vous feriez de même."
C'est un extraordinaire levier : ça provoque l'enfant à désirer authentiquement s'exprimer. Il expérimente parfois tout nouvellement qu'on ne le prend pas de force; ce n'est pas terrible de préparer un petit timbre chez lui, de ramasser un caillou et de l'apporter... Et ceux qui ne le font pas, c'est vraiment qu'ils n'ont pas besoin du traitement.
Ce sont les parents qui alors, inquiets de lui (ou elle) viennent pour l'enfant. Je les y invite : "Venez pour parler de la situation avec votre enfant... Nous chercherons ensemble pourquoi votre enfant ne peut pas encore se sentir responsable de lui."
Très souvent ce sont les parents qui empêchent leur enfant de devenir autonome. Eux, sont angoissés mais leur enfant ne l'est pas encore. Il s'exprime par opposition passive ou active aux désirs d'autrui qui veut s'imposer à lui.
C'est important pour les très jeunes lecteurs. Si le personnage auquel il s'est identifié meurt ou connaît le supplice éternel, l'enfant qui lui doit continuer à vivre, peut être tenté d'abandonner la lutte. Le happy-end est nécessaire pour l'encourager à l'effort, à la combativité.
Je pense que le happy-end des contes de fées donne à l'enfant l'image d'épreuves qui, évidemment, sont loin de sa réalité, mais qui lui permettent momentanément de s'identifier à des héros qui traversent des passes difficiles et qui arriveront tout de même à triompher des obstacles.
Samedi 3 juin 2023 : Éducation et sécurité affective. Comment préparer les enfants à l'avenir ?
Entretien avec Catherine Dolto animé par Myriam Saligari.
Notre invitée, médecin, haptothérapeute et auteure est détentrice du droit moral de Françoise Dolto.
L'antre des livres est le festival de l'édition indépendante qui réunit à Orange (84) des maisons d'édition indépendantes venues de toute la France et De Belgique accompagnées de leurs auteurs et illustrateurs.
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