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Citations sur Crime et Châtiment (595)

- Tout est là : je m'étais posé un jour cette question : que serait-il arrivé si, par exemple, Napoléon s'était trouvé à ma place et s'il n'avait eu, pour commencer sa carrière, ni Toulon, ni l'Égypte, ni le passage du Mont-Blanc ; si, au lieu de toutes ces choses belles et monumentales, il ne s'était trouvé devant lui, tout bonnement, qu'une ridicule mauvaise petite vieille, veuve de petit secrétaire, qu'en outre il aurait fallu tuer pour lui voler l'argent de son coffre (pour sa carrière, tu comprends) ? Eh bien, alors, s'y serait-il décidé, s'il n'y avait pas eu d'autre issue ? N'aurait-il pas été gêné, parce que trop peu monumental et... et... criminel ? Eh bien, je te dis que cette " question " m'a tourmenté terriblement longtemps, si bien que j'ai eu terriblement honte quand enfin j'ai deviné (tout d'un coup, il me semble) que non seulement il n'aurait pas été gêné, mais qu'il ne lui serait même pas venu à l'idée que c'était trop peu monumental... et même qu'il n'aurait pas compris du tout qu'il y avait là de quoi être gêné. Donc, s'il n'y avait pas eu d'autre moyen, il l'aurait étranglée sans qu'elle puisse faire ouf, sans la moindre hésitation !... Eh bien, moi aussi... je suis sorti de mes hésitations... je l'ai étranglée... à son exemple, fort de son autorité... C'est, point pour point, ce qui s'est passé ! Ça te fait rire ? Oui, Sonia, ce qu'il y a là de plus risible, c'est peut-être que cela s'est passé précisément de cette façon...

Cinquième partie, Chapitre IV.
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(...) pour connaître une personne, quelle qu'elle soit, il faut la considérer petit à petit, et avec la prudence la plus grande, pour ne pas tomber ni dans l'erreur ni dans le préjugé, choses qu'il est par la suite si difficile de corriger ou d'effacer.

Première partie
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Ces derniers mots, après tout ce qui venait d'être dit et ressemblait si bien à une rétractation, étaient décidément trop inattendus. Raskolnikov se mit à trembler tout entier, comme transpercé.
- Alors... qui donc... a tué ? demanda-t-il, n'y tenant plus, d'une voix qui s'étouffait. Porphyre Petrovitch se laissa même retomber sur le dossier de sa chaise, comme s'il avait été stupéfié, lui aussi, d'une question aussi inattendue.
- Comment, qui a tué ?... reprit-il, comme s'il n'en croyait pas ses oreilles. Mais c'est VOUS qui avez tué, Rodion Romanytch ! Vous avez bel et bien tué... ajouta-t-il dans un quasi-chuchotement, d'une voix absolument convaincue.
[...]
- Ce n'est pas moi qui ai tué, chuchota Raskolnikov, comme font les petits enfants effrayés quand on les surprend sur le lieu du crime.
- Si, c'est bien vous, Rodion Romanytch, c'est vous, et personne d'autre, chuchota Porphyre avec conviction et sévérité.
Tous deux gardèrent le silence, et ce silence dura étrangement longtemps, une dizaine de minutes. Raskolnikov s'était accoudé sur la table et sans mot dire fourrageait de la main dans ses cheveux. Porphyre Petrovitch était assis calmement et attendait. Soudain Raskolnikov regarda Porphyre avec mépris.
- De nouveau les vieilles histoires, Porphyre Petrovitch ! Toujours vos m^mes procédés : comment n'en êtes-vous pas dégoûté, vraiment ?
- Hé ! laissez-donc. Qu'ai-je besoin, maintenant, de procédés ! Ce serait différent, s'il se trouvait ici des témoins : mais nous voilà en tête à tête à chuchoter. Vous le voyez vous-même, je ne suis pas venu pour vous chasser et vous courir comme un lièvre. Que vous avouiez ou non, en ce moment cela m'est égal. J'ai ma conviction faite, sans vous.
- S'il en est ainsi, pourquoi êtes-vous venu ? demanda Raskolnikov d'un air irrité. Je vous pose ma question de l'autre jour : si vous me jugez coupable, pourquoi ne me jetez-vous pas en prison ?

