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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un destin écrit sur une trentaine d'années, peut voir son parcours totalement infléchi par les aléas de notre condition de mortel.


L'histoire d'une famille s'accommode des non-dits, comblés par ce que l'imagination attribue à la logique, jusqu'à ce qu'un événement vienne bouleverser les bases de l'édifice. Pour Marwan, c'est le décès subit du père avant ses soixante ans, à l'issue d'une vie de labeur incessant. le dernier souhait de l'homme, être enterré à Casablanca, qu'il a quitté des décennies plus tôt, vient semer le trouble parmi ses trois fils, dont l'entente laisse à désirer.

Marwan est celui qui accompagnera la sépulture en avion, avec Kabic, l'ami de toujours, compagnon d'émigration du défunt. La famille se retrouvera à Casa pour suivre les rites et la tradition qui entoure les décès. Mais plus qu'un dernier hommage rendu au père, c'est un rendez-vous avec l'histoire de sa famille, bien loin de ce qu'il imaginait.

Le récit est émouvant, l'auteur sait transmettre les sentiments qui animent les personnages. Les révélations sont distillées après avoir été suggérées, suscitant une attente propice à l'envie trouver les pages.

C'et aussi l'occasion de rendre compte de la difficulté persistante pour toute cette génération « issue de l'immigration » d'être serein vis à vis de son identité. Avec un sentiment d'usurpation que ce soit dans le pays d'origine de la famille ou dans la contrée d'adoption, au terme d'un parcours souvent complexe.

Le regard posé sur les coutumes marocaines autour du deuil, jugé par le fils qui se sent français avant tout, est doublement interessant. On se plie aux rites pour ne pas blesser les proches, malgré le sentiment de ne pas porter au défunt tout le respect dont d'autres coutumes donneraient l'illusion.

Un roman digne et perspicace.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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"Avec "CEUX QUE JE SUIS" le franco britannique , exilé parisien à Londres depuis plus 20 ans, Olivier DORCHAMPS nous raconte une quête identitaire sur le rapport complexe aux origines.

En suivant nos pas dans ceux de Marwan, on découvre avec lui l'histoire de ses parents, de sa famille, de ses origines. Au fil des pages se dénouent les fils d'une histoire familiale dont ,le rapport au pays, soit la France ou le Maroc, est différent d'une génération à une autre .

Dans ce récit doux et sensible aux entrées multiples, il est question de double culture et de cet héritage familial qui fait de nous ce que l'on est ( d'où le titre) à travers un récit écrit avec une grande sensibilité et une simplicité donnant lieu à des scénes souvent savoureuses.

Olivier Dorchamps écrit avec des mots choisis cette subtile et profonde réflexion sur l'identité et ce qu'on reçoit des générations passées.

« Mon père ne s'était jamais fait naturaliser. Il disait qu'à la douane, que ce soit à Paris ou à Casa, il serait toujours un Marocain en exil, jamais un Français en vacances, alors à quoi bon ? »
Ceux que je suis est un roman aux entrées multiples. À la pudique chronique familiale sur le deuil s'ajoute une touchante évocation du déracinement et du rapport complexe aux origines.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ils sont trois frères, français, né en France et connaissant peu le pays d'origine de leurs parents mais voilà, leur père vient de mourir et veut se faire enterrer au Maroc.
C'est Marwan qui l'accompagnera en avion ; les autres suivront en voiture avec leur mère.
Ce voyage, ce deuil va contraindre chacun à trouver sa place.
Il est, bien sûr, questions d'exil, de déracinement, d'espoir d'une vie meilleure et de chagrin.
D'une plume juste et élégante, Olivier Dorchamps conte les difficultés à se comprendre, les clichés, les non-dits et un secret de famille.
Il est finalement surtout questions de solidarité, de tolérance, d'amitié et d'amour.
Les personnages sont franchement attachants.
Un roman tout en subtilité et émouvant.
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Olivier Dorchamps nous offre une histoire touchante. Comment ne pas s'émouvoir de l'histoire de Marwan, sa famille. À la lecture de ce roman on touche du doigt, grâce à l'élégance de l'écriture de l'auteur, la difficulté d'être né quelque part ailleurs que sur la terre de ses aïeux.

