Qui mieux qu'un joueur peut instruire, la descente dans l'enfer du jeu? Courant les grands casinos européens, dans le désordre et l'agitation,
Dostoïevski, harcelé par ses banquiers écrit ce court roman
le JOUEUR. Il fait parti de ces romans qui font battre le coeur, et volupté suprême, vous donne à penser.
Que ce roman est actuel !
La liste de mes envies, pourrait être le maillon annonciateur d'un roman à écrire en 2017, il nous servirait la même trame, en ne modifiant que les noms.
Dostoïevski a l'art de se moquer de lui-même, de dire pis que pendre de ses motivations comme de ses actes, il sait bien qu'il va dans le mur, que le jeu brûle tout, qu'il est le rêve et se nourrit de ses propres passions.
Il est à la mesure des faux espoirs comme des gloires éphémères : « il voulait seulement que le lendemain tous ces princes, tous ces maîtres d'hôtel, toutes ces belles dames, de Baden, parlent de moi, racontent mon histoire, m'admirent, me complimentent et s'inclinent devant moi ».
Alexis est employé d'un général russe endetté auprès de son entourage. Paulina, pupille du général, demande à Alexis de jouer pour elle, son rang lui interdisant les jeux de hasard. Elle a besoin d'argent sans dire pourquoi à Alexis, l' amoureux transis.
le général attend la mort d'une tante et son héritage, condition pour pouvoir épouser Blanche de Comminges, une femme plus jeune que lui. Mais, voilà, que la tante découvre le jeu de la roulette...
les uns et les autres finiront sans doute ruinés. Nous sommes tous des joueurs, tous, aux prises avec notre amour propre, fascinés par ces gains rapides, prêts à confier notre destin aux caprices d'une boulette, réclamant la liberté d'agir et puis sautant allègrement dans la démesure, et tout dans l'espoir d'un seul bien matériel, l'argent.
Dostoïevski fait luire une autre étoile, suggère une autre voix, imagine une autre voie, Alexis porte en lui celle de l'intérêt général du bien commun, de l'usage fructueux de l'héritage, mais Baboulinka est devenue aveugle, sourde plutôt, engluée dans ses errements.
Je pense à ces officines, comme aux polonais qui distillent des conseils foireux, aujourd'hui des officines font miroiter, des gains rapides, qui suscitent l'admiration des milieux financiers, ce fonds par exemple qui, grâce à Vivarte a doublé sa mise en 2 ans, fonds d'investissement PAI partners, spécialisé en LBO, Vivarte contrainte à licencier 1800 personnes en 2016. Les entreprises pour ces spéculateurs sont de purs objets marchands qu'il faut survaloriser pour vendre au meilleur prix.
Le Joueur prend alors une teinte bien plus sombre, il est actuel. Dans son livre Grégoire Delacour , introduit deux chemins l'un humain l'autre funeste tiré des ténèbres.
Fonder une société rationnelle et résoudre les problèmes humains, c'est l'espoir qui fait battre le coeur
D Alexis, mais Paulina à d'autres projets éphémères et inconséquents, qui font bling ! Bling !
La grande force de ce roman est de nous dire stop, la vie c'est autre chose, pour celui qui a vécu l'enfer de la prison.
Le style est prodigieux, les phrases roulent comme une boule infernale, passant du noir, aux rouges sanglants, ruissellent comme un fruit trop mur que l'on a mâché trop vite, à bientôt Fedor Mikaîlovitch.