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EAN : 9782842612177
396 pages
Le Serpent à plumes (14/04/2005)
3.85/5   71 notes
Résumé :
Titre " Les petits garçons naissent aussi des étoiles "

Matapari le dit, il n'aurait même pas dû naître. C'est que, dernier né de triplés, il ne quitta le ventre de sa mère que deux jours après ses frères, peut-être par discrétion, ou par prudence. De cette naissance, il conçut un don de curiosité insatiable pour le monde. Et ce qu'il voyait autour de lui, avec les yeux de l'innocence, était parfois étrange, comme ces menées de tonton Boula Boula avec... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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On retrouve toute l'histoire du Congo dans la bouche d'un adolescent de quinze ans. On retrouve également les moments forts qui ont bouleversés l'Afrique tels que la colonisation, la période des indépendances, la poussée du communisme dans certains pays et enfin le souffle du vent de la démocratie, on retrace là les éventements cruciaux qui constituent l'histoire contemporaine de l'Afrique.

L'auteur choisit le regard d'un adolescent pour nous plonger dans le métissage des cultures auquel la vie sur la terre congolaise se trouve confronter, entre coutumes et modernités, entre capitalisme et communisme, entre politique et social. le plus magique dans Les petits garçons naissent aussi dans les étoiles, est qu'Emmanuel Dongala ait réussit à nous faire comprendre toutes ces nuances avec un langage simple entaché de beaucoup de naïveté qui, en fait, ne reflète que, je pense, l'âme de la mentalité congolaise où on se retrouve simplement confronter aux faits et non aux jugements. le regard de Matapari, un jumeau des triplé, par lequel nous visitons le Congo, est limpide dans son jugement, lucide dans sa candeur si bien que tout évolue de questionnement en questionnement comme si l'auteur voulait faire planer une espèce de doute chez le lecteur, on ne peut arrêter, ni fermer aucun raisonnement de Matapari, tout est ouvert, aussi on retrouve cette logique avec l'illustration de la couverture où l'on voit un professeur en plein exorcise de sa profession comme si on disait à bon entendeur salut...

Un beau livre à découvrir assurément!
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L'histoire est peu commune : Matapari est un enfant oublié. En effet, sans qu'on s'y attende, il naît un jour après ses frères jumeaux. Sa naissance fait parler! le cadet de triplés grandit aux côtés de ses frères, même s'il reste un peu en retrait et il raconte. Il raconte tout ce qu'il voit et pose un regard naïf puis lucide sur les personnes marquantes de son existence ; son père, son grand-père, son oncle... ainsi sur l'histoire de son pays, qui pourrait être le Congo. Sous couvert d'un humour féroce, Dongala dévoile un pays où les traditions et la modernité se côtoient ainsi qu'une politique très dure… A lire absolument !
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C'est le libraire de Montreuil Jean-Marie Ozanne qui m'a chaudement conseillé la lecture de ce livre lors d'une soirée lecture animée par Marc Roger qui nous avait fait rire avec un passage de "Verre cassé" du congolais Alain Mabanckou. Emmanuel Dongala est lui aussi né au Congo et ce livre retrace avec une truculence jubilatoire les 16 premières années de sa vie dans une petite ville, loin de la capitale Brazzaville mais pas à l'écart des tribulations des dirigeants du pays. Ce livre fourmille de détails sur la vie de ce jeune garçon en commençant par sa naissance inattendue et cocasse. le regard est tantôt naïf et tantôt très affuté et l'on suit avec beaucoup de bonheur, à travers ces yeux d'enfants, le cheminement difficile du pays vers la démocratie tout en assistant avec le papa à la résolution de la conjecture de Fermat ! Ainsi, je ne m'attendais pas à voir cité dans ce livre un autre livre pour moi fameux : "Gödel, Escher, Bach, les brins d'une guirlande éternelle" de Douglas Hofstader ! Vraiment étonnant ce Dongala ! Je viens d'acheter un autre livre de lui : " Jazz et vin de palme", un livre de nouvelles paru lui aussi au Serpent à Plumes.
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Quelle joie de retrouver l'écriture et l'univers d'Emmanuel Dongala.
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Dans ce roman initiatique, nous suivons Matapari, dont la naissance fut des plus étranges. Sa mère attendait des jumeaux, qui virent le jour sans souci, mais quelques jours plus tard, Matapari pointa le bout de son nez. Tantôt enfant du diable, tantôt don du ciel, Matapari marque les esprits et tente de trouver sa place. de ses yeux d'enfant, il découvre le monde qui l'entoure : la foi de sa mère et sa combativité, l'amour de son père pour le savoir et la liberté, les manigances politiques de son oncle. Il nous parle des grands épisodes politiques qu'a connu son pays avec beaucoup de candeur. Cette naïveté nous fait lire ce roman le sourire aux lèvres, c'est ce qui apporte un peu de légèreté au récit car ce roman est bien éprouvant : on ressent beaucoup de lassitude, de colère à voir et revoir toujours les mêmes magouilles politiques, les mêmes extrémistes, les mêmes manipulations, les retournements de veste et les violences.
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À travers la parole de ce jeune garçon, Emmanuel Dongala nous raconte l'histoire de son pays et l'histoire d'un petit homme qui devint grand.
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Voici un roman africain magnifique portant un regard cocasse acerbe sur la décolonisation et les régimes politiques africains post-coloniaux, tout cela vu à travers le regard malicieux d'un jeune garçon.
Les thèmes développés dans ce livres sont la réalité africaine, le merveilleux... Beaucoup de poésie, de référence aux étoiles à la science ( surement autobiographique) étant donné que Dongala est prof de Chimie.
Personnage haut et en couleur , la famille participe à l'évolution du régime: d'un côté, son tonton Boula-Boula est un arriviste qui monte peu à peu à la tête du gouvernement pour devenir le numéro 2 de la dictature; de l'autre côté, son père, instituteur humaniste, luttant pour l'instauration d'un régime démocratique. La mère de Matabari pieuse catholique et plein de courage.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
La seule déception avait été celle de maman.Elle avait proposé aux organisateurs de commencer les cérémonies de ce quatorzième anniversaire de la prise de pouvoir de notre président bien-aimé par une prière publique au stade afin de placer l'événement sous la protection de Jésus et du Saint-Esprit, mais ceux-ci, son frère en tête, avaient refusé, arguant que notre révolution, modelée sur celle de l'Union soviétique, était marxiste, léniniste et athée, par conséquent elle considérait la religion comme l'opium du peuple.Comme maman ne savait pas ce qu'était l'opium- moi non plus je l'avoue-, tonton lui expliqua que l'opium était comme le vin de palme, ça vous mettait en état
d'ébriété et vous faisait oublier vos soucis d'ici- bas.

