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EAN : 9781098586867
192 pages
Auto édition (13/05/2019)
4.38/5   13 notes
Résumé :
Baran est né en Afghanistan, à Tagab. Comme beaucoup d'autres réfugiés il a parcouru des kilomètres dans les montagnes, dans les plaines, sur la mer. Son histoire, ce sont des histoires de héros, survivants d'un voyage risqué. Mais ce sont aussi des hommes qui quittent une vie. Lorsque Baran se retrouve en Bretagne accueilli dans un centre parmi un petit groupe de demandeurs d’asile, il raconte à sa marraine, Maëlle, une jeune bénévole, sa vie en Afghanistan de ses ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je remercie chaleureusement Claire Dontot qui a eu la gentillesse de m'envoyer son roman : Les grenades de Tagab. Cet ouvrage est un roman librement inspiré de faits réels, l'auteure s'est inspirée d'histoires racontées par des réfugiés.
Nous découvrons Baran, qui est né en Afghanistan, à Tagab. Comme beaucoup d'autres réfugiés il a parcouru des kilomètres dans les montagnes, dans les plaines, sur la mer... Son histoire est similaire à celle de plus en plus de migrants... Lorsqu'il se retrouve dans un centre en Bretagne, il relate son histoire à sa marraine, une jeune bénévole.
Baran a vécu 25 ans en Afghanistan. Il est nostalgique de Tagab et de ses grenades, qui ont un goût incomparable...
Les grenades de Tagab est un très joli roman, très touchant.
L'écriture est simple, ce qui est tout à fait approprié. Il y a quelques maladresses qui font le charme de ce roman car on dirait vraiment que le narrateur est un jeune réfugié qui a appris le français et ne connait pas toutes les subtilités de cette langue. Avec un langage plus soutenu, ce roman serait moins crédible.
L'histoire de Baran est très touchante, il est impossible de rester indifférente face à un tel parcours de vie. Nous savons tous que ceux qui fuient leur pays en bavent, et ce jeune garçon a malgré tout eu énormément de chance car il s'en ai sorti... même si les derniers lignes ont un goût amer...
Je connais mal l'Afghanistan et j'apprécie de plus en plus de lire des ouvrages s'y déroulant.
J'ai aimé découvrir l'histoire de ce jeune homme, sa vie dans son pays natal, comment il a pu le fuir, pourquoi. Les raisons sont évidemment importantes, on ne quitte pas son pays en catastrophe si on a la possibilité de rester. Et pour lui, il est évident que le meilleur choix est de fuir s'il veut rester en vie. C'est dur, poignant, certains passages m'ont fait mal au coeur. Mais ce genre de lecture est importante car on ne peut pas ignorer le sort de ces réfugiés, surtout que le nombre augmente tous les jours.
Les grenades de Tagab est un très bon roman, qui m'a captivé de la première à la dernière page. J'ai aimé l'écriture, le personnage principal, ceux qui l'entourent, l'histoire qui est très bien ficelée. Je prendrais plaisir à le relire un jour.
Je mets un joli cinq étoiles, et je vous invite évidemment à le découvrir à votre tour :)
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« L'assistante sociale avait l'habitude de voir des parcours de vies cabossés. Mais elle, elle ne savait rien de tout ça. Elle découvrait ces visages, ces pieds nus en hiver dans des sandales, ces hommes avec une étincelle dans les yeux malgré des problèmes de santé, hérités de leurs exils. »

Ainsi démarre le premier roman de Claire Dontot, « Les grenades de Tagab ». Dans celui-ci, la romancière met en mots le périple d'un réfugié afghan vers la France. Une odyssée tirée de son expérience de professeur de français bénévole.

En 2016, la « jungle » de Calais est démantelée. Des milliers de demandeurs d'asile doivent trouver refuge ailleurs. En France, dans les provinces, l'accueil se fait, en toute discrétion. Dans le Trégor, on a ouvert les portes des CCAS de Trébeurden et de Trégastel pour offrir un refuge à ces jeunes hommes aux parcours difficiles. Des bénévoles se mettent alors à aider ceux qu'on appelle les « migrants ».

