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Faton (01/04/2015)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Pour le 50e anniversaire de la mort de Le Corbusier, le Centre Pompidou propose de redécouvrir et de mieux comprendre l’ampleur de son travail de théoricien, de peintre et d’architecte en réunissant 300 œuvres et documents. C’est l’occasion de revenir sur cette figure de proue du modernisme qui continue à interroger, à fasciner, à faire référence pour les architectes d’aujourd’hui, et dont une part importante de l’œuvre pourrait bientôt être classée au patrimoine mo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un magazine d'une grande richesse iconographique qui permet de survoler l'évolution d'au moins une facette du problème de l'architecture moderne en présentant quelques unes de ses icônes incontournables : ne pas parler des grands projets d'aménagement civils et des grands travaux liés aux structures ferroviaires me semble éviter une dimension non négligeable de l'histoire. Malgré tout, il n'en demeure pas moins une sorte de dictionnaire minimal où l'on peut trouver facilement des références en matière d'histoire de l'architecture et du design contemporain.

A mon goût, si tout cela permet d'entrer plus facilement dans l'hommage qui est rendu en ce moment à Le Corbusier à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa mort (pas du trentième comme cela est noté dans le premier article), il manque toutefois un contre-poids : une description de l'état des lieux qui donne une idée claire et nette de ce qu'était le monde avant ce type d'architecture. Je crois qu'il faut avoir vécu dans un bâtiment conçu et construit au XIXeme siècle pour bien ressentir la différence. J'ai passé une partie de mon adolescence dans une cave en demi-sous-sol éclairées par une misérable meurtrière verticale qui laissait tout juste passer quelques pauvres rayons d'un soleil méridional qui avaient déjà beaucoup de mal à percer au travers de la cour intérieure autour de laquelle étaient serrées des salles de classe pour accueillir les secondes au Lycée Thiers, célèbre établissement scolaire du centre ville Marseillais (tout le monde à lu Pagnol, lui aussi en parle). Ces lieux étroits s'ouvraient derrière des murs d'un mètre cinquante d'épaisseur ce qui réduisait d'autant, jusqu'à l'étouffement, l'espace dans lequel vivaient les élèves toute la journée exception faite des cours de sciences et d'arts - salles qui n'étaient pas beaucoup plus vastes mais peut-être légèrement mieux éclairées, pour la partie artistique, avec deux fenêtres, tout en hauteur aussi, au lieu d'une. Je ne dis rien des ruelles sombres, bordées d'hôtels borgnes par lesquelles il fallait passer pour atteindre ces "petites classes" ni du portail blindé en métal qui donnait l'impression que l'on entrait dans une prison de haute-sécurité. Entrée beaucoup moins accueillante que celle des grandes écoles (HEC, Matsup, les cagnes, autre versant du lycée) qui jouxtait l'école des beaux-arts et donnait sur une enfilade impressionnante de bouquinistes qui bordaient le cours Julien, en descendant, jusqu'à la Canebière. Que dire sur le réfectoire en second sous-sol ? On avait l'impression en sortant de notre cave humide, étroite et mal éclairée, pour descendre dans une autre encore plus basse, de passer du statut de cafards ou de rats à celui de taupes. En comparaison, le lycée Saint-Exupéry - alias Lycée Nord - construit dans la seconde moitié du XXeme siècle avec une application non systématique mais efficace des cinq points de l'architecture de style international prônés par Le Corbusier que l'on pourrait résumer à l'utilisation de la dalle de béton posée sur pilotis qui libère les murs de leur fonction de portance des étages supérieurs et permet de donner de la transparence, de la légèreté et de la lumière au bâti tout en maximisant les espaces habitables qui ne sont plus dévorés par l'épaisseur des murs, c'est le jour opposé à la nuit ; le paradis opposé à l'enfer, ou du moins le purgatoire. de plus, cette cathédrale de béton était - est toujours, il me semble - construite à flan de coteau et orientée vers le golfe de l'Estaque. Ainsi, en se mettant sur le bout des pieds, au travers des fenêtres en bandeau qui couraient tout le long du bâtiment, on pouvait entrevoir non seulement la mer mais aussi le décor qui avait inspiré le cubisme à Picasso au début du siècle. Et le cadre de vie ? On était loin du théâtre du Gymnase, certes, mais on avait à disposition pendant les récréations des jardins gigantesques descendant en étages, à la manière des parcs baroques italiens, vers les plateaux de sport, avec grotte, plan d'eau et cascades qui donnaient l'impression d'être des aristocrates de la seconde renaissance.

