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Critique de LaBiblidOnee


« Vous n'ignorez probablement déjà plus rien de ce qui s'est produit en Floride et plus précisément à Tampa, qui est pourtant classée troisième dans la liste des villes où il fait bon vivre aux Etats-Unis… (Rires du public) Cette histoire est celle de la lente dégradation d'un quartier. Soirées débridées, enlèvements, ivrognerie, voitures de sport, jeux d'intérieur un peu salés… Tout cela me porte à croire que Tampa se hissera bientôt à la deuxième place … (Rires du public) »


Dans les coulisses d'un show télévisé, on s'apprête à lever le voile sur un fait divers explosif. Mais pour en comprendre les tenants et aboutissants, et pour maintenir le suspense, l'auteur nous replace au commencement des éléments déclencheurs, qui ont fait basculer la ville dans le chaos.
En ouvrant ce roman, vous entrez alors dans un univers survitaminé et complètement barré.


Sur un malentendu, les Davenport et leurs enfants emménagent à Tampa : Par erreur, un magazine classe cette ville comme l'une des trois premières des Etats-Unis où il fait bon vivre, avec une délinquance proche de zéro. En réalité, le ménage n'est pas prêt d'être fait dans cette ville bigarrée très animée, où cohabite tout ce que l'humain peut produire de faune dans sa diversité la plus absolue. A Triggerfish Lane, leurs nouveaux voisins sont donc à cette image : une « femme désespérée » avec cookies et potins du quartier, mais aussi des colériques malades, des étudiants bruyants, des drogués policés, des maniaques du gazon, des faux millionnaires ou encore des criminels en cavale : il y en a pour tous les goûts. La planque idéale, d'autant que cette rue se trouve dans le « gaufrier » : le quartier de la ville à la croisée de tous les autres, le passage obligé des criminels qui s'enfuient, des SDF qui vaquent, des fous qui circulent.
Et des fous et des criminels, ce roman en accueille un certain nombre !


Très vite, la vie tranquille des Davenport se transforme en cauchemar. Et qu'a inventé l'être humain depuis la nuit des temps pour relâcher la pression sociale ? Il organise un bon vieux Carnaval, où tout ordre social est aboli ! Il n'en faut pas plus à Tim Dorsey et ses personnages pour que tout parte en sucette : La ville s'embrase ; l'apocalypse est proche et nous allons côtoyer de près ses cavaliers !


*****

L'auteur nous tient en haleine avec deux choses : le cliffhanger du présentateur télé sur l'événement survenu dans la ville, mais aussi une chose qu'il nous révèle sur Jim Davenport. Alors on veut savoir comment on peut en arriver là. Le chemin pour y parvenir sera semé d'embuches, sur lesquelles l'auteur souffle un ouragan de folie qui fait sourire. On redécouvre des petites choses du quotidien dans des utilisations facétieuses (les water wiggle, la version malveillante des télégrammes chantés, …) : tout un monde réécrit pour nous, à la sauce piquante de Tim Dorsey. Il ne lésine pas non-plus sur le scénario, digne des productions cinématographiques américaines. Beaucoup d'action délirante donc, dont il découle des dialogues hilarants et des situations burlesques.


Seul petit bémol : toutes ces péripéties semblent parfois un peu longues quand on voudrait bien voir arriver le fameux événement ! Heureusement, les personnalités hautes en couleurs, très humaines dans le bon comme dans le mauvais, nous rattrapent toujours par les pieds ou les cheveux pour finir cette course poursuite avec eux, tous ensemble, dans un grand feu plein d'artifices.


« Quand la crise eut passé [/le roman fut refermé], et que Coleman [/le lecteur] put enfin se rassoir, une douce vapeur vint embrumer son regard.
- Oh, Oh, dit Serge. Il y est.
- Comment tu te sens ? demanda Bernie.
Coleman jeta un long regard tout autour de lui.
- Raide, défoncé, torché, cassé, cuit, fait, défait, allumé, déchiré, explosé, pété, ravagé, stone, disjoncté, décalqué et pas qu'un peu… »


Voilà ce qu'on ressent quand on referme ce bouquin !
Merci wooter pour la découverte et le plein de bonne humeur ;-)
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