( Serpent à plumes, " Motifs", 2011, p.144)
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Apparemment, le représentant de l'homme des masses et des actions concrètes n'avait jamais entendu parler de Pouchkine, descendant d'Africain.Comme papa avait lu beaucoup plus de livres que lui, il ne savait pas si ce Pouchkine était un révolutionnaire compagnon de Lénine ou un de ces intellectuels bourgeois que ce dernier combattait fermement.Il essaya donc de ramener la discussion sur un terrain sûr, c'est-à-dire sur l'infaillible Lénine :
" Le grand Lénine écrivait que...
- Lénine ! Vous blaguez ? Vous osez mettre Lénine sur le même plan que Pouchkine ?
- C'est ça, interrompit hâtivement tonton qui, connaissant le franc- Parler de papa quand un sujet lui tenait à cœur, avait peur que celui-ci ne dise quelque chose de non conforme au crédo du Parti.
Bien sûr que non , Lénine était tout à fait autre chose, incomparable et inépuisable.

(Serpent à plumes, coll.Motifs, 2011, p.118)
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En plus de ses connaissances incontestées, Maman Kossa avait aux yeux de la population locale un prestige que les autres sages-femmes n'avaient pas, et ce prestige était qu'elle venait de loin.On ne savait pas exactement d'où.
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Mais je fus surtout fasciné par le récit qu'il nous fit sur le cycle de la vie de la forêt. Tout comme chez les hommes, la vie était une lutte incessante.Et chez les plantes la lutte pour la vie était la lutte pour la lumière.

( p.131 / Serpent à plumes, " Motifs", 2011)
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Il avait été l'un des premiers Africains à avoir eu son certificat d'études indigène et à avoir continué son instruction jusqu'à être maître d'école. Il était de la race de ces instituteurs formés sous la colonisation française pour lesquels l'instruction publique, laïque et républicaine était, comme je vous l'ai dit, un véritable acte de foi.L'avenir du monde était dans l'instruction et rien, ni religion ni philosophie, ni même coutumes des ancêtres ne devait interférer.
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Quel est le plus beau livre consacré aux femmes africaines ? Une pépite.
« Photo de groupe au bord du fleuve », d'Emmanuel Dongala, c'est à lire en poche chez Babel.
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