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Citations sur Se défendre (27)

La stratégie de la violence défensive s’apparente à une dynamique insurrectionnelle seule capable de modifier en profondeur les rapports de pouvoir. Robert Williams
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La stratégie de la violence défensive s’apparente à une dynamique insurrectionnelle seule capable de modifier en profondeur les rapports de pouvoir.
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L’armée de la nation, l’armée composée des fils du peuple est contre le peuple au service du patron (…). En attendant de servir à la guerre étrangère, le soldat, en effet, sert encore et sert toujours à la guerre sociale. Georges Yvetot
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Les sujets se déclarant de la non-violence ne sont pas passifs, ils engagent leur corps dans l’action et la confrontation pour la défense d’eux-mêmes et de leurs droits, ce qui suppose une force considérable. Le corps incarne un type de résistance dont la condition de possibilité est l’abnégation absolue, la résistance illimitée est l’oubli de soi (ne jamais réagir). C’est précisément à ces trois conditions que les militant.e.s entendent faire de leur corps la pellicule sur laquelle apparaîtra enfin la violence crasse de l’agression. (p. 129)
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Or, le cadre politico-législatif qui entoure l’acquittement d’un assassin signale une technologie de pouvoir qui blanchit littéralement George Zimmerman au nom de sa propre frayeur de « proie ». La peur comme projection renvoie ainsi à un monde où le possible se confond tout entier avec l’insécurité, elle détermine désormais le devenir assassin de tout « bon citoyen ». Elle est l’arme d’un assujettissement émotionnel inédit des corps mais aussi d’un gouvernement musculaire d’individus sous tension, de vies sur la défensive.
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'Passer à la violence' -celle de l'action directe et de la revendication sans compromission- est ainsi lié au constat que la revendication d'une égalité civile et civique ne peut être adressée pacifiquement à l'état puisque ce dernier est le principal instigateur des inégalités, qu'il est vain de lui demander justice car il est précisément l'instance première qui institutionnalise l'injustice sociale, qu'il est donc illusoire de se mettre sous sa protection puisqu'il produit ou soutient les mêmes dispositifs qui vulnérabilisent , qu'il est même insensé de s'en remettre à lui pour nous défendre puisqu'il est précisément celui qui arme ceux qui nous frappent.
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L'insurrection du ghetto de Varsovie et sa thanatoéthique ont produit une forme d'héroïsme négatif qui s'apparente à un fatalisme mais révèle la volonté ardente qu'un "nous" survive à l'horreur et à la néantisation comme à l'indifférence obscène du monde. Marek Edelman souligne que mourir en combattant était d'abord et avant tout un acte dont l'exemplarité était destinée "aux autres", à ses compagnons : le spectacle de ceux qui étaient prêts à mourir les armes à la main sortait de sa torpeur le monde terrifié du ghetto. Mourir en combattant était le seul moyen pour qu'une communauté survive à ses membres.
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Tsahal excelle alors dans l’attaque éclair « incapacitante », qui désorganise et désoriente l' »ennemi », le choque, et dans la concentration des actions offensives qui neutralisent son centre vital à l’aide d’unités, désormais non mixtes, surentraînées au combat au corps à corps, aux dépens d’une conception plus classique de la défense statique sur une ligne de front. Malgré sa réputation d(armée « bricolée », « improvisée », Tsahal expérimente, dans le cadre d’une politique de colonisation, une stratégie militaire de l’autodéfense inédite, en passe d’être labellisée et exportée comme l’une des tactiques contre-insurrectionnelles les plus efficaces au monde. Peu importe qu’il s’agisse d’appliquer ces principes à un individu, à un groupe, à une milice ou à une armée, à des civils ou à des militaires, aux « violences sexuelles », à la « délinquance » ou au « terrorisme », le principe est le même : Israël devient un modèle opératoire de « société de sécurité », à partir d’une expérience paramilitaire de techniques d’autodéfense bientôt érigées en principe d’une civilité sécuritaire.
Dès 1949, le terme de krav maga (« combat rapproché ») apparaît et est utilisé en même temps que Kapap (« combat en face-à-face »). En 1953, Imi Lichtenfeld est l’un des initiateurs d’une codification du système de combat à mains nues à partir de trente-cinq techniques de base – dont le principe est qu’elles soient constamment renouvelées, testées, adaptées à l’actualité des situations. En 1958, il devient chef instructeur militaire de krav maga. Le krav maga s’est définitivement imposé comme l’appellation officielle du système de combat défensif au sein de Tsahal – faisant de cette armée un produit d’exportation rentable. En 1964, Lichtenfeld quitte l’armée et fonde le premier club civil de krav maga à Netanya, poursuivant son travail d’élaboration des principes de base que l’on peut analyser selon quatre exigences majeures : adaptabilité (situation/contexte), efficacité (défense), universalité (pratiquant.e.s), diffusion (culture nationale). À partir des années 1980, le krav maga sera plébiscité dans le monde entier comme l’un des systèmes de combat défensif à mains nues considéré comme le plus « réaliste », mais aussi l’un des produits made in Israël parmi les plus rentables. Mais le krav maga est aussi bien plus que cela : une pratique de soi, une pratique citoyenne, une culture nationale, dans un contexte où sa généralisation entretient un monde où le krav maga s’impose comme le seul mode d’être possible. Son succès actuel ne s’explique pas seulement par le fait d’une technique réputée la plus opératoire, la plus « réaliste », pour se défendre. Ce qui se joue en vérité avec sa diffusion, c’est la généralisation d’une culture défensive qui transforme la société civile elle-même, le monde vécu de chaque individu. Si le krav maga est une technique de combat « réaliste », c’est au sens où elle produit un réel dans lequel elle se présente comme la seule posture viable possible.
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La défense nationale glorifie un idéal républicain de la citoyenneté qui peine à masquer les rapports de domination et la constitution effective de "citoyennetés" de seconde zone. En dépit ou en raison de ce paradoxe, on comprend mieux pourquoi le devoir ou le droit de participer à la défense nationale ont historiquement cristallisé nombre de revendications politiques pour certains mouvements ou sujets minorisés, notamment abolitionnistes (postesclavagistes) ou féministes. Pour ces mouvements, la stratégie était soi de refuser la conscription (le refus de mourir pour une patrie qui piétine les droits et libertés quand le sang et les larmes des citoyens qui jouissent pleinement de leur statut sont épargnés); soit de revendiquer à l'opposé l'incorporation dans le corps armé pour mieux dénoncer la conservation de certains privilèges par une minorité et conquérir une citoyenne réelle.
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L'histoire des dispositifs de désarmement témoigne de la construction de groupes sociaux maintenus dans la position d'être sans défense. Ils vont de pair avec une régulation de l'accès aux armes et aux techniques de défense qui tentent de juguler des contre-conduites multiples. Si l'on assiste tout au long de la Modernité à un processus de judiciarisation des conflits qui a consisté à encadrer drastiquement les antagonismes sociaux et les affrontements "entre pairs", incitant les individus à s'en remettre à la justice et à la loi, ce même processus a aussi produit un en-dehors de la citoyenneté. L'exclusion du droit à être défendu.e a impliqué la production de sujets indéfendables parce que réputés "dangereux", violentés et toujours déjà coupables, alors même que tout était fait pour les rendre impuissants à se défendre.
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