Si j'ai insisté pour monter dans votre fichue voiture d'aventurier à la manque, c'est parce que j'ai trouvé plus pratique de voyager en compagnie d'un homme. Ce n'est ni pour vos beaux yeux, ni pour tenter une de ces histoires minables pour touriste écervelée. Moi, les hommes, je les préfère nettement plus civilisés. Sinon, j'irais plus souvent au zoo. Jusqu'alors, j'ignorais que les singes avaient l'usage de la parole.
La différence fondamentale qui distingue l'homme de la femme réside dans le fait que l'homme éprouve parfois de la pitié. La femme, jamais ! Jamais de véritable pitié, désintéressée. L'homme se sépare de la femme, celle-ci quitte l'homme.
Ecoutez-les, ces fichues femmes. Toutes les mêmes. Dans tous les pays et sous toutes les latitudes. Rien que des disques rayés sur la pleurnicherie. Le même lamento universel. Elles ont toutes la voix, les sourires et les larmes qui nous trompent. Elles manient l'émotion avec une aisance naturelle. Elles en jouent et se jouent de nous pour mieux nous prendre dans leurs rets. Pour mieux nous y consommer ! Après, elles nous jettent.
Mourir de ce baiser qu'elle n'avait pas espéré vraiment et qu'elle ne voulait plus voir finir. Il s'acheva pourtant. Comme s'arrête la vie sur un champ de bataille. Dans une sorte d'incrédulité fataliste qui laisse faible et pantelant avant que la vue ne se voile définitivement.
Le rôle du désespéré qui va se suicider dans le désert, c'est bon pour les stars en mal de spectacle ou pour les midinettes. Le vieux lion est bien trop solide. Je le connais. Il n'a disparu que pour mettre tout le monde sens dessus dessous. Et aussi pour changer d'existence.