AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,99

sur 332 notes
5
5 avis
4
12 avis
3
4 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Par un soir de printemps, un jeune homme solitaire et rêveur croise une fraîche jeune fille sentimentale et passionnée.
Ce roman se range dans la catégorie "roman où il ne se passe rien". Deux personnages qui ne font que parler et se prendre la main au clair de lune. Ils se confient leurs espoirs et leurs pensées secrètes, et parce qu'ils sont dans le noir, ils osent dévoiler leurs sentiments, leur folie, leur faiblesse.
Leurs confidences sont pleines de pudeur, de délicatesse. Comme deux orphelins, ils se rapprochent l'un de l'autre car ils crèvent de solitude depuis si longtemps. Ils sont paniqués par l'arrivée d'un simple visiteur, à qui ils ne trouvent rien à dire. Deux sauvages, deux reclus, qui espèrent rencontrer un être qui saura les apprivoiser.
Ce qui rend leurs vies supportables, c'est l'imagination, cette folle du logis qui fait surgir des bonheurs extravagants.
"Rêve nouveau - bonheur nouveau! Nouvelle prise d'un POISON raffiné, sensuel! Oh, qu'aurait-il à faire de notre vie réelle? Pour son regard acheté, vous et moi, Nastenka, nous vivons dans une telle paresse, une telle lenteur, une telle pâleur; pour lui, nous sommes si mécontents de notre destin, notre vie nous pèse tellement ! Voyez ces ombres magiques, si envoûtante, si fantasques, insouciantes, qui s'assemblent devant lui et composent un tableau magique et animé, où il se retrouve lui-même au premier plan, dans le rôle du héros, évidemment, notre rêveur..."

Dans ces pages qui décrivent les divagations du rêveur, ses délires mégalomanes de plus en plus exaltés, on est au coeur du récit. C'est cette longue description, qui nous dévoile la vie secrète du rêveur, ses voyages immobiles, qui me semble être le véritable sujet de cette longue nouvelle.
Dostoïevski se livre à une description de ses propres états d'âme, il est ce rêveur impénitent qui se laisse dévorer par ses songes avant de retomber, épuisé, malade, malheureux, dans un sommeil accablé, désespéré.
Pendant quelques heures, il se bercera d'illusions et croira saisir au vol l'amour de la jeune fille. le destin du rêveur est de rêver.

Commenter  J’apprécie          182
Les deux récits du présent volume mis ensemble créent une sorte de contraste. Ils mettent surtout à jour l'évolution de Dostoïevski en écrivain sous l'influence de Gogol en écrivain génial, l'événement de cette métamorphose étant son séjour au bagne, de 1850 à 1854, qui le transfigurera totalement.
Quelques balises chronologiques pour bien situer les deux périodes dans lesquelles ont été rédigés ces deux histoires : Les nuits blanches a été publié en 1848 (donc avant son arrestation) et le sous-sol en 1864.

Le premier texte : Les nuits blanches (qui fut librement adapté au cinéma sous le titre : Quatre nuits d'un rêveur par Robert Bresson en 1971) narre l'errance nocturne d'un jeune fonctionnaire de Pétersbourg qui se qualifie lui-même de rêveur. Lors d'une de ses virées pédestres, il rencontre une jeune demoiselle en pleurs importunée par un ivrogne. N'osant tout d'abord l'aborder, il fait fuir l'homme malveillant et la raccompagne jusqu'à son domicile. Sur le chemin, ils se promettent de se donner rendez-vous la nuit suivante au même endroit à la seule condition que leur relation reste purement amicale sous le signe de la confidence. Nastenka, puisque c'est ainsi qu'elle se prénomme, et le jeune narrateur se verront durant quatre nuits.

Le deuxième texte : Aussi traduit sous le titre des Carnets du sous-sol, utilise la forme du journal intime. Il s'agit d'un homme de quarante ans, aigris et misanthrope qui digresse, dans la première partie, sur l'espèce humaine, jetant ses foudres sur ceux qu'il appelle les hommes d'action. Lui, aurait aimé être comme eux, mais comme il n'en est rien, il se complaît dans sa haine et son dégoût qu'ils lui inspire. Dans la deuxième partie il nous conte un épisode de sa jeunesse où il est ressorti encore plus pitoyable qu'à l'accoutumée. On ne peut s'empêcher de ressentir un peu de pitié à la lecture de ses réminiscences.

