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Critique de Yvan_T


L'auteur coréen Kim Dong-hwa ("La Bicyclette rouge", "Histoire couleur Terre"), nous livre ici un shunjun (l'équivalent coréen du shojo) plein de sensibilité, qui mérite à nouveau amplement sa place dans cette belle Collection Ecritures de chez Casterman.

"La Mal aimée" est un recueil de onze histoires courtes totalement indépendantes, qui abordent toutes le thème de l'amour. du premier amour au dernier, de l'amour éclair qui éblouit sur le moment au modeste feu du foyer qui tient chaud toute la vie, de l'amourette plein d'innocence à l'amour passionnel en passant par l'amour impossible et le simple désir : Kim Dong-hwa l'aborde sous toutes ses formes et aux différentes étapes de la vie, toujours avec la même délicatesse.

L'auteur situe ses récits dans la Corée d'antan, dans une Corée rurale qu'il a déjà admirablement mis en scène dans "Histoire couleur Terre" et qui semble évoluer hors du temps. le lecteur attentif ne retrouvera d'ailleurs pas seulement l'ambiance et les décors de la trilogie paru dans cette même collection, mais également certains personnages.

Mais, la grande force de ce manhwa se situe dans la manière dont Kim Dong-hwa va exprimer les sentiments qui animent les différents personnages. En utilisant les formes, les couleurs, les odeurs et la symbolique de la nature (surtout les fleurs : azalée, pissenlit, camélia, ...), Kim Dong-hwa va parvenir à exprimer des sentiments amoureux avec une délicatesse extrême. En utilisant métaphores et fleurs, ce poète coréen va libérer un parfum de sentiments avec subtilité et grâce. A l'aide d'histoires tantôt naïves, souvent cocasses et parfois tristes et en utilisant les mêmes ingrédients (poésie, nature, métaphores, ...) que dans "Histoire couleur Terre", Kim Dong-hwa rend à nouveau un bel hommage à l'amour et aux femmes. Même les moments de légèreté et d'humour qu'il intègre parfaitement à son récit sont emplis de poésie, de subtilité et de délicatesse.

Si la poésie est un art, Kim Dong-hwa l'illustre également à merveille. Alternant des cases qui se concentrent sur les personnages et leurs sentiments, à des plans plus larges qui lui permettent de tirer la symbolique vers la nature en utilisant un maximum d'espace et de liberté, l'auteur nous livre un dessin gracieux qui contribue considérablement au côté poétique de cet album. D'un autre côté les enfants apportent avec leurs bouilles plus rondes une touche d'espièglerie au milieu de cette poésie.

"La Mal aimée" rend donc un nouvel hommage aux femmes et à l'amour, dans le fond comme dans la forme, et plaira indéniablement à ceux qui, comme moi, ont adoré "Histoire couleur Terre".
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