C'est ce que raconte Claire Dontot dans « Les grenades de Tagab ». L'accueil de l'autre, le don de temps, l'enseignement d'une nouvelle langue, indispensable au refuge. Mais en filigrane, ce que nous lisons, c'est la richesse de l'entraide, à quel point elle nourrit, renforce et reconstruit. Durant les leçons de français, le temps est suspendu, les visages parlent et racontent leurs parcours d'eux-mêmes et c'est un monde qui s'ouvre tout entier sous les yeux des bénévoles, admiratifs du courage de ces rescapés d'un voyage dangereux. L'un accompagne l'autre et prend les appuis pour bâtir son chemin. Ce roman rappelle que, plus que jamais, l'action et l'accueil sont nécessaires mais aussi que nous avons un besoin crucial de créer du lien social, si riche et indispensable à la vie humaine.

« Les grenades de Tagab », c'est le témoignage de la merveilleuse solidarité autour de l'intégration des réfugiés et plus généralement du don de soi et de son temps. C'est aussi la description d'un exil, d'une attente longue et douloureuse et d'une histoire qu'on ne peut jamais vraiment laisser derrière soi.

Par-dessus tout, c'est un livre d'une grande humanité, une plume pure et juste qui n'a d'autre fin que de révéler l'existence de ceux que l'on ne voit pas. L'histoire de Baran nous plonge dans un voyage tendre et douloureux entre l'Afghanistan et la Bretagne, et nous rappelle que la grande histoire est faite de petites histoires, celles de ces hommes et femmes que le destin a conduit vers l'Europe. On se sent proche, on comprend, on aime, et on n'est plus qu'un, un peuple d'humains qui se veulent du bien et qui s'épaulent sur le chemin. Un livre qui éclaire, et qui devrait être lu par tous.
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‘ A lire avant de condamner certaines migrations'
« Ce livre, sous la forme d'un récit à la première personne raconté par Baran, un homme Afgan-Pachtoune, momentanément réfugié en Bretagne, aborde avec réalisme et humanité un problème d'une brûlante actualité en nous faisant participer sans pathos à deux univers inconnus du lecteur occidental.
Dans la première moitié du livre Baran décrit sa vie quotidienne avec sa famille et ses amis dans la ferme de ses parents au village Afgan; mélange de coutumes traditionnelles qui arrivent à cohabiter vaille que vaille sous les contraintes et la pression étouffantes des Talibans ; liberté des hommes, discrétion des femmes, solidité de la famille. Jusqu'au jour où un drame le contraint à fuir pour survivre.
Dans la deuxième moitié du livre il raconte les étapes de son ‘voyage' vers l'Europe à travers l'Iran, la Turquie, la Grèce, l'Italie, Calais et la Bretagne. On apprend comment, s'il ne peut rien réellement anticiper, que c'est l'inconfort de chaque étape qui pousse Baran vers la suivante, on apprend comment chaque nouveau départ serait impossible sans des ‘organisations' surprenantes avec des ‘gites' aménagés par des passeurs vénaux pour aboutir à des camps de survie gérés par des associations bénévoles ou des états. La Bretagne paraît une étape plus heureuse ; pourquoi seulement une étape ?
Le récit, sans idéologie politique, force la réflexion du lecteur sur l'association de la puissance vitale de l'homme chassé de ses racines vers un ailleurs inconnu, maintenu en vie par des amitiés de rencontre et un système économique parallèle glauque qui semble s'être mis en place spontanément pour l'aider à survivre et en même temps toujours l'expulser et en profiter au passage.
Le style direct de l'auteure, comme une traduction qui garderait assez de maladresses pour coller aux difficultés du narrateur en français, rend complètement crédible l'histoire de Baran. «
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Jolie écriture pour ce récit de l exil de Baran, jeune afghan, arraché du clan familial suite à des événements tragiques.
L auteure nous atteint au plus profond de nous-mêmes et nous ouvre les yeux sur l existence d un monde réclamant un besoin réel d humanité.
J ai beaucoup aimé.
Jeanne
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Nous plongeons dans la culture, les paysages et la vie d'une famille Afghane. On y observe la puissance de la nature, les liens forts qui unissent la fratrie, leurs interrogations face à l'avenir, on sent les odeurs, on goûte la cuisine savoureuse des femmes Afghanes. L'auteure nous invite dans un voyage intense, sincère et profond au côté de Baran, en suivant son parcours de vie et son exil. J'ai tremblé et espéré à ses côtés au fil des pages. Ce roman nous retrace l'histoire, le vécu et le ressenti de ces exilés et la générosité des bénévoles qui les accompagnent. Je souhaite beaucoup de succès à cette nouvelle auteure pleine de talent qui a su traiter un sujet poignant en le retranscrivant dans une histoire à la portée de tous.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
« L’assistante sociale avait l’habitude de voir des parcours de vies cabossés. Mais elle, elle ne savait rien de tout ça. Elle découvrait ces visages, ces pieds nus en hiver dans des sandales, ces hommes avec une étincelle dans les yeux malgré des problèmes de santé, hérités de leurs exils. »

Ainsi démarre le premier roman de Claire Dontot, « Les grenades de Tagab ». Dans celui-ci, la romancière met en mots le périple d’un réfugié afghan vers la France. Une odyssée tirée de son expérience de professeur de français bénévole.