La palme revient au deuxième récit, l'auteur montre enfin toute l'étendue dont il est capable dans un personnage Dostoïevskien en diable, une histoire dont nombre de philosophes ont su s'inspirer pour leurs concepts. le premier récit étant avant tout onirique, c'est ce qu'on en retiendra : un songe à la saveur à la fois mélancolique et nostalgique.
Commenter  J’apprécie          80
Une histoire d'amour qui s'achève aussi vite qu'elle a commencé.
Un jeune homme rêveur et solitaire (on est bien chez Dostoïevski) s'éprend d'une jeune femme qu'il croise dans la rue, un soir.
Une belle histoire d'amour qui prend brutalement fin lorsque le fiancé de la jeune femme réapparaît.
La désillusion et la tristesse s'emparent alors de notre pauvre ami rêveur, le replongeant dans sa solitude.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Dostoïevski, comme d'habitude, mais je suis convaincue que la forme de la nouvelle ne rend pas totalement justice à son talent de romancier. Je le préfère vraiment dans ses longues oeuvres romanesques...
Commenter  J’apprécie          60
Ayant lu Les Frères Karamazov en plein milieu du parcours de son oeuvre, il me semble que tout le travail de Dostoïevski n'a servi qu'à aboutir à cet ultime chef-d'oeuvre.
Ces deux nouvelles-romans? sont donc des sortes de brouillons, où l'on voit poindre les caractéristiques de l'écrivain (je ne les décrirai pas ici). En cela elles ont un intérêt historique, auteur-biographique si je peux dire.

Conseil : pour profiter au maximum de Dostoïevski, lisez son travail dans l'ordre chronologique, lisez en toute fin les Frères Karamazov. Si vous êtes un arpenteur zigzagant vous y trouverez aussi un intérêt de tissage compréhensif. Enfin voilà.

Ceci dit, la toute fin du Sous-sol et ses morales sont plus qu'intéressantes et me touchent.
Et pour ça j'attribue 4 étoiles.
Commenter  J’apprécie          50
LE SOUS -SOL.

« Je suis un homme malade… Je suis un homme méchant. Je suis un homme déplaisant. Je crois que j'ai une maladie de foie. »
Voilà un personnage pour le moins atrabilaire qui se livre dans un prétendu journal que l'auteur présent bien sûr comme appartenant au « domaine de la fiction ». Il l'arrête quand tout semble consommé.
Plus misanthrope que ce « anti-héros » on meurt. Il cumule tout, il assume tout sauf d'être un médiocre.
Il cherche à provoquer un lieutenant en duel mais son affaire tourne court lorsqu'il s'aperçoit que celui-ci ne le remarque même pas tant il se sent transparent et insignifiant et c'est bien ce qui le vexe et l'exaspère, le pousse à agir contre cette société qui l'ignore et dont seuls les médiocres semblent détenir les tenants et aboutissants sous la forme d'un pouvoir quelconque.
« Ils ne valent pas mieux que moi, mais, le diable sait pourquoi, ils n perdent jamais leur assurance ; tandis que moi je recevrai toute ma vie des chiquenaudes de la part du moindre des insectes. »-
En tout cas il se sent supérieur à cet « ami » qui avec sa cour de flagorneurs fête sa nomination à un poste supérieur. L'homme s'incruste à la fête se sachant très importun mais provoquant, comme disait Baudelaire « le plaisir aristocratique de déplaire »,où il se fait éconduire du restaurant dans un état d'ébriété avancé.
La fête finit au bordel où il rencontre ce qui pourrait être l'amour de sa vie, où son discours devant la belle Liza, extrêmement argumenté sur son avenir à elle qu'il voit avec lucidité, la fait finalement fléchir mais trop tard pour l'orgueil de notre héros qui ne l'attendait plus lorsqu'elle vient le rejoindre chez lui. Humilié par la vie et les hommes, même par son domestique qui reste muet quand il refuse de le payer, le personnage est toujours en décalage dans ses décisions.
« En effet, je me pose aujourd'hui cette question bien oiseuse. Qu'est-ce qui est préférable : un bonheur vulgaire ou des souffrances élevées ? »

