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EAN : 9781091555327
240 pages
Atelier des Cahiers (14/03/2017)
4.14/5   7 notes
Résumé :
Dans les nouvelles de Kim Dong-in, ce paysage idyllique évoquant un ordre ancien qui semble immuable, se retrouve dans la tourmente des années 1930, celle d’une société en mutation : l’urbanisation de Pyongyang avec le cloaque des bordels qui l’accompagne, les brimades et les humiliations du colonisateur nippon jusqu’à la perte totale de dignité des Coréens qui conduit à une emprise croissante des instincts sur les restes d’une poésie ancienne.

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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Je sors assez mitigée de la lecture de ce recueil.

J'ai apprécié le texte d'abord pour son aspect documentaire. Il m'a permis de découvrir une période de l'histoire coréenne dont j'étais peu familière. L'un des points qui m'a le plus marquée est la description saisissante et quasi surréaliste dans son horreur de la prison où les Japonais entassaient les Coréens ayant manifesté leur opposition à l'occupation. Le terme "nouvelle" ne me semble pas satisfaisant pour définir ces textes à la poésie certaine, leur symbolisme et les enseignements qu'on y décèle entre les lignes m'évoquent bien plus des contes, fables ou apologues. L'étrangeté des récits m'a quant à elle fait songer, dans une moindre mesure, au Japonais Kôbô Abe.

Ce qui m'a gênée à la lecture sont les erreurs que j'ai remarquées dans le texte. S'agissant d'un livre reçu dans le cadre de l'opération Masse critique, je me permets d'en dresser ici la liste car cela pourra toujours donner l'occasion à l'éditeur de les corriger en cas de réimpression :
- "je l'allume et m'asseoir dans un fauteuil" (p. 17, il manque de toute évidence un mot) ;
-"les feuilles des pins" (à deux reprises p. 50, au lieu des "aiguilles des pins") ;
- "un prétexte mille fois rabattu" (p. 115, au lieu de "rebattu") ;
- "sous l'emprise de l'alcool" (p. 155, au lieu de "sous l'empire") ;
- "les plusieurs incendies mystérieux" (p. 167, au lieu peut-être de "les quelques incendies" ou plus simplement "les mystérieux incendies" ;
- "dix-mille ans" (p. 172 et 227, au lieu de "dix mille").
Je n'ai pas lu ce livre dans l'optique d'en effectuer la correction, il est donc plus que probable qu'il y ait un bon nombre d'autres (grosses) fautes dans le texte, ce qui est vraiment dommage vu sa qualité.
Le problème est qu'il m'est difficile d'accorder foi à une traduction dans laquelle il reste de telles erreurs. Ce qu'elles me suggèrent d'abord est ou que le correcteur est mauvais, ou qu'un temps suffisant ne lui a pas été laissé pour effectuer son travail correctement (c'est malheureusement monnaie courante). Elles me suggèrent également, et c'est plus gênant encore, une maîtrise du vocabulaire approximative de la part du traducteur. Ces fautes m'ont incitée à porter sur le texte un regard méfiant et face à de soudains écarts de niveaux de langue au sein d'une même phrase (l'utilisation de l'expression "en gros" p. 125, par exemple), ou à certains choix de vocabulaire qui m'ont paru étranges, je suis demeurée dubitative, incapable de savoir si cela était dû au texte original ou au manque de soin du travail éditorial. Je dois avouer que ça ne me donne pas vraiment envie d'explorer le catalogue de l'éditeur.
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J'ai reçu ce livre grâce à la masse critique de septembre 2017. Je dois avouer que j'avais coché ce livre parmi les livres que je souhaitais recevoir car ma soeur lui portait beaucoup d'intérêt, mais ce n'était pas du tout mon genre de livre (moi qui aime les romans fantasy). Malgré cela, l'ayant reçu, je me suis dit que j'allais quand même le lire et en faire ma propre critique en espérant que j'arrive à m'accrocher assez pour le finir. J'ai eu beaucoup de mal à comprendre le sens de la première nouvelle au début, puis en relisant certains passages, au fur et à mesure, je comprenais de mieux en mieux.

La réalité de la vie coréenne mise en avant dans plusieurs de ces nouvelles du XXème siècle m'a instruite mais aussi dégoûtée quelque fois. La plupart des histoires m'ont révoltée à cause du comportement de certaines personnes. de plus, je me mettais souvent dans la peau des personnages principaux, ce qui me faisait ressentir de la frustration, du dégoût, de la tristesse, de la colère et parfois de l'humiliation. Il va sans dire que ce recueil de nouvelles m'a faite ressentir presque tous les sentiments négatifs possibles, mais ce livre m'a aussi beaucoup appris et intéressée de par ses histoires toutes différentes les unes des autres et uniques.

