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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le talent de conteur de Dostoïevski façonne une oeuvre exceptionnelle au style poétique et magnétique. La magie opère dès les premiers chapitres grâce à l'omniscience de l'auteur. le récit est composé essentiellement de langage parlé mais respecte parfois la structure d'une pièce de théâtre. 
On trouvera dans cette saga familiale absolument tous les ingrédients nécessaires à l'aboutissement d'une grande oeuvre : meurtre, religion, histoires d'amour, problèmes de société, philosophie et beaucoup d'humanité.
Les personnages ont tous une grande profondeur et même les mal-aimés suscitent de l'intérêt à cause de leur belle densité fictionnelle. La condition humaine y est disséquée avec habileté. L'auteur dénonce la condition du peuple russe, épuisé par le travail et le malheur et victime de l'injustice perpétuelle. Dostoïevski est également visionnaire lorsqu' il aborde les comportements futurs des hommes par rapport aux dictateurs, les théories politiques du communisme au nazisme, de la société de consommation et de ses frustrations, ainsi que de la perte de spiritualité, etc.

On ne peut que succomber à ce grand classique hors du temps et pourtant terriblement actuel. Sans doute une de plus grandes oeuvres de Dostoïevski.


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J'ai eu ma période russophile... littérairement parlant, s'entend !
Cela remonte à quelques années maintenant, alors qu'au lycée, le russe était ma troisième langue vivante (je n'en ai malheureusement guère gardé de trace). Tolstoï, Tourgueniev, Soljenitsyne, Pasternak... je ne me lassais pas de la plongée dans ces textes souvent très longs, dont le souffle épique, la grandiloquence m'enchantaient. Dostoïevski est passé, je ne sais pas pourquoi, au travers de cette boulimie. Je crois n'avoir alors lu de lui que "L'éternel mari", dont je n'ai aucun souvenir.
La proposition de lecture commune lancée par Métaphore a été l'occasion d'extirper de ma PAL "Les frères Karamazov" que, m'étais-je dit en l'achetant, il faudrait bien que je lise un jour... Et j'en suis ravie, puisque j'y ai retrouvé les éléments de mon plaisir adolescent : la densité, l'exaltation, "l'âme russe", en somme...

Les frères Karamazov sont trois (voire quatre, si l'on compte le valet de Fédor, le père, dont il serait le fils naturel).

Dmitri est le fruit d'une première union, alors qu'Ivan et Aliocha partagent la même mère. Au moment où débute le récit, les deux épouses de Fédor sont mortes depuis plusieurs années. Ce dernier, occupé à mener une vie de débauche, a toujours délaissé ses garçons. le noeud de l'intrigue prend sa source dans le conflit qui oppose l'aîné Dmitri à son géniteur. Un conflit motivé par une histoire de spoliation d'héritage, et attisé par l'attirance qu'éprouve les deux hommes pour Grouchenka, belle jeune femme à la réputation douteuse.

Je ne vous détaillerai pas davantage le synopsis de cette oeuvre dense, aux ramifications multiples...
On présente souvent "Les frères Karamazov" comme étant le récit d'un parricide. Précisons que, si meurtre il y a, il ne survient qu'à la moitié du texte, et qu'il semble finalement n'être qu'un prétexte pour révéler la complexité de la psychologie des personnages, et la force des contradictions qui les hantent.

Dmitri est sans doute le héros qui exprime avec le plus d'éloquence les luttes à l'oeuvre dans ce roman, qui font s'affronter la propension naturelle des individus à se laisser gouverner par leurs instincts et leur volonté réfléchie de les maîtriser. L'aîné des Karamazov est torturé par la véhémence de ses émotions, de ses colères, et ses efforts démesurés pour les réfréner le mettent dans un état d'agitation incontrôlable. Face à cette effervescence, le jeune Aliocha oppose sa sérénité, sa certitude de la présence, en l'homme, de quelque chose de bon, et son absence totale de jugement envers autrui. Aliocha est "un ange", le symbole de la rédemption possible de l'individu, la preuve que même si l'on est un Karamazov, doté a priori d'une hérédité qui prédestine à la bassesse et à la débauche, on peut contrer cette malédiction. Ivan, quant à lui, taciturne et sérieux, en proie lui aussi au questionnement, mais à un questionnement plus vaste, plus existentiel que Dmitri, cherche des réponses sur la piste théologique, oscillant entre scepticisme et foi latente.