Pour revenir au dossier, j'apprécie la distance, et surtout la discrétion, avec lesquelles a été traité le scandale des penchants bruns de le Corbusier. Où se trouve la pertinence de faire aujourd'hui un procès à ce type d'architecture en ressortant des amitiés mal orientées de la part d'un de ses promoteurs ? Pour se rendre compte du peu d'intérêt de cette démarche, je ne propose pas de remettre le personnage dans son époque (la montée des fascismes est générale en Europe entre 1920 et 1940, comment pouvait-on seulement éviter de fréquenter quelqu'un qui en faisait partie à ce moment-là ?) mais de comparer l'oeuvre à celle des principaux architectes de ces régimes. Alors oui, il faut bien reconnaître qu'il y a une certaine ressemblance avec l'architecture italienne de l'époque. Encore faut-il replacer les choses dans leur développement chronologique et déterminer qui a copié quoi. L'architecture moderniste n'est pas inspirée par un choix politique. Ce n'est pas un projet de société mais plutôt une adaptation au développement technologique et industriel de la société. Est-ce qu'il faut se dire que tout ce qui s'est construit dans les villes modernes du siècle dernier est inspiré par une esthétique fasciste ? Faut-il tout détruire, tout casser parce qu'un ou deux journaleux en mal de publicité ont ressorti quelques faits mal odorants ? Et quels faits : on l'accuse d'avoir été d'extrême droite au début des années 20 et une taupe bolchévique à la fin - on croit rêver ! Si on doit vraiment faire une analyse plastique des oeuvres, on s'aperçoit clairement que les architectes qui transigent et font des aménagements avec une esthétique passéiste, sont du coté des chemises brunes. On sent chez eux encore une certaine tendance à "habiller" l'architecture. A mon avis, rien ne justifie la superposition des idées. "Ville Nouvelle" et "Esprit Nouveau" n'ont rien à voir avec "ordre nouveau" qui n'a de nouveau que le nom. Par ailleurs, si on porte le regard sur l'architecture nazis, si on s'intéresse un instant aux idées d'Albert Speer - architecte officiel du régime - qui prévoyait au travers de ses projets à l'échelle nationale des ruines pour mille ans, on est bien loin des propos que l'on trouve dans la revue l'Esprit Nouveau où c'est clairement l'habitat individuel - la maison - qui est visé pour un accomplissement personnel et pas du tout la gloire de l'état dans des constructions colossales. Si on va plus loin encore, les goûts esthétiques d'un Adolf Hitler étaient diamétralement à l'opposé de tout ce qui animait Le Corbusier. Que l'on songe un peu : le premier voyait dans Paris la plus belle des villes du monde et le second un espace tout juste bon à être rasé pour construire des cités sur pilotis pour faciliter la circulation des citoyens et de leurs véhicules. Hitler avait beaucoup d'admiration pour l'opéra Garnier qui est à l'opposé de tout ce que peut être le modernisme et le fonctionnalisme en architecture, autrement dit une architecture du décor, un habillage et une tromperie architecturale. Enfin, n'oublions pas que le Bauhaus qui a développé des idées proches de celles de le Corbusier pour la construction d'une maison où la place serait faite principalement à la lumière, à l'air, à l'ouverture, cet institut est fermé par les nazis en 1933. Joseph Goebbels déclarait en 1935 : « J'ai trouvé dans le Bauhaus l'expression la plus parfaite d'un art dégénéré ».

