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EAN : 9782362293801
112 pages
Editions Bruno Doucey (14/10/2021)
4.05/5   83 notes
Résumé :
mes forêts sont un long passage
pour nos mots d'exil et de survie
un peu de pluie sur la blessure
un rayon qui dure
dans sa douceur

et quand je m'y promène
c'est pour prendre le large
vers moi-même
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Les forêts apprennent
A vivre avec soi-même

Parmi les recueils de poésies présents sur ma table de chevet voici le petit dernier « Mes forêts » d'Hélène Dorion. Grâce aux superbes critiques de Sabine59 et de Zephirine, j'ai craqué pour ce beau livre flamboyant de couleur érable rouge de la part d'une auteure qui connait son sujet étant canadienne.

Se balader dans les forêts d'Hélène Dorion, ses forêts à elle comme l'indique le possessif, c'est, comme lors de promenades sylvestres, recueillir de petits trésors, quelques vestiges du passé, des images majestueuses, des odeurs d'humus et de sous-bois, des jeux de lumière, le souffle du vent entre les troncs, des sensations fugitives à la fois inquiétantes, imposantes et féériques, pour en revenir transformé.e et ressourcé.e. Un livre dans lequel chaque vers vient explorer votre intérieur pour mieux faire jaillir votre regard vers l'univers. Les forêts d'Hélène Dorion se veulent fusion de ce lieu si particulier et du corps, osmose et harmonie entre forêts naturelles et forêts intérieures, racines et branches entrelacées.

Les forêts creusent
Parfois une clairière
Au-dedans de soi

Hélène Dorion décline tous les dégradés des couleurs de la forêt depuis les bruns sombres jusqu'au vert tendre. Dégradés des émotions et sentiments poussés alors à leur paroxysme dans ce décor qui invite à la méditation et au retour sur soi.

Tout un champ de colonnes
Effleure les nuages

Lentes cicatrices
Dans la bouche de l'hiver
Un visage d'épines insoumises

Les forêts entendent
Nos rêves et nos désenchantements

Dans une écriture sensorielle et pure, Hélène Dorion nous touche, nous effleure, nous bruisse, nous craque, nous épine, nous érafle, nous hulule, nous craquelle, nous piétine, nous hurle entre racines et nuages, en captant le furtif, l'indicible, l'insondable…

Je suis cette ramille
qui frémit au bout du vide
trace un invisible chemin
vers l'horizon
chaque souffle
me dépouille d'un feuillage
me laisse vacante
comme la lumière qui va
elle aussi vers le soir

Les forêts d'Hélène Dorion se veulent aussi forêt du temps, le temps de l'Humanité depuis son aube, celle des balbutiements, et le temps humain. le Temps et le temps. de longues trainées de temps universelles et personnelles.

Mes forêts sont un long passage
pour nos mots d'exil et de survie
un peu de pluie sur la blessure
un rayon qui dure dans sa douceur
et quand je m'y promène
c'est pour prendre le large
vers moi-même

