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EAN : 9782373060140
96 pages
Murmure (10/11/2016)
2.9/5   5 notes
Résumé :
La science des schtroumpfs, jadis prônée par Umberto Eco, connaît un essor médiatique inédit. Renforcée par la prolifération de communautés interprétatives à l’ère des réseaux sociaux, elle se décline souvent sur le mode de la surinterprétation, prenant prétexte de l’œuvre de Peyo pour dénoncer les travers du communisme, du fascisme, de la phallocratie, de la perversion, voire du satanisme. Il convenait de revenir aux détails de cette saga foisonnante pour en cerner... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ayant toujours été tentée par les ouvrages de cette maison d'édition, la masse critique a été l'occasion de lire enfin l'un de ces petits livres à couverture jaune et aux titres sulfureux — dont plusieurs me font grandement de l'oeil.
Cet ouvrage peut paraître assez touffu et dense, difficile par moments de se plonger véritablement dedans puisque de nombreux notions, de sociologie mais pas que ! sont abordées, avec également pléthore de référence que le lecteur n'a pas forcément.
Si l'on parvient à passer outre les passages très pointus, ce livre est intéressant, assez complet même si j'aurai aimé parfois plus d'informations et de développement sur certains thèmes — quitte à faire des chapitres pour rendre le texte plus aéré. L'auteur semble parfois partir dans des sujets sans vraiment de liens entre eux, mais l'on s'y retrouve finalement.
En bref, un livre qui peut en rebuter plus d'un de part son contenu dense, mais qui est intéressant pour qui aime la sociologie.
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La science des Schtoumpfs en analyse politique ... Je n'ai pas adhéré et j'en suis confuse !
Merci à masse critique pour l'envoi ; le rythme et la syntaxe utilisés sont propres aux écrits politiques et mieux vaut avoir les yeux et le cerveau reposés au démarrage de l'ouvrage ...
Ma faible approche et goût pour cet écrit me poussent à arrêter ici cette critique car des personnes plus réceptives seront surement plus élogieuses que moi !
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Je m'attendais à tout autre chose comme contenu de ce livre.
J'ai malheureusement été déçue et n'ai pas du tout accroché à la lecture.
Je suis du même avis de Peti_lu et donc je n'en dirai pas plus pour les autres personnes qui seraient tentées de le lire et qui auront probablement une autre opinion que la mienne.
Je tiens par contre a remercier masse critique de m'avoir donné la possibilité de parcourir le livre.
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Les schtroumpfs de Peyo en superbe support d'une critique rusée de la sur-exégèse en matière de pop culture

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/06/14/note-de-lecture-schtroumpfologies-antonio-dominguez-leiva-sebastien-hubier/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ainsi, une nouvelle fois, le « petit peuple » a bien réussi le tour de passe-passe de nous parler de tout autre chose que ce qu’on attendait. Sous l’apparence lénifiante du politiquement correct, couve en réalité la psychopathologie politique de notre temps, comme jadis, sous l’utopie, se disait la hantise des cauchemars totalitaires toujours recommencés. Et là encore, ces créatures fuyantes qui ont réussi, comme leurs confrères du « petit peuple », à se tenir à l’abri de la pitoyable humanité se révèlent bien plus paradoxales que ne le voudraient les herméneutes dévoyés qui, à l’instar de Gargamel, les voudraient fixer à jamais dans leurs bocaux pour en récolter, éventuellement, quelques monnaies d’or.