Le fait que la plupart des personnages (en dehors des personnages principaux) dont parle l'auteur soit appelée juste par une seule lettre (exemple "A") a fait que je ne m'en sortais plus personnellement, je ne savais plus qui était qui, qui faisait quoi, je me perdais un peu. Je comprends très bien que l'auteur ait choisi cette transcription pour les différencier de chaque personnage principal. Mais dans certaines nouvelles, le personnage principal n'a également qu'une seule lettre en guise d'identité et j'ai trouvé ça dommage car du coup j'arrivais moins à m'accrocher au personnage.

Certaines histoires étaient un peu trop courtes, du coup j'avais du mal à m'en souvenir. Après, le point positif des nouvelles courtes est qui si elles ne nous plaisent pas trop, elles finissent rapidement et on peut passer à la suivante.

Ce recueil m'a donc émue en tout point. Presque chaque histoire avait son côté triste et sombre mais aussi scandaleux, mais elles m'ont rendue compte que malgré qu'elles ne soient pas toutes issues d'histoires vraies, elles pourraient toutes exister car elles n'ont rien de fantastique, d'extraordinaire dans le sens de l'hors-norme.

Je conseille ce livre à tous ceux qui n'ont pas peur d'être dégoûtés, qui ne sont pas trop sensibles et qui n'ont pas froid aux yeux car ce recueil peut choquer.
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Années 1930. Péninsule coréenne.
La Corée n'est pas encore divisée mais elle est sous le joug de l'occupant japonais depuis une quarantaine d'années.
A travers une quinzaine de nouvelles Kim Dong In nous raconte la vie quotidienne à Pyongyang.

Difficile d'entrer dans cet ouvrage au premier abord vraiment déroutant. Je ne suis pas sûr que la première nouvelle présentée ait été un choix judicieux pour mettre le lecteur dans l'ambiance. Il m'a fallu attendre la troisième ou quatrième histoires pour enfin m'imprégner de l'univers de l'auteur.
Je me pose des questions quant à la traduction. J'ai parfois eu l'impression que le texte original était très poétique mais cette poésie n'est pas transmise au lecteur français à cause d'une traduction qui semble très littérale avec des tournures de phrases parfois un peu lourdes.

Ayant un attrait pour la Corée, j'ai apprécié de découvrir ce portrait d'une époque sur laquelle je n'avais jamais rien lu ou vu.
Évidemment, autres temps, autres moeurs, il faut s'habituer à la violence qu'elle soit physique ou verbale, en particulier à l'égard des femmes. L'alternance entre les sujets aussi divers que variés permet de souffler quand les thèmes abordés sont graves. J'ai particulièrement aimé la plume de l'auteur qui reste simple et réaliste. Malgré certaines situations difficiles (la colonisation japonaise, la pauvreté extrême, ...) il ne tombe jamais dans l'hyperbole et le misérabilisme (chose qui m'exaspère dans la littérature contemporaine). Décrire la vie des gens ordinaires telle qu'elle est, avec dignité, sans jugement, et sans sombrer dans l'ennui, n'est pas chose aisée et ici il faut dire que c'est brillamment réussi. Ajoutons à cela un humour noir et des chutes parfois inattendues de ses histoires, c'est suffisant pour entretenir l'intérêt du lecteur . On peut ne pas apprécier toutes les nouvelles de l'ouvrage mais il y en aura forcément quelques unes qui toucheront le lecteur.


Merci à Babelio et à l'Atelier des cahiers pour cet ouvrage. Je ne connaissais pas cette maison d'édition spécialisée sur la Corée. C'est une belle découverte.
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Ces quinze nouvelles classées par date de parution, entre 1921 et 1945, offrent une belle diversité de thèmes, propres à ravir le lecteur.
Belle découverte que l'oeuvre de KIM DONG- IN au temps d'une Corée non séparée entre le Sud et le Nord, certes écrite sous la colonisation japonaise (1910-1945), mais marquée d'une histoire ancienne, souvent fabuleuse.
L'écriture fluide et l'approche poétique traitent des rapports entre hommes et femmes, des relations avec les parents, de la création artistique, et de son élaboration en musique ou en peinture.
Quelques brèves touches suffisent pour croquer un portrait, dessiner un paysage, ou camper des situations que le témoignage personnel du narrateur ( « Je ») ancrent dans l'esprit.
Il s'agit en effet souvent d'une histoire écoutée, ressentie, voire inventée par un narrateur, qui transmet directement son émotion au lecteur. On vit à notre tour l'espoir, par la guérison d'un ami qu'on croyait condamné, les remords d'un artiste sur le traitement injuste fait à sa femme et à son frère, les souvenirs nostalgiques transmis par des chansons solitaires ou des vers anciens. La présence de ces versets ou couplets confèrent une musicalité suggestive à ces nouvelles, souvent teintées de nostalgie.