La difficulté de se sentir chez soi, compris, aimé pour qui on est. Celle de comprendre des parents déracinés, nostalgiques d'une terre que certains ne reverront jamais.
Même si Marwan ne comprend pas le souhait de son père d'être inhumé au Maroc, qu'il a quitté des décennies plus tôt, par devoir et respect, il va se conformer aux dernières volontés de son père.

Marwan découvre d'où il vient vraiment à la mort de son père. Cette découverte va le bouleverser, lui permettre de comprendre ce père qu'il croyait connaître, avec le récit de son ami de toujours. Les secrets du passé lui content ce qu'il ne lui a jamais dit. Un voyage initiatique pour savoir quelle sera sa place désormais.

On l'aime Marwan avec ses difficultés d'entre deux mondes. Celui de cette famille marocaine qu'il croise en touriste ; celui de la banlieue de son père garagiste, bosseur, usé d'avoir travaillé à l'avenir de ses enfants, le coeur accroché à ses origines.

Un roman tendre et rude à la fois illustrée par une plume sensible et juste.
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La France, Tarek et Khadija ont choisi de s'y installer, d'y vivre, d'y élever leurs trois fils. Une vie heureuse même si leur pays c'est là-bas, au Maroc. Un jour peut-être y retourneront-ils ?
Lorsque Tarek meurt brutalement à 54 ans, ses trois fils apprennent avec stupeur qu'il désire être enterré à Casablanca. Il a tout prévu et organisé. Après un moment de colère, les trois frères se préparent pour ce voyage et cet enterrement qui se fera en respectant les traditions marocaines et familiales.
Le vieux Kabic, le presque frère de Tarek, insiste pour faire partie du voyage et raconter le Maroc aux trois frères.
Peu à peu, les ruelles de Casablanca redonnent vie à ce père tant aimé. Les odeurs et les souvenirs reviennent.

Olivier Dorchamps signe un très émouvant premier roman. « Ceux que je suis » est une histoire empreinte d'humanité et de tolérance.
L'écriture tendre, drôle et nostalgique réussi pleinement à mettre le doigt sur la complexité des sentiments, la douleur, le poids des traditions et des secrets de famille.
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Si un roman porte bien son titre, c'est certainement le premier d'Olivier Dorchamps, "Ceux que je suis". C'est en effet l'histoire d'un retour en arrière, d'une recherche d'identité, du discernement d'un monde dont on est issu mais que l'on ne connaît pas. Est-il eux ? Les suit-il ? Voilà les questions posées.

Quand son père meurt, subitement, à cinquante-quatre ans, Marwan Mansouri est désigné pour accompagner le corps au Maroc où le défunt a choisi de se faire enterrer. Marwan, professeur d'histoire, né à Clichy où ses parents, marocains d'origine, se sont installés, ne connaît leur pays qu'à travers les quelques vacances passées chez sa grand-mère. Lui, il est français, même si son nom et sa peau brune le font passer pour un étranger. Etranger en France, il l'est aussi par-delà la Méditerranée... et les douaniers le lui font bien sentir.

En retournant là-bas, il va apprendre beaucoup "Je remercie mon père de m'avoir fait venir jusqu'ici pour comprendre qui je suis. Non, pas comprendre. Apprendre." Et nous, nous découvrons une jolie histoire, faite de secrets dévoilés tranquillement au fil des pages. le récit est porté par une très belle langue, une écriture délicate et juste. Olivier Dorchamps ne fait pas dans le sensationnalisme et rend ainsi les événements plus remarquables. Les personnages sont tous attachants, les femmes respectées et aimées. le problème de l'immigration, de la double identité, de l'incompréhension liée à la méconnaissance est traité avec pudeur. L'auteur réussit parfaitement aussi à maintenir une tension, une émotion qui s'amplifient jusqu'à une révélation qui laisse coi.

En un mot, j'ai beaucoup aimé ce roman. L'auteur a su traiter un sujet des plus sensibles avec humanisme et beaucoup d'élégance, mais aussi raconter une histoire de famille extrêmement touchante.

Lien : https://memo-emoi.fr
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L'histoire que nous raconte Marwan commence par un drame, celui de la mort de son père Tarek, garagiste star de la rue de Paris à Clichy. À 64 ans. le destin en a voulu ainsi.

