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Alexandre Lévy (Collaborateur)Bernard Gazier (Préfacier, etc.)
EAN : 9782915879858
210 pages
Les Petits Matins (06/01/2011)
4.2/5   10 notes
Résumé :

Travailler plus pour gagner (peut-être) plus, travailler le dimanche, travailler plus longtemps… La« valeur travail » voit ses actions grimper plus que jamais ! Un drôle de paradoxe dans unesociété qui compte quatre millions de chômeurs et où la souffrance s’invite souvent au contrat.A rebours de ce discours, ils sont de plus en plus nombreux à refuser de mettre le travail au centrede leur vie. Ils as... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le propos de cet ouvrage est de reconsidérer la valeur travail, d'élargir sa signification à des activités pas forcément rémunérées mais utiles à la société. Au « travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy, Camille Dorival répond : « Le travail, non merci ! ». Ce titre est une provocation, mais une provocation utile et même nécessaire voire urgente, une incitation à la réflexion. L'avancée technologique produit des gains de productivité toujours plus importants, les machines (de moins en moins chères) remplacent les hommes (de plus en plus chers). le travail aliéné, répétitif, ingrat et difficile sera de plus en plus pris en charge par l'automatisation. le travail libérateur, qui émancipe, épanoui, libère les créativités et solidarités de toutes sortes, a quand à lui beaucoup d'avenir. Il est temps de l'encourager en le valorisant. Oui il s'agit de travail, et de travail utile à la société même s'il n'est pas forcément rémunéré. Il peut même être plus utile que beaucoup d'emplois dans le commerce ou la finance par exemple. Comme le disent les décroissants : « pour nous, si un travail est considéré comme nuisible à la société et à l'environnement, il vaut mieux ne pas le faire ».

J'ai donc bien aimé ce petit livre de 200 pages datant de 2011, il sera pour moi le point de départ, l'introduction à plusieurs sujets qui m'intéressent : les chômeurs assumés (chapitre 1), la simplicité volontaire (chapitre 2), le revenu de base (chapitre 4) et enfin la fin du travail ou plutôt la réduction nécessaire du temps de travail légal (chapitre 7). Ce dernier point est capital ; on n'arrête pas le progrès et donc le chômage, c'est structurel. Il faut complètement repenser notre système, beaucoup trop dualisé à l'heure actuelle, au lieu d'attendre une éclaircie au niveau des chiffres. Indicateurs économiques qu'il faudrait d'ailleurs changer -il en est question- car qu'est-ce qui compte vraiment ? La croissance ou le bonheur ? Quand on voit que beaucoup de gens ont bonne conscience à faire ce que les politiques nous disent de faire c'est à dire travailler plus (donc produire plus) pour gagner plus et surtout consommer plus (mais aussi polluer plus), on se dit qu'on marche sur la tête, qu'on fonce dans le mur et que certains voudraient accélérer !

Les autres chapitres m'ont moins passionnés, surtout celui sur les mères au foyer. Heureusement la lecture est ponctuée de témoignages intéressants et agréables à lire, parfois touchants même. L'ouvrage est très bien documenté (nombreuses références bibliographiques) et contient de nombreux chiffres, notamment dans les chapitres sur la place du travail dans la vie sociale et sur les équilibrages faits entre travail rémunéré et travail libre. J'ai particulièrement aimé les catégorisations du chômage ou du travail, ainsi que le petit historique de la valeur travail à la fin du livre. En résumé, c'est un petit ouvrage vraiment sympa à lire, assez dense finalement, pas dans le sens de difficile à lire car il est très clair mais dans le sens de richement fourni en contenu passionnant. Les auteurs sont clairement de gauche, avec un côté parfois un peu victimaire au niveau des classes populaires (travailler c'est dur et stressant, ne pas travailler c'est angoissant et désocialisant) mais une gauche néanmoins progressiste et réaliste.
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Cet ouvrage est vraiment rafraîchissant ! Il donne à la fois beaucoup d'éléments pour mettre en réflexion la société dans laquelle on vit, et plus particulièrement comment on perçoit la notion de "travail" mais plus encore, il offre des courants alternatifs sur la pensée du "travail".
Ainsi, les auteurs ne se limitent pas une opposition politique classique entre droite/gauche ou entre keynésiens et libéraux, mais montrent d'autres courants comme celui de la décroissance. Bien sûr, il faut faire la part des choses et prendre ce avec quoi l'on est en accord, mais cette théorie n'est pas toute à jeter comme peuvent le penser certaines personnes... Il faut faire une lecture charitable.
Outre cela, cet ouvrage est aussi bien écrit par ses nombreuses références à des auteurs plus classiques (n'oublions pas les bases et la théorie), et par les différents témoignages.
C'est pourquoi d'ailleurs, je considère cet ouvrage comme un ovni entre économie et sociologie... Mais un ovni de très bon goût et bien affûté.
A lire...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Cette distinction [entre bons et mauvais pauvres] est dangereuse, dans la mesure où elle revient à faire porter la responsabilité du chômage sur les épaules des chômeurs. Or, si le chômage se développe, ce n'est pas parce que les gens ne cherchent pas d'emploi, mais parce que le nombre d'emplois disponible est inférieur au nombre de personnes présentes sur le marché du travail.
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Dominique Maison observe cependant que, contrairement à ce qu'on pourrait croire, le regard porté sur les m§res au foyer est habituellement moins négatif, et même souvent assez bienveillant, dans les milieux plus favorisés. Elles y sont couramment considérées comme des "originales", auxquelles on pardonne leur choix parce qu'elles ont eu auparavant une trajectoire scolaire et professionnelle au cours de laquelle elles ont fait la preuve de leurs compétences. Dans leur car, "l'inactivité est entrevue comme une lubie" par leur entourage, note Dominique Maison.

Dans les classes moyennes et populaires, au contraire, le statut de femme au foyer est considéré comme repoussoir, en raison de la crainte d'isolement social et de cantonnement à la sphère domestique qu'on lui associe. Dans ces milieux, "l'inactivité est entrevue sous l'angle des manques : de curiosité, de persévérance, d'autonomie, d'ambition personnelle", souligne Dominique Maison. Les femmes au foyer y sont aussi souvent considérées comme des "traitres" à la cause des femmes : elles renoncent à la possibilité de travailler, droit durement acquis au fil des décennies.
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pour les Romains, les esclaves et les paysans sont méprisables car ils sont dans l'obligation de vendre leurs services pour pouvoir survivre. L'otium (oisiveté) est une valeur désirée, tandis que le negotium (commerce) est méprisé.
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la perspective de perdre leur emploi ou de ne pas en trouver inquiète les Français, si bien que le travail devient une priorité pour eux.
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"Un travailleur est un esclave à temps partiel. C'est le patron qui décide de l'heure à laquelle il vous faut arriver au travail et de celle de la sortie - et de ce que vous allez y faire entre-temps. Il vous dit qu'elle quantité de labeur il faut effectuer, et à quel rythme. Il a le droit d'exercer son pouvoir jusqu'au plus humiliantes extrémités. Si tel est son bon plaisir, il peut tout réglementer : la fréquence de vos pauses-pipi, la manière de vous vétir, etc." En outre, à cause du travail, les gens s'accoutument à la rigidité et à la régularité, ils n'ont plus de temps à consacrer à l'amitié ou aux activités qui ont du sens. Cependant, nous sommes "si liés au monde du travail", selon lui, que nous ne nous rendons pas compte de cet avilissement, du mal qui nous est imposé. (Bob Black)
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