Comment aurais-je apprécié ce roman si je ne l'avais pas abordé nimbé de sa réputation de chef-d'oeuvre absolu de la littérature internationale de tous les temps ?
Qu'aurais-je pensé de ces 561 pages aussi dense qu'une purée mousseline réhydratée avec trop peu d'eau ?
Aurais-je suivi ce lymphatique personnage aussi sympathique que la porte de prison que j'aurais finalement aimé le voir franchir bien plus tôt qu'à la quasi toute fin de ce pavé ?
Sûrement NON !
Que j'ai trouvé ce roman long, lent, redondant et lourd !
Navré de l'écrire !!
Connaissant tout de même l'argument du livre (les tourments d'un homme coupable d'un double homicide) je m'attendais à y trouver une espèce de Monsieur Madeleine subissant la tempête sous son crâne pour savoir un autre soupçonné à sa place.
Que nenni !
Rien !
J'ai subi les atermoiements, mais pas les affres, d'un type odieux, hautain, persuadé d'appartenir à une catégorie humaine supérieure, regardant la plèbe de toute sa suffisance, autorisé de sa propre autorité, du fait de sa grandeur, à donner la mort à quiconque pourvu quand même que cet acte soit suivi de hauts faits utiles ses prochains.
Et ce monsieur qui a quitté les bancs de l'université pour traîner toute la sainte journée dans son galetas, vautré sur son divan décati, dégoûté par la charitable pitance servie par une 'servante' qu'il dédaigne comme il dédaigne les maigres leçons particulières qu'il donnait pour gagner quelques subsides va entraîner dans sa perte l'intégralité de ses proches pourtant prompts à lui porter secours et assistance si ce n'est amour !
Détestable personnage.
Même les quelques actions positives qu'il va daigner commettre (souvent sous l'emprise l'alcool) sont sans panache.
Et comment aurais-je qualifié ce style si je ne l'avais pas su génial ?
D'horriblement lourd, sûrement!
Surtout ces interminables tirades terriblement pontifiantes dont nous gratifient ces interlocuteurs divers que sont le préfet de police ou l'ex-employeur de la soeur de notre 'héros' par exemple.
J'avais pourtant envie de lire ce classique depuis longtemps (pour ma culture, pour l'avoir lu...) mais j'en retardais toujours le démarrage, par crainte essentiellement.
Pas facile de se coltiner un tel monument !
Côté monuments, j'en resterai désormais aux Hugo, Dumas ou
Zola qui m'ont donné tellement plus de bonheur de lecteur que ce marathonesque périple que je termine aujourd'hui, heureux quand même de l'avoir fait, rien que pour me dire justement que je l'ai fait, à chacun sa satisfaction.
Quel châtiment sera le mien que d'avoir commis un tel crime que cette inqualifiable critique ?