Marwan est un Français d'origine marocaine. Il est un professeur d'histoire/géographie qui s'apprête à faire sa première rentrée avec des Terminales. Il est le frère jumeau d'Ali, brillant jeune avocat, et de Foued. Il est l'ex-petit-copain de Capucine avec qui plus de choses les séparaient que les rapprochaient. Il est le fils de Khadija et de Tarek, deux immigrés de Casablanca venus chercher en France ce qu'elle avait de plus beau à offrir : une chance pour leurs enfants. Il est celui à qui les parents ont offert la liberté de croire, de prier. Il est ce jeune homme désemparé devant le drame de la nouvelle, son père mort, cela n'a aucun sens, et devant cette incompréhension : Tarek a souhaité être enterré au Maroc et c'est à lui, d'accompagner son cercueil en avion. le reste de sa famille les rejoindra de son coté, en voiture, comme le veut la tradition.

Accompagné de Kabic, le meilleur ami de feu son grand-père, Marwan embarque pour Casablanca sans se douter que ce n'est pas un hasard si c'est lui qui a été choisi. Et qu'en retrouvant sa grand-mère, Mi Lalla, il rencontrera tous ceux qu'étaient son père, en plongeant dans un passé dont il ne lui parlait jamais, dans des secrets qu'il voulait que ses fils, un jour peut-être, découvrent par eux-mêmes…

Ceux que je suis est un très beau roman sur l'identité, sur sa multiplicité intrinsèque. Sur les clichés, les étiquettes qui nous grattent jusqu'à nous irriter la peau. Sur le mystère la pudeur des origines. Sur la volonté de protéger ceux qu'on aime par le secret.
Lien : https://borntobealivre.com/2..
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« Depuis la mort de mon père, j'ai pris conscience que le temps qui passe, c'est le temps qu'il reste »

Il y a des livres qui font du bien et pourtant le roman d'Olivier Dorchamps ne verse ni dans la légèreté ni dans la facilité.
Ce livre c'est juste du baume au coeur....
Parce qu'il est empli d'humanité, de pudeur, de douceur et de tendresse;
Parce que parler de deuil, d'identité, de sacrifice, d'amour paternel, maternel et filial avec autant de justesse c'est rare;
Parce que la famille de Marwan va vous réconcilier avec les Hommes.

Sans effet de manches, avec simplicité et sincérité, « Ceux que je suis » est un premier roman d'une grande sensibilité qui vous emprisonne dans l'émotion dès les premières pages.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Ceux que je suis est un roman qui m'a été conseillé par ma libraire préférée. J'ai la chance de travailler à deux pas de sa petite librairie indépendante et quand je vois qu'elle n'est pas trop occupée avec d'autres clients, je passe lui demander conseil. Ce que j'ai fait la semaine dernière, alors que ma PAL dégueule clairement, lui demandant de me choisir un livre qui lui avait plu dans la rentrée littéraire. Elle m'en a sorti six, puis son choix s'est arrêté sur deux sans savoir lequel elle avait finalement préféré. J'ai donc choisi en fonction de la couverture et ai pris celui-ci.

Ce que j'aime chez ma libraire est que, de un, elle est super souriante et super sympa ; de deux, elle est passionnée et parvient à transmettre ses ressentis (c'est pas compliqué, je repars souvent de chez elle avec plusieurs livres sous le bras, pour moi, alors qu'à la base j'y étais allée pour faire un cadeau) ; de trois, j'ai toujours aimé les livres qu'elle me conseillait alors que je ne serais pas nécessairement allée vers eux de prime abord.

Et encore une fois, elle a fait mouche.

Ceux que je suis est un livre que je n'aurais pas lu si ma libraire ne me l'avait pas mis entre les mains. Je l'aurais certainement pris en main, attirée par sa jolie couverture jaune orangé, mais le résumé en quatrième de couverture ne m'aurait pas suffisamment attiré. Ma Super Libraire a su me convaincre.

Marwan, notre narrateur, est issu de ce que l'on appelle l'immigration, de deuxième génération car il est né en France. Il le dit d'ailleurs très bien, il est français, né de parents marocains. Il se sent français, parle à peine l'arabe, les parents ont fait en sorte de s'intégrer dans leur nouveau pays tout en gardant quelques particularités liées à leur (double) culture. Au Maroc, Marwan et ses frères ne s'y rendaient que l'été, de temps en temps, afin de voir leur famille, particulièrement leur grand-mère qui les adorait. Alors, quand leur père décède brutalement, quelle n'est pas leur surprise de constater qu'il souhaite se faire enterrer à Casablanca et c'est Marwan qui est désigné pour accompagner le cercueil de son père, par avion. Ses frères et sa mère les rejoindront en voiture. Accompagné de Kabic, l'ami fidèle de la famille, Marwan va entreprendre ce voyage et découvrir enfin les raisons de ce retour aux sources.