En revanche, je ne dirai rien de la nouvelle - titre, « les recherches du professeur K », d'un humour truculent qui en surprendra plus d'un !
Merci donc aux ateliers cahiers de m'avoir envoyé cet ouvrage via Babelio. Les qualités matérielles et littéraires de l'ouvrage font oublier des coquilles ou de rares tournures maladroites. Une lecture orale de ces nouvelles devant un public se situera parfaitement dans l'esprit du narrateur - écouteur qui a su éveiller notre intérêt et enrichir notre imagination.
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Ce recueil de nouvelles m'a été offert par ma soeur après sa lecture lors d'une masse critique de Babelio.
N'étant pas fan de nouvelles et de récits courts lors de son commencement, mais cependant grandement penchée sur la littérature asiatique, je m'y suis lancée mi-figue mi-raisin, mais surtout dans l'optique de partager une lecture en famille.

Tout d'abord il est à noter que la plupart des nouvelles se situe dans la Corée du Sud de 1925 à 1930, dépeignant le climat de tension au sein de la société occupée par les japonais à cette époque, Kim Dong-In dépeint l'injustice faite aux coréens lors de l'occupation nippone avec beaucoup de force notamment dans la nouvelle "La peine du fouet", ce qui rend certaines de ces lectures assez sombre et torturées.

Mais il ne se limite pas à de la résistance littéraire, c'est avec beaucoup d'émotion, de réflexion et pas mal d'humour noir qu'il nous dépeint ce peuple coréen des années 30, notamment ses castes sociales, les disparités hommes-femmes et la religion.

L'auteur ne manque pas de nous guider vers des nouvelles artistiques tournant autour de la peinture et du piano qui m'ont beaucoup touchées.

Les petites anecdotes de l'auteur, notamment sur comment a débuter l'écriture de telle ou telle nouvelle m'a beaucoup plu, cela permet une immersion suplémentaire, dans ce monde gorgé d'une fantastique douce et terrible fatalité.

Car s'il on peut bien reconnaître l'engagement politique et artistique de l'auteur, j'ai été avant tout bluffé par son talent à créer des chutes d'une fatalité exquise à quasiment toutes les nouvelles du recueil.

Je le recommande vivement, ce livre m'a bercé et enflammé le coeur par son onirisme.

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
En fin de compte qu'est-ce que c'est que la vie ? Manger, s'habiller, travailler, manger encore, se coucher, et le lendemain répéter les mêmes choses encore et encore... Une vie de cinquante ans, une vie de cent ans passés ainsi, est-ce que cela revient à ça ? On méprise un rêve heureux sous prétexte que c'est un rêve, mais est-ce qu'il y a une différence entre le bonheur qu'on rencontre parfois dans sa vie et ces "rêves heureux" ? Quand on sait que celui qui n'a rien désire posséder et que celui qui possède désire posséder plus, on peut se demander si vivre ne signifie pas satisfaire ses désirs. Ne dit-on pas qu'il est tragique de mourir jeune ? Mais est-ce à dire qu'un bonheur inattendu nous attend dans la vieillesse ?
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Un bord de mer.
Un bord de mer tourné vers l’orient. Au-devant, la mer, immensément vaste ; derrière, un flanc de montagne escarpé ; et entre les deux, un intervalle d’à peine dix mètres.
Sur la montagne, des azalées et toutes sortes de fleurs, et sur la mer, des mouettes et, de temps à autre, dans le lointain, un voilier. […]
En cet endroit se trouvait tout isolée une chaumière. Là vivaient un veuf avec ses deux filles. Lui avait déjà passé la soixantaine, l’aînée de ses filles avait dix-huit ans et la cadette quatorze ans.
L’aînée s’appelait Yeon-yeon et la cadette Ae-ae.
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L'art de la longue vie est un mensonge !
Qui a déjà vu un élixir d'immortalité ?
Même les grands empereurs de Chine sont dans la tombe !
Tout n'est que fumée du couchant et herbe d'automne.
La vie
N'est qu'un songe de printemps ;
Il serait idiot de ne pas en profiter.
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C'était une belle journée ; pas de ces journées sans nuage - ce ciel hautain qui nous regarde d'en haut comme s'il se riait de nous autres minuscules humains, plein d'une grandeur à nous inaccessible ; non, c'était un de ces ciels qui vous prend par la main, avec des nuages roses en grappes comme à l'écoute de notre humanité. C'était un ciel d'amour.
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Le bonheur est pareil à un arc-en-ciel.
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Video de Dong-In Kim (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dong-In Kim
Simon Kim, traducteur, nous parle de ce grand écrivain coréen, Kim Dong-in, dont l'Atelier des Cahiers vient de publier le premier recueil de nouvelles en français, "Les Recherches du professeur K".
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