En 2016, la « jungle » de Calais est démantelée. Des milliers de demandeurs d’asile doivent trouver refuge ailleurs. En France, dans les provinces, l’accueil se fait, en toute discrétion. Dans le Trégor, on a ouvert les portes des CCAS de Trébeurden et de Trégastel pour offrir un refuge à ces jeunes hommes aux parcours difficiles. Des bénévoles se mettent alors à aider ceux qu’on appelle les « migrants ».

C’est ce que raconte Claire Dontot dans « Les grenades de Tagab ». L’accueil de l’autre, le don de temps, l’enseignement d’une nouvelle langue, indispensable au refuge. Mais en filigrane, ce que nous lisons, c’est la richesse de l’entraide, à quel point elle nourrit, renforce et reconstruit. Durant les leçons de français, le temps est suspendu, les visages parlent et racontent leurs parcours d’eux-mêmes et c’est un monde qui s’ouvre tout entier sous les yeux des bénévoles, admiratifs du courage de ces rescapés d’un voyage dangereux. L’un accompagne l’autre et prend les appuis pour bâtir son chemin. Ce roman rappelle que, plus que jamais, l’action et l’accueil sont nécessaires mais aussi que nous avons un besoin crucial de créer du lien social, si riche et indispensable à la vie humaine.

« Les grenades de Tagab », c’est le témoignage de la merveilleuse solidarité autour de l’intégration des réfugiés et plus généralement du don de soi et de son temps. C’est aussi la description d’un exil, d’une attente longue et douloureuse et d’une histoire qu’on ne peut jamais vraiment laisser derrière soi.