C'est ma première rencontre avec cette poétesse francophone. Je découvre une écriture d'une grande sensibilité dont la poésie me traverse et me touche profondément.
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Mes forêts sont belles, mais je ne sais pas comment le dire.
Elles sont pour moi des îles, des horizons, des fragments de vies, des racines, des feuillages où bruissent des gestes, des battements d'ailes.
J'ai besoin de la forêt comme j'ai besoin de la mer. J'ai autant besoin du mouvement de la vague que de l'entrelacement des arbres.
J'ai besoin d'entendre et de sentir la forêt ; et quand je parle de la forêt c'est celle toute proche où parfois je vais courir, où parfois je vais marcher. Où parfois je m'arrête, je m'adosse, je m'enlace contre le tronc d'un hêtre, un en particulier, car dans une forêt on finit par se faire des amis.
Un jour, un samedi après-midi, je me rappelle être entré pour la première fois dans cette toute nouvelle librairie qui venait de s'ouvrir dans ma commune et qui s'appelle Elizabeth & Jo. J'y suis entré comme on entre dans une forêt, le coeur tremblant et les bras ouverts. Les livres étaient le feuillage de cette forêt nouvelle.
Elles s'appellent toutes les deux Julie, un pur hasard, même si Paul Éluard vous dirait qu'il n'y a pas de hasard, qu'il n'y a que des rendez-vous. Elles m'ont souri, comme on accueille quelqu'un dans sa maison. J'ai effleuré les livres autant que leur sourire. Je ne sais plus comment le sujet est venu, celui de la poésie, ah si ! je me souviens maintenant, j'ai demandé si elles avaient un rayon poésie. L'une d'elle, Julie donc, m'a évoqué justement l'envie de développer un rayon de poésie au travers de petites maisons d'édition peu connues encore et m'a montré ce qu'elles proposaient aujourd'hui, avec un coup de coeur pour une maison d'édition, les Éditions Bruno Doucey. C'est ainsi que je suis venu vers Mes forêts.
Ou plutôt, Mes forêts, ce recueil de poésie est venu à moi par ses branches tendues, comme des bras, des mains.
Hélène Dorion m'a invité dans ses forêts, ses vertiges, la douceur des mots qu'elle tisse pour dire la survie, l'exil, l'horizon.
Je suis venu dans l'odeur d'humus de ces pages et je m'en suis abreuvé. Ce fut une ivresse.
" les forêts nous promettent
l'écume et les embruns
sur l'épaule du présent
l'écorce du souvenir "
Je savais depuis longtemps que les forêts ont ce pouvoir mystérieux d'entrer en nous. Chaque fois que je traverse une forêt, je suis en même temps traversé par cette forêt.
Les poèmes d'Hélène Dorion m'ont traversé.
Mes forêts sont à quelques encablures près de celles décrites par Hélène Dorion.
C'est comme si Hélène Dorion avait percé en moi un trou pour y déverser des bruits d'oiseaux et de ramures, les odeurs d'humus et de la pluie sur les feuilles, le vertige qui se terre derrière cet édifice.
J'ai l'impression que ce qui se tait en moi bruit dans le feuillage de ces forêts. Je me suis reconnu dans chaque racine, chaque écorce, chaque déchirure.
Je sais que j'ai trahi des paysages. Je voudrais revenir vers eux, qu'ils me pardonnent et m'acceptent de nouveau.
Je me faufile dans les mots de ces poèmes, je vis, je revis, je revois.
Ces poèmes sont beaux comme la lumière qui dégringole dans une clairière.
Je balbutie, je tremble comme une feuille, une feuille qui n'est pas encore morte.
Mes forêts, - comme j'aime ce possessif pour une fois, comme on pourrait dire « mes enfants », « ma vie » aussi...
Mes forêts, je voudrais les clamer, dire les mots qui s'égrènent, se dispersent, fatiguent peut-être nos illusions ou les réconcilient.
J'avance à petits pas dans les pages, j'avance dans la nuit. Je capte des étoiles dans mes yeux. Elles sont retenues dans les branches éparses. Je les cueille avec mes doigts comme des fruits. Elles seront toujours là désormais, sommeillant dans le bruit du monde,
L'écoulement du temps...
« Une feuille tombe nue
comme s'égrènent les voix
dans leur solitude. »
Tout est beau dans le chemin proposé par Hélène Dorion. C'est une ivresse sylvestre.
C'est une promenade magnifique, une tangente vers l'ailleurs, étrangement nos pas reviennent sans cesse à nous.
Les forêts sont des rivages.
« où aller
quand il n'y a pas de commencement »
Je voudrais que tous les jours soient un commencement.
Une forêt d'éternité.
« par la lenteur du monde
je me laisse étreindre
je n'attends rien
de ce qui ne tremble pas »
Il reste sans doute à la fin de ces textes un sentiment de fragilité. Que peut la beauté des mots ou de la nature contre les barbaries ? Que peuvent les forêts merveilleuses ou agonisantes ?
Il nous reste alors nos forêts, amples et multiples.
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" Comme résonne la vie" m'avait enchantée. Ce chemin de vie parmi les forêts canadiennes de l'auteure m'a encore plus séduite.

