Les chroniques réunies ici ne soutiennent sans doute pas la comparaison avec les autres livres de
Dostoïevski. En particulier avec
les Carnets du sous-sol, auxquels on peut penser. Est-ce comme dans ce dernier, un personnage qui parle ou
Dostoïevski lui-même ? J'ai eu l'impression que l'auteur, qui avait vingt-cinq ans à l'époque, me parlait directement. le Pétersbourg décrit dans ces annales est morose, sceptique, il préfère contenir son énergie dans une prudente routine !
Dostoïevski aura créé ce personnage (des Carnets du sous-sol) à la hargne et à la méchanceté maladive dix-sept ans après, le bagne derrière lui. Ses écrits sont bons, ou moins bons mais ils me semblent tous uniques, comme si, à chaque lecture, il n'avait écrit que celui-là. L'auteur des annales est déjà connu, il est d'une intelligence exceptionnelle. Il est tourné comme toujours vers la société russe et vers l'humain, on saisit de grands espoirs en même temps qu'une implacable lucidité.
Magnifique et dure description du rêveur, aussi.
Commenter  J’apprécie         20