AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de colimasson


A l'occasion de la restauration du musée de Gustave Moreau, le magazine des Dossiers de l'art revient sur l'ambition poursuivie par le peintre lors de la réalisation de ce temple dédié à son oeuvre. Gustave Moreau, d'humeur parfois dépressive, s'est un jour plu à déplorer :


« Ce soir 24 décembre 1862 –je pense à ma mort et au sort de mes pauvres petits travaux et de toutes ces compositions que je prends la peine de réunir. Séparées, elles périssent ; prises ensemble, elles donnent un peu l'idée de ce que j'étais comme artiste et du milieu dans lequel je me plaisais à rêver. »


Gustave Moreau, considéré comme un mystique paumé à Paris, montrait beaucoup de réticence à exposer ses oeuvres. Cette réticence s'aggrava après la mort de sa mère en 1884, et plus encore en 1890, après la mort de sa compagne Alexandrine Dureux. Il se réfugie alors dans l'élaboration de son musée.


Le magazine ne se consacre pas seulement à cette partie de l'oeuvre de Gustave Moreau mais lui rend un hommage général en nous faisant comprendre l'ambition qui a donné un fil de conduite à tous ses travaux. Il s'agissait pour lui de renouveler les formes de la peinture d'histoire pour en approfondir le sens et la portée. Avec Gustave Moreau, les personnages religieux, mythologiques et historiques deviennent le prétexte des plus fantasques redécouvertes. On apprendra beaucoup de la conception de son art en se souvenant que Gustave Moreau fut également le maître de quelques futurs grands peintres tels qu'Albert Marquet, Georges Rouault, Henri Evenpoël, Edgar Maxence, George Desvallières ou Matisse.


« Moreau faisait étudier l'antique non comme un modèle, mais comme une école de doute : « Les maîtres des civilisations anciennes avaient un langage très complet pour eux, mais tellement différent du nôtre qu'il nous préserve d'une imitation trop littérale… ». »


Non content de renouveler les formes de la peinture historique et de prendre sous son aile bigarrée de futurs grands peintres, Gustave Moreau a aussi commis des crimes de littérature et de sculpture, et il a illustré des Fables de la Fontaine dont nous ne connaissons surtout que des esquisses, le reste de la collection se trouvant actuellement entre les mains de détenteurs privés.


Comme d'habitude, le magazine des Dossiers de l'Art profite d'un événement artistique ponctuel pour nous présenter un artiste et son oeuvre. le passé pris au piège de l'actualité devient ainsi un peu plus vivant.
Commenter  J’apprécie          221



Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}