On retrouve l'attachement d'Hélène Dorion à ce lieu premier, la nature. Elle développe en trois parties ,qui sont comme des passerelles entre elles ,le thème des forêts, " mes forêts", écrit-elle, le possessif marquant bien la fusion du corps et du lieu, de l'esprit et de l'univers.

le principe de l'anaphore est ici encore souvent utilisé, comme un mantra:

" Mes forêts sont mes espoirs debout
un feu de brindilles
et de mots que les ombres font craquer
dans le reflet figé de la pluie"

" Mes forêts sont du temps qui s'immisce
à travers tronc branche racine
Elles traversent le feuillage du jour
capturent l'ombre capturent l'éclat"...

le souffle du vent dans les arbres, les bêtes mystérieuses de la forêt, "le bruissement du temps", quel merveilleux parcours poétique ! La forêt prend un aspect métaphysique, intemporel, tout en restant liée à l'intime de l'être.

L'écriture pure, intense, nous transmet son bel élan vital. Entrez dans cette forêt de signes et de songes, d'images saisissantes et d'approfondissement de soi! Vous ne le regretterez pas. J'ai quitté les forêts intérieures d'Hélène Dorion avec regret, mais elles ont laissé leur empreinte boisée , revivifiante, en moi.
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Enfoncez-vous entre les arbres de « Mes forêts », laissez-vous guider par les vers d'Hélène Dorion et vous sentirez l'odeur de l'humus, des feuilles, vous entendrez le vent dans les branches. C'est ce que j'ai fait et c'est ainsi que j'ai rencontré cette grande poétesse québécoise qu'est Hélène Dorion.
Ce recueil, né au plus profond d'une forêt, nous entraîne sur des sentes sauvages qui parlent de nous, de nos vies. Dans cette nature préservée, les arbres ont beaucoup à nous dire à qui sait les écouter vraiment et c'est ce que parvient à mettre en mots la poétesse.
« Les forêts sont mes espoirs debout »
Elle écoute les arbres, témoins du temps qui passe, de la vie et de la mort, ainsi que les saisons qui glissent entre leurs troncs
« Mes forêts sont un champ silencieux
de naissances et de morts
la mémoire de saisons
qui se lèvent et retombent. »
« Écoute » nous enjoint la poétesse, car la forêt, « c'est le bruit du monde, l'écoulement du temps » « Écoute » nous répète-t-elle, inlassable. On écoute et l'on entend ces « choses muettes et nues »
La forêt nous enseigne la lenteur, elle nous rend humble, nous apprend la résilience lorsque, dans nos vies, « il fait casse-gueule … il fait refus et rejet… il fait chimère ».
Mais le passé, déjà, s'efface devant le futur. « le temps jamais ne s'arrête nous dit l'arbre »
Nos histoires sont écrites dans la forêt où, nous confie la poétesse dans la dernière page, « quand je m'y promène c'est pour prendre le large vers moi-même. »
L'écriture d'Hélène Dorion, cristalline, délicate, est d'une grande sincérité. Elle nous chavire et nous emporte. La poétesse a su transcrire à merveille le chant de l'arbre dans le silence et la solitude de la forêt et c'est la vie qui palpite sous la canopée de ses vers.
J'ai adoré et vais poursuivre ma découverte de cette grande voix de la poésie francophone.