Il n'en demeure pas moins qu'habiter la modernité pose un problème et on peut se demander comment les idées qui sous-tendent si généreusement l'architecture moderniste ont pu être pénalisées, abâtardies, détournées et tordues au point de rendre aussi invivables les grands ensembles construits pour reloger les sinistrés de la seconde guerre mondiale - puis la vague de rapatriés d'Algérie dans les années 1960 et celle des émigrés à la fin des années 60 début des années 70. Raison pour laquelle je vais maintenant me plonger dans les actes du colloque éponyme : "Habiter la modernité" (et peut-être creuser encore un peu les écrits de le Corbusier en continuant la lecture de Vers une Architecture).
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Un Dossier de l'Art, qui fait bien sûr écho à l'exposition "Le Corbusier Mesures de l'homme" au Centre Pompidou (pour le cinquantenaire de sa mort), et prend le parti de présenter l'architecte sous la bannière du modernisme dont il fut l'une des figures dans l'entre-deux guerres ; ce numéro s'attarde judicieusement sur quelques-unes parmi les plus belles réalisations liées à ce courant, de l'Europe aux Etats-Unis, comme ces villas luxueuses des années vingt et trente, où furent parfois tournés des films, que la photographie met somptueusement en valeur. Villa Noailles, Villa Paul Poiret, Villa Savoye ou Villa Cavrois, pour n'en citer que quelques-unes en France, ou encore l'incroyable maison sur la cascade de Frank Lloyd Wright en Pennsylvanie, la villa Mairea en Finlande d'Alvar Aalto. Un patrimoine parfois abandonné, mal aimé et qui fait maintenant l'objet de toutes les attentions, comme en témoigne la restauration récente et spectaculaire de la villa Cavrois près de Roubaix. L'article consacré à son créateur, Mallet-Stevens (1886-1945), et à la renaissance de la villa donne vraiment envie d'aller la visiter. L'architecture privée fut un terrain d'expérimentation remarquable pour Le Corbusier (1887-1965) aussi, dont la villa Savoye (1928-1931) à Poissy peut être regardée comme le manifeste d'un modernisme international. Sauvée de la destruction en 1958, elle est classée monument historique en 1962, grâce à l'intervention d'André Malraux.

L'entretien accordé par l'un des commissaires de l'expo , Frédéric Migayrou, à Armelle Fayol du magazine, retient l'attention et apporte quelques éclaircissements sur les objectifs de l'exposition : montrer que les sources artistiques, intellectuelles ou scientifiques de la pensée de Le Corbusier, nourrissant sa vision du corps humain, offrent la possibilité d'une (re)lecture de son oeuvre qui ne soit pas essentiellement métrique et rationaliste. Sa peinture est largement associée à cette nouvelle approche où la perception tient une place importante. Si le contexte politique de la création n'est pas évoqué, reproche essentiel adressé au Centre Beaubourg au moment où paraissent trois livres mettant en cause les affinités fascistes de Le Corbusier, l'expo que j'ai vue ne m'en paraît pas moins très convaincante. Elle contribue efficacement à mieux faire connaître l'oeuvre et ses sources, conditions préliminaires indispensables pour l'évaluer d'un oeil nouveau, prendre de la distance et rester critique à son égard, et plus fondamental, elle interroge directement sur la place tenue par l'idéologie dans le processus créateur de l'artiste, d'une manière générale.