Commenter  J’apprécie          40
"Les nuits blanches" est une bien jolie nouvelle. On oscille entre rêve et réalité. Un amour semble naître de nuits blanches partagées, par hasard, au détour d'une rue. Une jeune femme pleure sur un amour qui l'a abandonnée. Un jeune homme, solitaire, erre en proie à une forme de vague à l'âme inhabituelle chez lui. Il est rêveur, sensible. Il est touché par la détresse de la jeune femme, et en tombe amoureux. Cela devient progressivement réciproque. Et en 4 nuits blanches, un amour semble naître. Mais la réalité reprend le dessus...
C'est avec douceur que je découvre l'écriture de Dostoïevski. Un jour je serai prête pour "Anna Karénine" ou "Crime et châtiment" !
Commenter  J’apprécie          40
Un jeune home solitaire et romanesque rencontre au hasard de ses pérégrinations à travers Saint-Pétersbourg, une fille éplorée : la belle et délicieuse Nastenka. Celle-ci pleure un amour qu'elle croit perdu, un ancien locataire de sa grand-mère avec qui elle serait partie s'il ne l'en avait pas dissuadée...

Suite : Cliquez sur le lien ci-dessous !!!
Lien : http://bibliotheca.skynetblo..
Commenter  J’apprécie          40
Ce roman très court de Dostoievski nous entraîne dans le tourbillon des sentiments d'un jeune homme solitaire et romanesque et de Nastenka qui attend depuis trois jours le retour promis de l'homme qu'elle aime.
Je n'ai pas pu reposer ce livre à l'écriture magnifique avant de l'avoir terminé!!
Commenter  J’apprécie          30
Toujours aussi désespéré...toujours aussi beau : c'est "Dosto". Dans la droite ligne des "Carnets du sous-sol".
Commenter  J’apprécie          20
J'ai découvert Dostoïevski pendant mes études avec le Double, que j'avais beaucoup aimé. Puis j'ai poussé avec Les Pauvres Gens, ne voulant pas me précipiter dans les oeuvres majeures de l'écrivain, n'étant pas sûr d'avoir le courage, dans le cas où le style de l'auteur me lasserait, d'engloutir des milliers de pages.
Les Pauvres Gens, donc, c'était une belle lecture mais je n'y avais pas trouvé ce qui m'avait tant plu dans le Double, à savoir un personnage tourmenté, qui ne sait plus si c'est lui ou le monde qui devient fou. Et un jour je tombe sur ce recueil.

Les Nuits Blanches m'a fait penser aux Pauvres Gens, mais en un moins bien. C'est joliment formulé, mais ça m'a laissé froid. Ce n'est pas ce que je cherchais, ce n'est pas ce qu'on m'avait dit à propos de Dostoïevski.

Puis vient le Sous-Sol.
J'ai été happé dans ce récit : c'était ça, c'était du Dostoïevski, c'était la puissance du monologue intérieur d'un personnage à la psychologie altérée. Après le monologue, le narrateur nous raconte une histoire humiliante, où, en fait, c'est lui qui s'humilie tout seul suite à ses délires de persécution et inadaptation à la société. C'est jouissif; on est transporté dans ce délire, on se demande jusqu'où dans notre héros va se fourrer, et, en même temps, puisque c'est lui qui nous raconte, on ne voit pas comment il aurait pu se comporter autrement, le narrateur justifie la moindre de ses actions par son orgueil immense, qui est tout ce qui lui reste dans sa vie délitée.

Je critique cette version Folio. J'avais essayé de lire la version traduite par Markowicz (chez Babel), mais j'avais trouvé la force du texte quelque peu diminuée.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (923) Voir plus



Quiz Voir plus

Crime et Châtiment

Qui est le meurtrier ?

Raskolnikov
Raspoutine
Raton-Laveur
Razoumikhine

9 questions
194 lecteurs ont répondu
Thème : Crime et Châtiment de Fiodor DostoïevskiCréer un quiz sur ce livre

{* *}