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Faton (01/03/2015)
4.67/5   3 notes
Résumé :
À l’occasion de l’exposition Velázquez du Grand Palais, qui offre un panorama complet de la carrière de l’artiste, de ses débuts à Séville à ses dernières années, et s’intéresse à la façon dont son art a marqué ses contemporains et héritiers, Dossier de l’art se plonge dans l’œuvre du peintre, moment d’excellence absolu dans l’Espagne du Siècle d’or.
Peintre du roi et de sa famille, peintre des humbles, et surtout portraitiste de génie, l’immensité de son tal... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Velasquez « C'est le peintre des peintres, il ne m'a pas étonné mais ravi » disait Manet à Fantin-Latour

On a souvent l'impression pour des artistes comme Velasquez qui sont très connus que plus rien ou très peu reste à découvrir.
L'entretien avec Guillaume Kientz, commissaire de l'exposition, qui s'est achevée au Grand Palais le 13 juillet, nous démontre le contraire :
Il a, entre autre, choisi de montrer des toiles dont l'attribution est discutée et de cette manière permettre au public de mieux comprendre l'art de Velasquez :
« Il y a deux façons de comprendre un peintre. La première est d'étudier le noyau d'oeuvres certaines, signées, documentées, et de s'en écarter progressivement pour aller vers les marges en suivant un mouvement centrifuge. L'autre démarche consiste au contraire à partir de l'entourage du peintre, donc, ici, de tout ce qui ressemble ou passe pour du Velasquez - les élèves, l'atelier - afin de mieux comprendre cette zone un peu nébuleuse… »

Ce numéro des dossiers de l'art, d'un article à l'autre, m'aura fait progresser de découvertes en découvertes non seulement concernant l'évolution du peintre entre ses débuts à Séville dans l'atelier de Francisco Pacheco dont il épousera la fille Juana, son installation à Madrid lorsqu'il devient peintre du roi Philippe IV, sa rencontre avec Rubens en 1628,
« Surpassant ses pairs par sa culture océanique, son profil achevé de « peintre gentilhomme » et l'ampleur de son génie, Rubens ne constitua pas seulement une source d'inspiration pour Velasquez, mais encore un idéal statutaire, en même temps qu'il l'incitera, par son exemple, à un dialogue approfondi avec les grands maîtres vénitiens du « Cinquecento », particulièrement Titien. »,

ses deux séjours à Rome qui lui feront atteindre « la plénitude de son art »,

mais aussi sur la période du siècle d'or espagnol dont le déclin s'amorce avec l'arrivée sur le trône de Philippe III, la puissance de l'Espagne continuant à se lézarder sous le règne de Philippe IV.

Suite à ses articles généraux, se succèdent des analyses plus précises des tableaux classés en « Peintures du quotidien », « Velazquez portraitiste » et « Oeuvres religieuses et mythologies », un arrêt sur l'un des chef-d'oeuvre de l'exposition « La toilette de Vénus, dite Vénus au miroir dont on peut se demander comment elle a pu échapper à la censure inquisitoriale et en conclusion « Dans le sillage de Velasquez », collaborateurs et héritiers.

Dans la partie finale de la revue intitulée « Découverte », une très intéressante suite d'articles en particulier :
Une comparaison approfondie entre Rubens et Velasquez et une étude de deux versions du Philippe IV en costume de chasse
puis L'Escorial de Madrid, Velasquez au Prado, le musée Goya de Castres et Ribera et ses Caravagesques Apôtres

Le déroulement de ce numéro de Dossiers de l'art m'a offert une analyse complète qui permet de replacer Vélasquez dans la société de son temps et surtout de voir que la perfection qu'il a atteinte n'a pas surgie subitement mais grâce à des rencontres qui ont permis la maturation de ce « maître » et l'épanouissement de son oeuvre.
Une nouvelle fois j'ai apprécié la qualité des reproductions alliée à celle des textes qui donne à cette revue la valeur d'un livre d'art en étant plus accessible et plus maniable.
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Quel ne fut pas mon étonnement quand, récemment de passage à Paris, je me suis retrouvée nez-à-nez dans le métro avec l'infante Marguerite-Thérèse d'Espagne, future impératrice d'Autriche !