L'origine du modernisme est à rechercher en Allemagne (Werkfund), né en 1907 du rapprochement entre des artistes, des architectes et des industriels auxquels Le Corbusier s'est joint. Le pragmatisme des débuts se cristallise ensuite autour de l'idée de "l'homme nouveau", après la première guerre mondiale, que l'enseignement du Bauhaus, créé à Weimar en 1919, relaie dans toute l'Europe, grâce à la diffusion de nombreuses revues qui voient le jour un peu partout. Une vision neuve et fonctionnelle de l'habitat s'impose où tous les arts sont sollicités. Bâtir une architecture de l'avenir intégrée à un rêve social qui soit en rapport avec l'homme nouveau, dans un nouveau style de vie, tel est plus ou moins le credo. L'historienne de l'art Fabienne Chevallier ("Le modernisme en neuf architectures phares") revient sur les enjeux qui soutendent les logiques du modernisme : technologiques, artistiques et sociaux. Ayant travaillé quelques mois dans le cabinet berlinois de Peter Behrens aux côtés de Walter Gropius et de Mies van der Rohe, Le Corbusier, sensibilisé au contexte culturel allemand, s'installe en France (1917), fonde la revue "Esprit nouveau" en 1920, construit le pavillon de l'Esprit nouveau en 1925, l'une des icône du modernisme. Neuf réalisations très emblématiques du modernisme, en Europe et aux Etats-Unis sont soumises au lecteur et complètent utilement un dossier dejà riche en textes et en images.

Le Corbusier naturalisé français en 1930 se présentait comme "homme de lettres" ; des écrits, il en a produit beaucoup, sur bien des sujets, (une quarantaine d'ouvrages et des centaines d'articles). Souvent assez dogmatiques ou plus lapidaires. Son manifeste "Cinq points pour une architecture nouvelle" (1927) a fait de lui une vedette internationale mais ne saurait résumer son programme. Le Corbusier a surtout pris la mesure des changements induits par le développement des transports et la part prise par la vitesse dans une révolution des habitudes et des moeurs. Théoricien mais expérimentateur, il a pu en traduire les répercussions immédiates dans des formes architecturales adaptables partout sur la planète. C'est l'un des nombreux paradoxes de ce créateur, aussi fascinant que dérangeant, qui peignait chaque jour, sculptait aussi, mais qui n'a en somme que peu construit : un peu plus de soixante dix oeuvres au total, comme le souligne finement Gilles Ragot de l'Université Bordeaux Montaigne ("L'oeuvre universaliste de Le Corbusier"). Vision planétaire et sociale de l'architecture, dont Gilles Ragot pointe bien toutes les contradictions en germe et qui n'a pas fini de produire du discours et autant de débats ; son travail s'amorce dans les lignes pures de la splendide villa Savoye (1928-1931), se décline ensuite à Chandigarh en Inde (1955), ou dans l'unité d'habitation de la Cité radieuse de Marseille (1945-1952), comme dans la courbe du voile de béton de la chapelle Notre-Dame-du-haut de Ronchamp (1950-1955) ; autant de créations dont l'architecture post-moderniste utilise encore souvent le vocabulaire.

"Le Corbusier peintre" est évoqué par l'historienne de l'art Cécilia Braschi : c'est l'une des découverte que l'on peut faire de l'artiste polymorphe dont on connaît beaucoup moins ou peut-être pas du tout l'oeuvre peint ou l'oeuvre sculpté, et cependant à l'origine du purisme en 1918, avec Amédée Osenfant. Cycle pictural orienté autour d'une recherche formelle d'ordre et de rigueur qui se manifeste dans la production de nombreuses natures-mortes composées d'objets manufacturés jusqu'en 1925, auxquelles viennent s'adjoindre ensuite des figures féminines et l'introduction d' "objets à réaction poétique", jusqu'à des formes dites "acoustiques", développées en série, plus tard. Sa collaboration très réussie avec l'ébéniste Joseph Savina s'inscrit dans l'idée d'une synthèse des arts. Ce versant de sa création est parfaitement montré, dans son rapport entretenu avec le travail d'architecte, dans trois des douze salles que permet le parcours de l'exposition du Centre Pompidou et que Dossier de l'art restitue pour partie. Le modernisme affecte aussi les arts décoratifs, ce que ce dossier n'oublie pas, en présentant quelques créations issues du cabinet que Le Corbusier, associé à son cousin Pierre Jeanneret, avait créé en 1922 ; de leur fructueuse collaboration avec Charlotte Perriand ou Jean Prouvé ; les créations de Mallet-Stevens, Eero Saarinen ou Charles Eames réjouiront les amateurs de design ("Le mobilier moderniste").