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La poésie m'a prise à l'adolescence, lorsque Baudelaire et Les fleurs du mal se sont retrouvées au programme pour mon Bac de Français, elle coule en moi avec douceur et se diffuse à travers mes pores pour de temps à autre venir noircir une feuille blanche, elle aime venir se reposer aux creux de mes humeurs et danser la valse des mots aux grès du vent qui invisible inspire vos sens. La forêt respire la nature celle qui embrase nos émotions, et découvrir Hélène Dorion et son recueil de poèmes Mes forêts m'enthousiasme, pouvoir découvrir le ressentit de cette poétesse Québécoise à travers sa prose et retrouver l'humus de ces forêts, l'immensité de cette jungle de verdure, le silence des bois et le vertige de cet univers sauvage. Je tiens à remercier Babelio pour cette masse critique et les éditions Bruno Doucey pour cette lecture, c'est toujours un plaisir de faire de nouvelle rencontre prosaïque et s'aventurer dans cette forêt intime d'Hélène Dorian.
Ces forêts sont de longues trainées de temps, des greniers peuplés de fantôme, ces espoirs debout, ces nuits très hautes, dès son premier poème Hélène Dorion présente sa forêt comme une échappatoire, une fuite temporelle vers qui elle aime se perdre. Ce tableau forestier est composé de quatre parties, L'écorce incertaine, Une chute de galet, L'onde du chaos et le bruissement du temps entre l'épiderme de Mes forêts, cinq long poèmes débutant tous pas Mes forêts sont….
La première partie s'articule de proses titrées, L'horizon, L'arbre, le ruisseau, le rocher, le tronc, L'île , La branche, Les feuilles , La déchirure, L'écorce, L'humus, le mur de bois, La cime, La bête, Les racines, le silence, L'ocre, le houppier, Les brèches, le temps, le sentier, le feu, Les vents, Un lit, et L'aile sont l'apanage de petites virgules , des vers très court pour des poèmes moléculaire, non pas des Haïkus, ces poèmes japonais, Hélène Dorion capture le furtif, l'insondable dans cette écorce incertaine, puis chavire dans l'onde du chaos avec plus de longueur et d'épaisseur , les poèmes sans titre cette fois-ci traversent le silence du vent dans le chaos de la forêt et cette nature que traverse notre poétesse de l'autre côté de l'atlantique, où son regard se perd dans l'urbanisme pour s'ouvrir à celui de ces bois, d'un jardin, des saisons qui régulent les saisons, il y a ces césures qui rompent la monotonie , qui coupent le temps, qui dessinent le désordre, puis notre société que peint succinctement Hélène Dorion à travers ces forêts qui peuplent nos maison, avec ce leitmotiv, « il fait un temps » qui débute certain de ces poèmes , laissant libre court à notre auteure à dessiner le monde qu'elle regarde à travers ces sentiments et sensibilités, elle marche, elle rêve, elle devient une ramille qui frémit, un arbre foudroyé, elle s'incline, elle écoute, elle devient le poème qu'elle écrit pour revivre toutes ces humeurs face à la forêt et le paysage qu'elle perçoit. La nature devient une oeuvre d'art sous la plume de ces poètes et Hélène Dorion a ce plaisir de faire partie de ces créateurs de plaisir.
La dernière partie, le bruissement du temps est composé de trois longs poèmes, Avant l'aube, Avant l'horizon et Avant la nuit est celle qui a su battre mon coeur, une sensation de bien-être, c'est fabuleux cette façon poétique de raconter la création du monde, cette forêt du temps comme elle le nomme, comme si la forêt était là, bien avant tout, puis le bourgeon , la feuille et la réalité ! qui consume Avant l'aube, Avant l'horizon travaille l'humain de la terre, celui qui devient propriétaire du ciel et de l'océan, celui de la quête, celui de son évolution et d'une horizon naissante où ce monde aurait son histoire, Avant la nuit, est le plus intime, laissant les souvenirs de notre poétesse s'inviter à sa prose, finissant par ces vers :

le temps jamais ne s'arrête
nous dit l'arbre
nous dit la forêt
et sur la branche du présent
un poème murmure
un chemin vaste et lumineux
qui donne sens
à ce qu'on appelle humanité

Ces cinq poètes qui enveloppent la structure de ce recueil, Mes forêts, sont le pilier même de ces textes, ils sont des guides, ils sont riches, ils sont l'image de notre Québécoise à travers ces forêts, elles sont un champs silencieux, du temps qui s'immisce, lièvres et renards, des bêtes qui attendent la nuit, une planète silencieuse, sont des rivages, le bois usé d'un histoire, les longues tiges d'histoire, des cages de solitudes, des doigts qui pointent, un long passage et j'oublie tous les autres, ces forêts sont des mots du coeur, des vers qui sèment derrière eux la sensibilité d'un amoureuse de la nature et de la flores qui composent le tableau picturale et odorante des forêts.
Lorsque j'ai commencé Mes forêts, j'avais une appréhension à cette poésie contemporaine, à ces vers qui quelques fois sont trop moléculaires, laissant flotter des mots sans sens qui s'alignent et s'évaporent dans le chant abscons de cette modernité, ils se croisent, se perdent, s'invitent, il y a une destruction de la phrase, c'est hachée devenant une simplicité complexe de lecture, mais Mes forêts ont su me réconcilier avec cette prose contemporaine, même si cette première partie m'a laissé de marbre, Mes forêts ont toujours eu une place dans ma vie, je suis rurale, je tourne la tête et l'appel de la forêt réveille mes sens, me protège, me réconcilie et calme mes humeurs, je n'oublie pas ma lecture dernière Mousse de Klaus Modick, une ode à la nature, à la végétation, une méditation sur notre cohabitation avec ce paysage végétale et ici la mousse, et celle La vie secrètes des arbres de Peter Wohlleben, ces lectures diverses invitent la forêt à peupler nos coeurs et inondent notre âme d'une onde salvatrice, comme si j'errai dans les chemins de terre au coeur des bois proche de chez moi, respirant la beauté créatrice de la nature, ces arbres rejoignant le ciel, l'odeur inextricable de toute cette verdure qui vous donne le vertige, une sensation de liberté et de petitesse, devenir humble face à la vie qui nous entoure, cette diversité végétale, animale et le cycle des saisons qui rythme La forêt !
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critiques presse (3)
LeMonde
17 avril 2023
La beauté est là, mais le danger aussi – la menace du feu surgit dès les premiers poèmes, comme s’il était, désormais, aussi consubstantiel à la forêt que les rivières, l’humus ou les arbres.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
17 avril 2023
Après quelques semaines de tournée française, au printemps, liée à cette mise à l’honneur, qui s’accompagne du passage en poche de Mes forêts avec une édition augmentée, la poète et romancière découvre progressivement l’importance du rituel du bac en France.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Telerama
27 mars 2023
Son recueil “Mes forêts”, écrit durant la pandémie, vaut à l’écrivaine québécoise d’être étudiée dès l’année prochaine par les lycéens. Au cœur de son œuvre, notre rapport à la nature
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Il fait un temps de bourrasques et de cicatrices
un temps de séisme et de chute