Sixième partie, Chapitre II.
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J'ai remarqué plus d'une fois dans la vie que les belles-mères ne sont guère du goût des maris.
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L'erreur est le seul privilège de l'homme sur tous les organismes. En se trompant on arrive à la vérité.
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- Tout le monde le verse le sang, reprit-il hors de lui. Le sang coule et a toujours coulé comme une cascade. Ceux qui le font couler comme du champagne sont couronnés au capitole et sont nommés bienfaiteurs de l’humanité.
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Je lui ai bu jusqu'à ses bas. Non point ses souliers, car ce serait en quelque sorte dans l'ordre des choses, mais ses bas, ses bas, je les lui ai bus ! Je lui ai bu aussi son fichu d'angora, un cadeau d'avant notre mariage, un fichu bien à elle, et non à moi, et pourtant nous habitons un coin glacé et cet hiver elle a pris froid, elle s'est mise à tousser, avec du sang déjà. Nous avons trois petits enfants, et Catherine Ivanovna travaille depuis le matin jusqu'à la nuit, elle récure, elle fait la lessive, elle lave les enfants, car elle est habituée à la propreté depuis son jeune âge, et tout cela avec la poitrine faible et prédisposée à la phtisie, je le sens bien. Croyez-vous que je ne le sente pas ? Plus je bois, plus je le sens. Et je bois justement parce que dans cette boisson, je cherche le sentiment de la compassion. Ce n'est pas le plaisir que je cherche, mais uniquement la douleur... Je bois parce que je veux souffrir doublement !

Première partie, Chapitre II.
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- Ne vois-tu pas que je ne veux pas de tes bienfaits ? Quel singulier plaisir de répandre ses bienfaits sur ceux qui... crachent dessus ! Sur ceux, enfin, qui ont vraiment de la peine à les supporter ! Et maintenant, pour quelle raison es-tu venu me chercher, au début de ma maladie ? Peut-être que j'aurais été très content de mourir. Est-ce que je ne t'ai pas suffisamment fait sentir, aujourd'hui, que tu me martyrises, que tu... m'ennuies ! Quel plaisir véritablement de torturer les gens ! Je te l'assure, tout cela contrarie sérieusement ma guérison.

Deuxième partie, Chapitre VI.
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Avdotia Romanovna était remarquablement belle, grande, étonnamment bien bâtie, forte, pleine d'assurance, ce qui s'exprimait dans tous ses gestes et d'ailleurs n'ôtait rien à ses mouvements de leur légèreté et de leur grâce. De visage, elle ressemblait à son frère, mais elle, on pouvait la qualifier proprement de beauté. Ses cheveux étaient châtain foncé, un peu plus clairs que ceux de son frère ; ses yeux presque noirs, brillants, fiers, et en même temps, parfois, par instants, extraordinairement bons. Elle était pâle, mais non point maladivement ; son visage respirait la fraîcheur et la santé. Sa bouche était un peu petite, et sa lèvre inférieure, fraîche et vermeille, avançait légèrement, ainsi que le menton : seule irrégularité de ce joli visage, qui lui communiquait d'ailleurs un caractère particulier de fermeté et, entre autres, une espèce de hauteur. Son expression était toujours plus sérieuse que gaie, réfléchie ; par contre, comme le sourire allait à ce visage, comme lui allait son rire, joyeux, jeune, insouciant !

Troisième partie, Chapitre I.
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Pourquoi presque tous les crimes sont-ils si facilement découverts et trahis et pourquoi les traces de presque tous les criminels sont-elles si clairement marquées ? Il était arrivé peu à peu à des conclusions multiples et curieuses et, à son avis, la cause principale était moins dans l'impossibilité matérielle de cacher le crime que dans le criminel ; c'était le criminel, presque chaque criminel, qui était sujet, au moment du crime, à une certaine chute de la volonté et de la raison, remplacées par une légèreté phénoménale, enfantine, précisément à l'instant où étaient plus nécessaires que jamais le raisonnement et la prudence.

Première partie, Chapitre VI.
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