Lecture que je conseillerais absolument à tous ceux qui s'intéressent à l'architecture ; pas forcément indissociable de l'exposition. Le contexte moderniste valorisé par l'image et les textes très nuancés permettent d'élargir l'angle de vue plus strictement corbuséen retenu par l'exposition qu'on peut encore voir jusqu'au 3 août.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Archaïsme savant, maniérisme constructif, dictateur romantique, il avait tout pour déplaire. La quasi-totalité de ses confrères lui ont craché dessus sa vie durant. "Aucun n'a signifié avec une telle force la révolution de l'architecture, parce qu'aucun n'a été si longtemps, si patiemment insulté" dira André Malraux, ministre de De Gaulle, pour les obsèques du maître dans la cour Carrée du Louvre le 1er septembre 1965. Depuis cette date, dans une immense contrition collective, la profession, au titre du pardon, pratique la nécrophilie néo-moderne dans la recherche de modestie, "masque de la vanité" comme disait le poète William Blake.
Le Corbusier vu par l'architecte Rudy Ricciotti, (p. 37).
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De l'école de Nancy jusqu'aux motifs géométriques de Josef Hoffmann ou Charles Rennie Macintosh, à l'aube du XXe siècle, l'ornement est progressivement simplifié, stylisé, jusqu'à devenir un motif totalement abstrait. De ce phénomène découle un autre dogme : le fonctionnalisme, ou comment valoriser l'aspect fonctionnel du meuble. Désormais, le motif ornemental ne doit pas être posé sur la structure de façon autonome, mais en faire partie de façon intrinsèque.
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La rupture avec le passé n'est pas seulement formelle. Au sortir de la Première Guerre Mondiale, le mouvement moderne est le fait d'artistes qui refusent le repli nationaliste qu'imposerait le respect des morts et le souci d'éviter à tout prix une remise en cause des systèmes politiques ayant permis une telle conflagration. Aux valeurs de l'avant-guerre et de l'oubli, l'architecte et ses émules opposent le refus des solutions qui ont conduit une société au désastre. Au sentiment nationaliste, xénophobe et souvent raciste, Le Corbusier oppose la vision d'un "homme nouveau", universel, à qui il conviendrait de procurer un cadre architectural moderne à sa mesure.
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Le modernisme croit en une espèce d'homme universel pour lequel il s'agit d'imaginer un nouveau mode de vie. Il s'appuie sur la conviction - remise en cause par l'école de Francfort - que l'on peut émanciper l'homme. L'Unité d'habitation de Marseille de Le Corbusier en est la parfaite illustration. Incontestablement, le modernisme s'accompagne d'une vision un peu totalisante de l'organisation sociale : on organise tout pour libérer les individus. A un certain moment, cette utopie sera réencadrée par des gouvernements totalitaires - du moins avant que ces derniers, réagissant contre l'idée d'émancipation, ne se retournent, systématiquement, vers le classicisme. C'est ainsi qu'en Italie, en Allemagne, on élimine dans les années 1940 les rationalistes, les modernistes.
Frédéric Migayrou, p. 12-13
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La nature est appréhendée par les peintres puristes comme un ensemble organique qui, répondant à des lois géométriques et constructives claires et intelligibles, fonctionnerait comme une machine. Ainsi, en reliant l'art à la pensée scientifique, le purisme attribue à l'époque contemporaine [âge de la machine] le même esprit de rigueur, d'ordre et de clarté qui caractérise le grand art classique.
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