Toute la palette de l'amour

« Toute la palette de l'amour » n'est pas une romance, mais une histoire de femme hantée par le spectre de ses amours malheureuses et pour qui la peinture représente le pilier auquel s'accrocher pour ne pas sombrer. Les émotions déferlent en Thérèse comme des ras-de-marée, l'injustice qui régit le monde la frappe de plein fouet, son désespoir et sa colère se retrouvent couchés sur les toiles. Tout y passe : deuil, maltraitance animale, handicap, racisme... Thérèse n'est pas toujours la mieux placée pour en parler, ce qu'une personne concernée ne manquera d'ailleurs pas de lui faire remarquer. Signe que l'autrice n'a pas poussé son travail de recherche que dans les multiples détails historiques et bien sûr artistiques omniprésents dans le récit et qui donnent une atmosphère solide au roman. Plus qu'un thème et un décor, c'est un voyage dans les années 20 qui nous attend.

Il y a de l'amour, bien sûr, différents types d'amour ; une palette entière, comme le souligne si bien le titre. Amour de jeunesse. Passion dévorante. Amour maternel. Tendresse et estime. Mais, s'il est au coeur du récit, ce n'est à aucun moment à la façon d'une romance « classique ». Ce qui n'empêche pas le livre d'être bon. La preuve : j'ai plutôt apprécié alors que ce style de lecture, plus proche de la littérature blanche romancée, n'est pas franchement ma tasse de thé.

On notera tout de même une fin vraiment très très abrupte.