Le vieux tapis de George Sand

La jeune Luçon est tapissière et s'est forgée une bien belle réputation, grâce à son talent. Se rendant au château pour proposer un projet au comte Sylvain de Brosse, le maitre des lieux, elle va malheureusement tomber tout droit dans la gueule du loup. Ce qui va hélas remettre totalement en question la possibilité de mener à bien le tableau imaginé …

George Sand découvre, au château de Boussac, de merveilleux tapis de l'époque médiévale, totalement laissés à l'abandon, et décide de les sauver en tentant de se les approprier …

Clara, qui vient tout juste de quitter Julien, découvre également son nouveau job, au musée du Moyen-Âge de Cluny, près du Quartier Latin. Une révélation incroyable l'attend dans la salle des tapisseries de la Dame à la Licorne, révélation qui frise joyeusement le canular … Oui, « Mais que diable vient faire George Sand dans cette galère » ?…

Un roman définitivement féministe, où un chapitre sur trois est consacré, à travers le temps, à chacune de nos héroïnes (même si George Sand y est entourée de : Chopin, Mérimée, Gauthier, Balzac et Delacroix …) Une belle intrigue, qui interpelle le lecteur jusqu'à la dernière ligne. C'est très joliment écrit, plutôt poétique et surtout diantrement déroutant … Mais tellement plaisant à lire !

Coup de coeur pour ce délicieux récit, qui est aussi une ode à la beauté et à l'amour … Et un pamphlet directement adressé à une partie de la gent masculine, capable du pire – comme du meilleur – Un grand bravo donc, à Arnaud Donez qu'il faut incontestablement encourager à persévérer dans l'art de l'écriture !

Époque médiévale. Luçon se rend au château pour proposer ses talents de tapissière. le Comte recherche une tisseuse pour réaliser une oeuvre qui appuiera son prestige. Cheminant à travers les bois, la jeune fille élabore, mentalement, le canevas de sa proposition. Sa réputation la précède : son art est reconnu et la mission lui est confiée. Malheureusement pour elle…


Époque romantique, XIXe siècle. George Sand pénètre dans les locaux de la sous-préfecture. En s'essuyant les pieds sur le tapis de l'entrée, elle est intriguée par l'absence de contours de celui-ci. Elle apprend qu'il a été découpé dans une vieille tapisserie. Elle demande à visiter le grenier et s'approprie certaines oeuvres destinées à être détruites. Elle imagine, alors, une supercherie folle et entraîne ses amis peintres, écrivains et musiciens dans ce projet démentiel.


Époque contemporaine, de nos jours. Clara commence un nouveau travail : surveillante au musée de Cluny. Pour tromper son ennui, elle observe les tapisseries. Face à La Dame à la licorne, elle ressent un malaise et se sent trahie. Elle est certaine que l'oeuvre n'est pas datée du Moyen Âge. Dans ses yeux, les noms de George Sand, de Prosper Mérimée, etc. clignotent. Elle décide de percer ce mystère.


Un chapitre sur trois est consacré à chaque temporalité. Les destins se suivent, puis se confondent. Ce sont trois histoires des femmes, à des époques différentes, qui montrent que la cause féminine est un combat qui perdure depuis des siècles. Les trois héroïnes affrontent la domination masculine. Elles n'ont pas les mêmes armes pour se défendre, aussi leurs chemins sont différents, mais elles connaissent, toutes les trois, les difficultés d'être femme.


Les trois portraits s'entrelacent, le tableau se tisse au fil des chapitres. L'oeuvre a une valeur de transmission du message féminin. Celui-ci est décrit avec des mots différents et la tapisserie s'enrichit de l'histoire de chacune. La poésie rencontre le langage courant du XXIe siècle, qui succède lui-même à la création du XIXe siècle. L'auteur navigue entre les différents niveaux de langue, avec harmonie et finesse, mais conserve l'essence du message : les femmes, l'art et les secrets.


J'ai adoré ce roman féministe, écrit par un homme, à la plume délicate.


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J'ai été plus qu'intriguée lorsque j'ai découvert le résumé du premier roman d'Arnaud Donez, le vieux tapis de George Sand. Une histoire de femmes liées par une tapisserie. Et parmi ces trois femmes, George Sand herself. Et comme je l'aime beaucoup – d'ailleurs, je vous conseille la visite de sa maison à Nohant, dans le Berry, c'est un très bel endroit et l'histoire de George Sand de son vrai nom Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil est fascinante (et pour la petite histoire, une de mes collègues y a travaillé plusieurs étés en tant que guide).