les promesses tombent
comme des vagues
sur aucune rive
les oiseaux demandent refuge
à la terre ravagée
nos jardins éteints
entre l'odeur de rose et de lavande

il fait un temps de verre éclaté
d'écrans morts
de nord perdu
un temps de pourquoi
de comment

tout un siècle à défaire le paysage

mon chant soulève la poussière
de spectacles muets
comme un trou béant
dans la maison noire des mots

il fait un temps jamais assez
un temps plus encore
et encore
plus encore
plus
on ne pourra pas toujours
tout refaire

dans ce temps de bile et d'éboulis
les forêts tremblent
sous nos pas
la nuit approche
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Chaque brin d'herbe semblait scintiller sous les rayons du soleil, tandis que les feuilles bruissaient doucement dans la brise, créant une symphonie de couleur et de movement.
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Les brèches

maintiennent la vie
dans sa fragilité

l’aube s’infiltre
touche l’écorce blessée

qu’en est-il du chaos
qui flotte
dans le bégaiement des feuilles

la forêt défriche
en moi tant d’années
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Je marche entre mes ombres
et ma quête de joie

la neige striée des sentiers
boit l'encre de chaque mot

j'attends un geste de lumière
posé sur l'énigme fragile
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Mes forêts sont le bois usé d'une histoire
que racontent des lunes tenues à bout de bras
quand s'approchent la nuit et le hurlement
de nos peurs mes forêts
sont la mise en terre de vagues immenses
et de mots que je ne reconnais pas
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Videos de Hélène Dorion (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hélène Dorion
Rencontre animée par Nicolas Dutent Son nom semble la relier à une constellation, mais sa présence au monde la rend indissociable des paysages qu'elle traverse : Hélène Dorion vit environnée de lacs et de forêts, de fleuves et de rivages, de brumes de mémoire et de vastes estuaires où la pensée s'évase. Dans ce recueil écrit au coeur d'une forêt, elle fait entendre le chant de l'arbre, comme il existe un chant d'amour et des voix de plain-chant. Et l'on entre à pas de loup dans une forêt de signes où l'on déchiffre la partition de la vie sur fond de ciel, sur fond de terre, sur fond de neige, de feuillages persistants et de flammes qu'emporte le vent, de bourgeons sertis dans l'écorce et de renouvellement. Un chemin d'ombres et de lumière, « qui donne sens à ce qu'on appelle humanité ». Figure majeure de la littérature québécoise et francophone, Hélène Dorion connaît aussi une forme de consécration en France avec ce recueil qui vient d'être inscrit au programme du bac.
À lire – Hélène Dorion, Mes forêts, éd. Bruno Doucey, 2023.
Projection du "Le bruissement du temps", court-métrage de Pierre-Luc Racine : https://www.youtube.com/watch?v=BTY1nzC_OVg
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