Ce roman, écrit par un franco-anglais, nous parle bien entendu de la difficulté de se sentir soi dans un monde où cela ne va pas de soi, justement. Parce qu'on vous fait comprendre que vous n'êtes , en fait, jamais à votre place. Issue moi-même de parents franco-français, si je puis m'exprimer ainsi, je n'ai jamais connu cette difficulté ; par contre, j'avais des copines, à l'école, qui étaient d'origine algérienne ou marocaine et qui elles devaient y être confrontées. Plus tard, aussi, lors de ma brève expérience d'enseignante, je me rappelle m'être pris le bec avec un collègue qui qualifiait nos élèves « d'origine étrangère » d'immigrés alors qu'ils étaient nés en France, et leurs parents aussi pour certains, lui rappelant qu'ils étaient aussi français que lui ou moi, même peut-être davantage que lui si on venait sur ce terrain-là (il était lui-même d'origine polonaise, né en France mais de parents polonais, mais bon comme il était blond aux yeux bleus, ça ne se voyait pas hein)...

Ce roman, surtout, nous parle d'une histoire de famille et des secrets qui, s'ils ne sont pas dévoilés, peuvent être source d'incompréhension et de mauvaise entente.

L'écriture d'Olivier Dorchamps est jolie, elle a marqué des points auprès de moi. J'ai voyagé avec lui, j'ai souri parfois, j'ai versé ma larme à la fin.
Le titre est quant à lui génialement trouvé et il faut le comprendre dans sa polysémie.
Ce(ux) que je suis est un roman réussi, de mon point de vue.

Un dernier mot sur la couverture, à la fois sobre et superbe.


Challenge multi-défis 2019
Challenge ABC 2019 - 2020
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Perdre un parent, c'est perdre une partie de soi-même que l'on pensait immuable, c'est sentir le monde vaciller tout en réalisant qu'il continue de tourner et c'est dans cette perte de repère que nous faisons la connaissance de Marwan. En plus d'affronter l'une des pires épreuves de sa vie, ce dernier et ses frères doivent aussi faire face à l'incompréhension. Leur père désirait être enterré sur sa terre natale : le Maroc. Seule Khadija, leur mère, est en mesure de comprendre qu'il préfère reposer auprès des orangers de son enfance qu'auprès de sa progéniture.

Malgré son incompréhension, malgré sa réticence à affronter les regards portés sur l'arabe français, le marocain à l'accent plutôt algérien qu'il est à Casablanca, Marwan accomplira son devoir et accompagnera le cercueil de son père. Il ira par ce biais à la rencontre de son identité. Pas celle qu'on vous colle sur le front, pas celle qui vous met dans une case et qui affirme votre appartenance à telle ou telle catégorie de personne, mais celle qui est la somme des épreuves surmontées par vous-même bien sûr mais aussi, et peut-être surtout, par vos aînés avant vous pour que vous soyez là où vous êtes aujourd'hui.

Le contexte est triste, le récit familial aurait de quoi être amer mais les mots d'Olivier Dorchamps sont du miel ! Il y a une infinie délicatesse dans ce texte mais jamais de mièvrerie. Ce sont l'amour, la filiation qui viennent adoucir avec finesse et intelligence des maux qui auraient pu se transformer en rancoeur si cette famille avait été autre, si l'écoute et la parole n'avaient pas cette place prépondérante. C'est une histoire d'héritage, de mémoire, de transmission et d'acceptation.

Lire "Ceux que je suis" c'est aussi se plonger dans une épopée familiale et ses secrets enfouis sans être obligé d'aimer les pavés. Alors oui, moi qui adore ça, je ne vais pas vous mentir je n'aurais pas été contre une version longue où j'aurais accompagné Khadija, Foued et Ali dans leur périple en voiture et j'aurais adoré passer quelques pages dans la tête de Tarek de son vivant. Mais d'un autre côté je salue et respecte énormément ce travail qui va à l'essentiel sans rogner sur l'émotion, sans faire des personnages de simples exécutants d'un scénario et qui sous ses faux airs de simplicité arrivera à toucher le coeur de la plupart des lecteurs (qu'ils soient voraces ou occasionnels).

Un auteur à suivre !
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