Donc trois femmes, Luçon tapissière au Moyen Âge, George Sand au dix-neuvième siècle et Clara qui travaille au musée de Cluny. Lorsque l'on sait que le musée de Cluny abrite les six tapisseries de la dame à la licorne, on imagine que Luçon est à l'origine de ces chefs-d'oeuvre. A priori. Par déduction. Mais pour ce qui est du vieux tapis…

La jeune Luçon est une brillante tapissière. Elle a en tête une image et en jouant avec ses fils, elle réussit à la reproduire, anticipant chaque détails ligne par ligne. Elle se rend chez le conte Sylvain de Brosse afin de proposer un projet de tapisserie, sans se douter un seul instant qu'elle va se retrouver piégée. Quelques centaines d'années plus tard, George Sand va s'essuyer les pieds sur un surprenant tapis en entrant au château de Broussac. Et de nos jours, Clara qui vient d'être embauchée au musée de Cluny. Observant les tapisseries de la dame à la licorne, elle n'en croit pas ses yeux : elles ne peuvent pas avoir été tissées au Moyen Âge. Elle va donc mener l'enquête. Et nous aussi afin de démêler les fils de cette intrigue, qui tourne clairement autour de George Sand.

Le vieux tapis de George Sand c'est un roman de femmes – même si George Sand est entourée de ses complices, entre autres Balzac, Chopin, Mérimée. de femmes malicieuses. Quelques scènes sont plutôt amusantes, d'autres tristes. Mais ce qui est intéressant, c'est ce voyage à travers les époques. On y découvre la tapisserie avec Luçon, Nohant pleine de vie et Clara qui va remonter le temps pour percer le secret de la dame à la licorne.

J'ai trouvé cette histoire plaisante et plutôt amusante. Et puis La dame à la Licorne est lié à un souvenir d'enfance. Ma maman travaillait sur un canevas de la dame à la licorne quand j'étais petite et j'aimais bien la regarder faire, qu'elle m'explique comment elle faisait – elle m'a d'ailleurs offert un canevas de la Panthère rose que je faisais à côté d'elle quand elle se penchait sur sa Dame à la licorne. Avec ce Vieux tapis de George Sand, j'ai finalement récupéré ce canevas – puisque je voulais faire une photo sympa, ma maman l'a ressorti du grenier et me l'a offert. J'aime bien cette histoire aussi. Peut-être même plus. Mais ce roman sera toujours associé à ce canevas et à ma maman.
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Trois époques se mêlent dans ce récit : au Moyen-Age, une jeune tisseuse va réaliser une tapisserie pour le seigneur local qui compte en imposer grâce à ces ornements ; au XIXème, George Sand, en se rendant au château de Boussac siège de la préfecture, s'essuie les pieds sur un tapis et s'aperçoit avec stupeur qu'il s'agit en réalité d'un morceau d'une tapisserie du Moyen-Age ; à l'époque actuelle, Clara se retrouve gardienne au musée de Cluny dans la salle où sont exposées les tapisseries de la dame à la licorne. L'auteur nous fait naviguer au fil des chapitres entre ces trois époques. L'histoire se complique quand Clara fait une découverte en contemplant les tapisseries du musée. Quelque chose cloche…et elle comprend assez vite que George Sand ne doit pas être étrangère à l'impression qu'elle ressent… Clara se met donc à enquêter sur ces tapisseries médiévales et elle n'est pas au bout de ses surprises. J'ai beaucoup apprécié cette lecture sauf peut-être sur la fin où les récits entrecroisés deviennent un peu moins faciles à suivre.
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Une construction en alternance sur trois temporalités différentes, qui nous comte l'histoire de la jeune Luçon à l'époque médiévale. Elle est brodeuse de tapisserie et possède un grand talent qu'elle va mettre au service du comte du château. Plus proche de nous, Georges Sand dans sa maison de Nohant côtoie les plus grands artistes romantiques de son temps, Balzac, Gauthier, Mérimée, Delacroix et bien entendu son amour, le grand compositeur Chopin. Elle va découvrir dans le château de Boussac un vieux tapis de toute beauté, un trésor en péril, ainsi que d'autres tapisseries magnifiques mais abîmées. Enfin de nos jours le jeune Clara diplôme en poche travaille comme surveillante au Musée de Cluny, elle va y découvrir la fameuse tapisserie de la Dame à la licorne qui va avoir un fort impact sur elle, l'incitant à vouloir en apprendre plus.
Un vrai régal que de suivre ces trois femmes, trois portraits qui parlent de la condition féminine. Comme si rien ne changeait jamais et que toujours les hommes endossent avec le pouvoir une supériorité qu'ils ne se lassent jamais d'exercer pour le plus grand malheur des femmes. Avec une belle habileté, l'auteur sait employer les mots qu'il faut en fonction des époques qu'il traverse et donner à ses personnages féminins toute leur noblesse. Les grands écarts sont impressionnants on passe de la poésie au crime obscène, de l'art à la torture , c'est parfois déroutant mais jamais on ne se lasse. Une lecture qui m'a fait passer des licornes, à la magie et de là, à la sorcellerie. Une période médiévale bien cruelle pour les femmes, c'est avec Luçon que je me suis sentie la plus proche et j'ai aimé suivre sa piste à travers les époques. Un scénario brillant et complexe, où l'imagination de l'auteur n'est pas en reste pour notre plus grand plaisir. Bonne lecture.
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