Le saviez-vous ? Dans une brève nouvelle intitulée Un beau film (1907),
Apollinaire narre la mise au point d'un authentique snuff movie (film qui montrerait des scènes de torture et de meurtre réelles). Surprenant, non ?
Antonio Dominguez Leiva et Simon Laperrière convoquent des références connues ou plus confidentielles dans cet essai parfois complexe qui plaira aux amateurs de cinéma, bien sûr, mais aussi à tous ceux qui, comme moi, s'intéressent au rapport que l'homme entretient avec la mort, ainsi qu'à l'étrange glissement qui s'observe, de la sexualité au meurtre, de la pornographie à la violence extrême comme source de plaisir érotique.
L'étude commence par un salutaire rappel de la fascination précoce du cinéma pour la mort (le motif de la décapitation, par exemple, fait fureur à l'extrême fin du XIXe siècle) et de l'omniprésence de cette dernière sur les écrans. Mort jouée, représentée, qui conjure la mort réelle et l'apprivoise ; mais aussi mort réelle filmée pour les actualités projetées dans les salles de cinéma. Il examine ensuite l'histoire des films où violence, sang et sexe ont la part belle, comme dans le mondo ou le giallo, qui appartiennent au genre du film d'exploitation, ou encore dans le gore, avec son « esthétique du corps outragé, privilégiant les modalités outrancières du trépas en une série de véritables tableaux de genre ».
La critique dans son intégralité, associée à celle d'un autre essai paru dans la même collection, est à lire sur mon blog !
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