Étonnement qui fut suivi de près par la plus cruelle frustration lorsque je réalisai que je n'aurais nullement le temps de demander audience à cette royale enfant, pourtant actuellement en résidence au Grand Palais. Et pourtant... ladite infante m'avait déjà scotchée une demi-heure devant le spectacle de sa grâce lors de ma précédente visite au Kunsthistorisches Museum de Vienne, et mon envie était grande de pouvoir lui adresser mon bon souvenir tout en témoignant à Diego Velázquez toute mon admiration pour l'incroyable rendu des cheveux, des tissus, des rougeurs juvéniles, des dentelles et des fils d'argent qui font de "L'infante Marguerite en bleu" un tableau envoûtant.

Grâce au "Dossier de l'art" consacré à l'exposition temporaire du Grand Palais - laquelle réussit l'exploit de réunir plus de cinquante toiles attribuées au Maître du Siècle d'Or - et à l'oeuvre de Velázquez, ma frustration s'est toutefois transformée en plaisir. Tout d'abord, est-il besoin de rappeler que le support est de très belle qualité ? Pour une revue d'art, c'est un minimum syndical. S'ajoute à cet acquis le très bon rendu des œuvres, nombreuses, qui illustrent à merveille le propos, de qualité lui aussi et servi par des spécialistes qui savent écrire sans lasser, ce qui n'est pas si commun.

Je ne peux que louer le choix thématique de la rédaction qui donne au dossier une cohérence très appréciable. Quelle satisfaction de redécouvrir Velázquez à travers son temps et la société qui fut la sienne, de comprendre l’assujettissement inhérent à son statut de peintre de la Cour et les mœurs de la noblesse la plus austère et rigide d'Europe, mais aussi d'entrevoir sa personnalité à travers son observation des plus humbles, son traitement des natures mortes, son travail tout en pudeur et en révérence des sujets religieux, son attachement à rendre fidèlement l'expressivité des regards, des lèvres ou des mains, enfin, de saisir l'étendue de son talent. Velázquez sut notamment résoudre les grands paradoxes qui accompagnaient la plupart des commandes, comme cette complexité à figurer la gloire des puissants sans tomber dans l'emphase des vaniteux, ou encore cette difficulté à placer de l'autorité et du charisme dans le regard d'un prince de cinq ans.

Ce "Dossier de l'art" met en lumière les enjeux de la rétrospective de 2015 au Grand Palais et explore avec finesse les logiques de l'artiste dans toute leur pluralité.
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Une rétrospective exceptionnelle consacrée à Velázquez vient de se terminer au Grand Palais.
Diego Rodriguez de Silva y Velázquez (1599-1660) est sûrement le plus célèbre peintre de l'âge d'or espagnol. Immense artiste à la fois par ses natures mortes, ses peintures religieuses mais aussi par ses portraits du quotidien (des humbles) et des grands du royaume. Il maitrise le jeu du clair-obscur pour mieux faire éclater les scènes et les personnages.
Il commence son apprentissage à 11 ans. Mais, c'est par l'élaboration d'un portrait du jeune roi Philippe IV (commandé par le Comte d'Olivares, premier ministre) que sa carrière prend son ampleur. Il devient peintre officiel du roi en 1623 jusqu'à obtenir en 1658 le titre de Chevalier de Saint-Jacques (Santagio). Influencé notamment par Caravage, il fera aussi la rencontre de Rubens, ce qui l'incitera à se rendre en Italie : « C'est à Rome que Velázquez découvre la façon dont l'air circule, et comment le contenir dans la toile ».
Durant plus de trente ans, il sera peintre de la cour, ce qui sera à la fois un privilège mais aussi une lourde contrainte (thématiques picturales et le temps à sa peinture sont plus limités du fait de ses obligations vis-à-vis du roi).