Par-dessus tout, c’est un livre d’une grande humanité, une plume pure et juste qui n’a d’autre fin que de révéler l’existence de ceux que l’on ne voit pas. L’histoire de Baran nous plonge dans un voyage tendre et douloureux entre l’Afghanistan et la Bretagne, et nous rappelle que la grande histoire est faite de petites histoires, celles de ces hommes et femmes que le destin a conduit vers l’Europe. On se sent proche, on comprend, on aime, et on n’est plus qu’un, un peuple d’humains qui se veulent du bien et qui s’épaulent sur le chemin. Un livre qui éclaire, et qui devrait être lu par tous.
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"Un jeune Ethiopien, Brouk, salua Baran. Il revenait du cours de français où il avait consciencieusement écrit tout ce qu’on lui avait appris. Brouk et Baran étaient parmi les plus assidus. Brouk pouvait déjà s’exprimer au présent, au passé composé, au futur proche, avec l’accent juste. Il retournait travailler chaque jour dans sa chambre et tenait son cahier à la perfection. Il s’appliquait lorsqu’il parlait et cela portait ses fruits. En cinq mois il pouvait déjà exprimer de nombreuses choses. Brouk avait des traits fins, un visage délicat et des dents parfaitement rangées, illuminées par son teint ébène. De son jeune âge, il incarnait une beauté africaine. Il était passé par la Lybie, avait pris un bateau avec cinq cents personnes et avait eu beaucoup de chance, racontait-il, car le bateau qui les suivait s’était retourné laissant quatre cents personnes noyées. Par son attitude discrète, par sa modestie, par son regard touchant, par son allure douce, on devinait son histoire. Sans jamais dire un mot sur son exil sans qu’on ne lui demande de le raconter, il venait chaque jour au cours de français écouter attentivement, n’intervenait que si on l’interrogeait, revenait dans sa chambre, acceptait les invitations si on lui proposait, allait dîner à l’heure demandée par le centre, puis rentrait relire ses cours de français pour enfin tenter de trouver un repos serein pour quelques heures. Il prenait délicatement une place sans déranger personne, avec humilité. Et cette histoire en est encore une autre. Celle d’un survivant qui a gagné à une loterie."
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L’Europe m’a appris et elle m’a nourri. Je me souviens de Kaboul, de la vie,
de l’effervescence qui y régnait et de ma surprise en voyant ces femmes aux
jambes dénudées et avec leur chevelure à l’air libre. Une petite voix m’avait
alors parlé et m’avait dit que quelque part il y avait une autre forme de vie. Cette
sensation de liberté a été ravivée en Europe. Les femmes sont libres comme les
hommes. Egalité. Oui, égalité des hommes et des femmes. Zari a été condamnée
à vivre avec un homme qu’elle n’a pas choisi. J’éprouve presque de la rage. Pour
la première fois, j’ai l’impression qu’on a emprisonné mes sœurs, mes nièces et
ma mère. J’ai les larmes aux yeux, je suis triste pour mon pays, triste pour
Farzana, triste pour toutes les femmes de ma famille. Seul dans ma chambre,
j’installe mon tapis de prière et je pense fort à ma mère. Ma petite maman, je
donnerais tout pour que tu vois la rue, les rencontres, la musique. Je voudrais
que tu voies la vie avec mes yeux et que tu comprennes ce que j’ai compris. Je
sais que tu n’aurais pas voulu de tout ça. Tes racines étaient celles de la
campagne, de la terre afghane et tu n’avais jamais vu ni voulu autre chose. Mais
moi, je pense que les femmes colorent les rues. Un lieu sans femme c’est comme
une peinture sans couleur. C’est morne et triste. Ici, les femmes et les hommes se
regardent dans les yeux, se parlent et se sourient. Maintenant, c’est trop tard. Je
ne peux plus partager ça avec toi ou papa ou Arman. Nous sommes nés dans une
prison.
Je pleurais de tout mon cœur, de toutes mes tripes. Je ne pouvais plus
m’arrêter. Si j’étais là, c’est qu’il y avait une raison. Demain, j’appellerai Zari,
Farzana, Sahar, Taj et Banafsheh. Elles me manquaient trop. Il était temps que je
me raccroche à mes racines, sinon j’allais mourir de chagrin.
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Maëlle, jeune femme de trente-huit ans, sort d’une rupture difficile et partage la garde de Matteo, son petit garçon de deux ans avec son ex-compagnon, de retour dans son pays d’origine en Italie. Lorsque son père le garde pendant plusieurs semaines, Maëlle ressent un vide et les plaies de sa séparation sont à vif. Elle utilise alors une partie de son temps libre pour se lancer dans des cours de français pour les réfugiés, arrivés dernièrement dans sa région, en Bretagne. Durant les leçons de français, le temps est suspendu, les visages parlent et racontent leurs parcours d’eux-mêmes et c’est un monde qui s’ouvre tout entier sous les yeux des bénévoles, admiratifs du courage de ces rescapés d’un voyage dangereux. L’un accompagne l’autre et prend les appuis pour bâtir son chemin.Maëlle se lie d’amitié avec Baran, dont elle sera la marraine. Il lui ouvre alors les portes de son passé. Au travers de ses mots, elle sent l’écho encore présent des battements du cœur de Baran dans le creux des montagnes afghanes. La terre asséchée, la famille soudée, le goût des ragoûts afghans, les rythmes de la musique et la fatalité des règles imposées par l’ethnie pachtoune et par les talibans défilent.Au fil des rencontres, l’empathie de Maëlle lui fera traverser un chemin auquel elle ne s’attendait pas. Alors que les marées vont et viennent, son destin et celui de Baran s’entremêlent.
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Ce soir-là, je n’ai pas faim. Adil me convainc de l’accompagner dîner. Je grignote et je remonte me coucher. Je suis angoissé. J’en ai vu d’autres pourtant. Mais je suis angoissé. Je sens que le temps est long. Ça fait un an et demi que je suis arrivé en France, à Calais. J’allonge mon tapis de prière sur le sol. Et je prie. Je vois le visage de Maëlle. Puis, je pense à ma mère et à ma nièce, ma petite reine, et des larmes coulent sur mon visage. Ce sont ces soirs là qui sont durs. Ces soirs où je ne vois aucune lumière à l’horizon. Alors, quand je termine ma prière, je fais ma toilette puis je m’allonge sous mes couvertures et je reste là, silencieux pendant des heures, jusqu’à ce que le sommeil me gagne. Cette nuit est la dernière dans cet endroit que j’ai imaginé comme étant mon chez moi, et demain nous saurons où nous devons aller. En pachto on dit « schepa mo nekmrgha » pour dire bonne nuit. Alors je murmure ces mots car qui d’autre que moi pourrait désormais me les dire ?
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