Glace

Un dessin froid, des personnages avec une tête ronde, une mise en page raide, faite de petites vignettes, et une histoire qui se passe dans une petite station balnéaire assez sordide du nord-ouest de l'Angleterre. Les personnages sont étriqués dans leur petite vie monotone, Howard est le marchand de glace ambulant sur ce secteur, une routine huilée, mais sans avenir. Cette histoire n'est pas bien délirante, un récit sur les difficulté économique d'un univers bouché, et d'une vie d'ennui. Et pourtant, cette histoire simple et ordinaire est magnifique, elle nous surprend, on s'attache à ces gens simples et finalement très touchants. Cette lecture m'a ému, son minimalisme fait ressortir l'essentiel, la solidarité, les amitiés simples, je ne pensais pas être remué par une histoire de marchand de glace dont l'unique passion est la grille de mots croisés du jour.

Si je me rappelle bien, ce livre était estampillé coup de coeur de mes libraires. J'ai aimé la couverture, le style rétro aperçu en feuilletant me tentait et l'effet peau de pêche de ladite couverture a terminé de me convaincre (Ce dernier point, pris seul, n'aurait pas suffit à me pousser à l'achat, je le précise quand même. C'était juste un plus appréciable et suffisamment rare pour être soulevé. Et oui, il y a des couvertures que j'aime caresser, ça vous pose un problème ? Non, mais, je vous jure...)

Tout était donc réuni pour passer un chouette moment en compagnie de Matthew Dooley, pourtant, j'ai laissé traîner ce livre sur ma PAL environ six mois avant de lui accorder à nouveau un peu d'attention.
Et franchement, six mois, c'est pas tant que ça, croyez moi.
J'ai des bouquins que je sais géniaux qui m'attendent depuis des années dans ma bibliothèque, mais ce n'est pas le sujet.

Howard, le héros, est un homme très ordinaire. Il vend des glaces dans le sud-ouest de l'Angleterre. Il fait aussi des mots croisés, passe du temps avec Jasper, qui travaille à la caisse du musée, et Alex, la nouvelle recrue de ce dernier. Son ennemi déclaré est Tony, son demi-frère qui, lui aussi, vend des glaces. Mais pas sur le même territoire. Et puis Tony, plus qu'un simple vendeur de glace, est surtout à la tête d'un empire de camionnettes de glaciers. C'est bien simple, il les a toutes rachetées. Toutes celles de la région. M. Crémeux, Les glaces de Barry, Tuttu Frutti, la Sorbetmobile. Toutes. Sauf celle d'Howard.

Dans cette histoire au rythme si particulier, il est question d'une montagne devenue colline, d'un quiz au pub du coin, d'une guerre de gangs version marchands de glaces, d'un fils illégitime, de la statue d'un usurpateur, d'une intoxication alimentaire, d'un calendrier de nus qui ne se vend pas.

C'est doux, un peu tendre et grotesque. C'est une ode aux gens simples, aux combats sans importance pour l'humanité, mais qui pourtant la font.

Un livre très sympa, au final. Parfois un peu lent, mais charmant.
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Howard campe un vendeur de glaces qui privilégie ses amitiés, sa famille et la sérénité de son existence à toute ambition démesurée. Les économies qu'il parvient à faire lui permettent de payer la maison de retraite de sa maman. le quadragénaire promène tranquillement son van, estampillé "Capitaine Cône", dans les rues de Dobbiston, petite ville du nord-ouest de l'Angleterre où les températures dépassent rarement les 21 °C.

Un matin, un grain de sable vient pourtant enrayer sa routine : son demi-frère, également vendeur de glaces et rival de toujours, a décidé d'empiéter sur son territoire pour augmenter ses ventes.

Un roman graphique pétri d'humour anglais et très tendre !

Bon, alors, ça parle de quoi ? Et bien d'un homme, Howard, simple, cruciverbiste et vendeur de glace avec son petit camion. Il sillonne toujours les mêmes rues ; un même quartier.
C'était celui où allait son papa pour faire sa tournée. Sauf que son demi frère, qui semble s'installer sur tout le territoire, veut ce dernier quartier qui lui échappe !
Et pour ça, tous les coups sont permis.

Et si l'histoire peut sembler basique dit comme ça, j'ai adoré cette BD ! L'histoire est simple mais cette BD fait quand même 176 pages ! Vous vous doutez donc bien qu'il a fallut en raconter des choses.

Et c'est justement là que la BD fait fort. Car elle arrive à nous embarquer dans la vie d'Howard. Ses joies, ses peines, ses difficultés ; sa vie en gros. Et c'est notamment grâce au récit que cette BD est superbe.
Tout s'enchaine parfaitement, c'est vraiment fluide et même quand on fait face à des flashback, on ne perd pas le rythme.

Quant aux dessins, ils collent parfaitement à la BD ! Nous ne sommes pas en présence d'un artbook, c'est vrai, mais ce n'est pas grave du tout car l'association est parfaite !
Que ce soit les couleurs, les visages, les proportions, l'ambiance, tout colle parfaitement au récit et à l'histoire et on se laisse complètement embarquer dans celle-ci.

Une BD sans prétention et qui avec peu, arrive à rivaliser face à de grandes BD et de grands noms. Un agréable moment de lecture.
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