La revue « Dossier de l'Art » permet cette immersion dans ses tableaux, de comprendre son travail, sa technique, les périodes et les évolutions de l'artiste. Et ce, d'autant plus grâce à la qualité des nombreuses illustrations, de l'impression et des différents textes et des thèmes abordés.
Et quel plaisir que de revoir les traits du jeune garçon du tableau « Vieille femme faisant frire des oeufs » (1618), les regards de ces monarques, les expressions de ces humbles, l'incroyable lumière dans la représentation du « Christ ». (1632)…
En s'attachant à la fois à l'exposition (interview de Guillaume Kientz, conservateur au département des Peintures du musée du Louvre et commissaire), la biographie du peintre, ses différents styles, son époque mais aussi par les focus sur certaines de ses oeuvres (« Les Ménines » bien sûr ou encore « La Toilette de Vénus, dite Vénus au miroir », « Philippe IV en tenue de chasse » pour ne citer qu'eux), nous pouvons prendre le temps de mieux détailler ses oeuvres et appréhender ce génie.

C'est ce qui me plait tant dans les revues d'Art. Lorsque je vais à une exposition, qu'elle soit consacrée à un artiste ou à un courant que je connais relativement ou -à l'inverse- en réelle novice, y allant pour le seul plaisir de découvrir des oeuvres d'art, j'aime ensuite parcourir une revue traitant de ce sujet.
Sciemment peut-être je ne le fais rarement avant l'exposition, comme si je voulais cette visite presque la moins possible influencée par les connaissances sur les oeuvres et l'artiste. Comme si je désirais être dans le ressenti, simplement.
Le temps de l'exposition est du temps pour moi à l'émotion, au coeur qui s'emballe miraculeusement pour une oeuvre, un artiste, un thème. Approcher par exemple un tableau (quand je peux suivant l'affluence), y lire les traits, les coups de pinceau, les couleurs, les jeux de lumière, s'éloigner, revenir, aimer, être insensible ou détester. Y passer des heures émues ou en coup de vent, passante indifférente.
J'apprécie alors ensuite de parcourir une revue pour me rappeler ce moment, et pour mieux connaître le peintre, ses influences, son histoire et mieux saisir les oeuvres et tenter de comprendre son travail.
Je feuillette la revue. Je prends le temps aussi de rentrer dans les tableaux comme j'ai pu le faire durant l'exposition, mais avec un autre oeil. J'y reviens plus tard selon l'envie pour (re)lire un article, revoir un tableau, saisir ce qui a créé en moi de l'émotion, m'enthousiasmer à nouveau, me rappeler ces émotions, en découvrir d'autres et me donner l'envie de faire de nouvelles expositions.
Une nouvelle fois un grand merci à Mathilde.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Velázquez demeure l'un des maîtres absolus dans l'art du portrait. Portant un regard à la fois flegmatique et pénétrant sur ses modèles, qu'ils fussent membres de la famille royale, grands ou bouffons, il parvint comme aucun autre à animer les effigies les plus raides et à rendre perceptible la fugacité de la vie même.
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Édifié à la gloire des Habsbourg, l'Escorial conserve non seulement le panthéon dynastique mais aussi la mémoire des deux principaux monarques du Siècle d'or espagnol, Philippe ll et Philippe IV. L'un fut à l'origine de ce projet gigantesque et l'autre convia au décor Velázquez et ses contemporains.
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Dès ses débuts, Velázquez démontra qu'il possédait, à un degré supérieur, les qualités des grands portraitistes, à commencer par l'art de trouver un compromis optimal entre la représentation de l'homme extérieur, l'être social projeté, et l'être intime.
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On ne peut guère concevoir a priori de personnalités plus dissemblables que Rubens et Velázquez. L'un était aussi prolixe en matière d'inventions poétiques, d'allégories érudites que l'autre était prosaïque.
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Au cours des XVIème et XVIIème siècles, le portrait de l'enfant est bien souvent celui de l'adulte qu'il est appelé à devenir.
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