Force est de constater, après ce parcours cavalier du monde de fiction schtroumpf, que la lecture soupçonnante, dont parle notamment Yves Jeanneret, n’est pas, en soi, gage de plus de profondeur, ni d’authenticité. Les limites entre interprétation et surinterprétation sont pour le moins évanescentes. Comment passe-t-on de l’une à l’autre ? Est-ce par la place disproportionnée attribuée à un élément du texte par rapport à d’autres ? Par la clôture, excluant toute alternative à l’hypothèse centrale, érigée en interprétation suprême, ou bien encore par la survalorisation d’indices ou d’analogies au détriment de preuves véritables ? Face à l’exaltation déconstructiviste de la liberté infinie de l’interprétant, avatar herméneutique de la dérégulation néolibérale prônée par les Reaganomics, Eco affirme, et nous le suivrons ici encore, qu' »entre l’intention inaccessible de l’auteur et l’intention discutable du lecteur, il y a l’intention transparente du texte qui réfute toute interprétation insoutenable » – texte qui reste le seul « point sûr auquel nous pouvons nous cramponner ». Qu’il s’agisse de l’étalage d’arguments à partir d’une lecture lacunaire ou d’une interprétation restreinte – formes alors paradoxales de sous-interptétation – ou, au contraire, du « gaspillage interprétatif » propre à une « lecture soupçonneuse du monde », une entorse majeure est faite à la cohérence interne du texte.
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« On peut s’imaginer des mondes possibles sans péché et sans malheur, et on en pourrait faire comme des romans, des utopies […] ; mais ces mondes seraient fort inférieurs en bien au nôtre » (Leibniz)

La science des schtroumpfs, la schtroumpfologie, inaugurée en 1979 par notre regretté Umberto Eco dans un texte quelque peu méconnu (« Schtroumpf und Drang ») dont le titre parodiait celui de la célèbre pièce qui inaugura le préromantisme allemand, connaît de nos jours un essor médiatique inédit. Outre le goût de la réécriture (allant des remakes et reboots aux divers révisionnismes) qui caractérise notre culture nostalgique en un vaste mouvement allant des baby boomers aux hipsters, on peut y voir un effet de la prolifération générale de communautés interprétatives qui, véhiculée et renforcée par celle des réseaux sociaux, engendre une inflation d’exégèses. A contrario des rituels de légitimation qui, bien que hantés par le spectre de la déconstruction, régissent ce qui se fait encore passer pour de la haute culture, la culture commune, induite par la culture de masse, se trouve ouverte aux réappropriations de tout un chacun. Des forums de fans aux conversations de comptoir fusent ainsi les modalités d’analyses sauvages où l’interprète risque de présenter ses propres élucubrations comme un enrichissement ou un approfondissement des œuvres dont il parle. C’est ainsi que les schtroumpfs se sont trouvés au cœur de toutes sortes de lectures plus ou moins ésotériques confluant en un même « syndrome du soupçon » étudié par Eco dans une autre de ses œuvres, I limiti dell’interpretazione (1990). À l’ombre de la conspiranoïa ambiante, ces lectures passent le plus souvent de la quête de messages cachés au procès d’intention et les schtroumpfs en font singulièrement les frais.
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L’autonomie progressive des schtroumpfs vis-à-vis de leurs comparses humains illustre aussi le principe de la dérivation par spin-off caractéristique d’une culture de masse déterminée par la nécessité conjointe de reproduction et de variation des modèles, tirant aussitôt parti des réactions du public pour s’y adapter, au sens où il s’agit, pour plaire, de susciter la reconnaissance bien plus que la surprise. Dès lors, leurs aventures sont vouées à un expansionnisme transmédiatique sans cesse croissant, passant des premières adaptations cinématographiques (dès 1965) à la série animée qui, produite par Hanna et Barbera en 1981, rendra célèbres ces « petits nabots » bleus à l’échelle planétaire. (…)
Au-delà des tactiques savantes qui ont orchestré cette irrésistible ascension des petits êtres bleus (et de leur dénonciation par ceux-là même qui professent leur amour du peuple et contestent pourtant à cor et à cri la démocratisation de la connaissance, au motif que la culture de masse serait tout à la fois standardisée, fantaisiste, facile, corrompue et inauthentique), on peut se demander quelle est la raison de ce succès fulgurant. Et, partant, si ce qui suscita un tel engouement du public pour les créatures de Peyo et leurs clones animés n’est pas étonnamment la valeur heuristique dont ils seraient chargés.
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