Autour des trois frères et du père Fédor, être répugnant, de mauvaise foi, sans morale, orbite une myriade de personnages secondaires, chacun ayant sa place dans le vaste édifice que constitue l'intrigue. Entre tous ces protagonistes se nouent des rapports complexes, menant à des situations parfois inextricables, à des malentendus souvent lourds de conséquences.

Il y a, dans l'outrance de certains héros, dans le caractère inéluctable de certains événements, une sorte de théâtralité qui dote le roman d'une grandeur tragique, et lui confère un rythme enlevé. C'est pourquoi, en dépit de sa longueur et de la complexité de certains passages quelque peu rhétoriques, je ne me suis pas ennuyée une seconde au cours de cette lecture riche et vivante.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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C'est encore plus flagrant avec celui-ci, mais à chaque fois que je lis Dostoïevski, j'ai l'impression de lire un livre de science-fiction sur des extra-terrestres. Une porte ouverte sur un monde qui m'est complètement étranger. Sans parler des différents noms pour une seule personne qui m'oblige à prendre des notes, je note : les passions exacerbées, la plongée dans les pensées philosophiques, religieuses, dramatiques, désespérées, violentes, les attitudes fantasques et inattendues, théâtrales, voire comiques, les codes relationnels, comportementaux, culturels, que je ne maitrise pas, la psychologie des personnages, tout cela m'emporte dans un univers inconnu. Ce n'est pas négatif, bien au contraire, et entretient souvent mon intérêt et ma curiosité à poursuivre la lecture, mais cela me questionne et me déstabilise parfois.
Une fois dit cet aspect, j'ai été très intéressé par ce roman fort en couleurs, excessif, où tout semble en tension constante, où rien ne se dénoue paisiblement.
J'ai par contre regretté un sentiment de dispersion. L'auteur annonce au début du livre vouloir raconter l'histoire de “son héros“ Alexeï, mais j'ai trouvé ce dernier comme un prétexte à nous parler d'autres personnes (son père, ses frères, le staretz, Ilioucha, Kolia, Grouchenka, Katerina, etc.) beaucoup plus intéressantes à mon goût. Dans mes précédentes lectures, L'idiot et de Crime et Châtiment m'avaient paru plus unifiés, moins éclatés.
J'ai eu un peu de mal à patienter durant les longs chapitres sur le staretz, sur Ilioucha et Kolia (qui pour le coup raccorde avec Alexeï, mais pas trop en lien avec le drame du livre), et encore davantage avec le procès (que le réquisitoire du procureur et la plaidoirie de l'avocat m'ont semblé interminables ! … et peu convaincants).
J'ai davantage savourer d'autres parties, concernant surtout Dmitri et Ivan, notamment le chapitre du dialogue entre ce dernier et le diable.
Donc, bonne lecture que je ne regrette pas, mais déçu de ne pas avoir été autant emporté que dans d'autres oeuvres du même auteur déjà citées.
(d'où ma note plus basse)
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Comment critiquer un tel roman sans redire maintes et maintes fois ce qui a déjà été dit ? Malgré certaines longueurs, les frères Karamazov ne lasse à aucun moment du récit, narrant la vie de trois frères passionnés, tous habités des sentiments les plus forts et les plus divers...Un chef d'oeuvre à tous les points de vue, on en vient à désespérer rencontrer de tels personnages dans notre propre vie....
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Un roman fleuve ! Dans une petite ville en Russie , un père et ses trois fils. le père est un roublard débauché qui se moque de tout, a contribué à tuer ses deux femmes par son comportement et s'amuse à faire le bouffon auprès des nobles. le fils ainé est un ex officier malheureux et aigri, le second est un cynique et le troisième un idéaliste fervent disciple d'un moine local révéré comme un saint. Ces quatre personnages se déchirent tout en discutant à longueur de temps du ciel, de l'enfer, de la religion.... et dans le même temps l'ainé veut céder sa fiancée à son cadet parce qu'il s'est ammouraché d'une courtisane que convoite aussi son père. A la fin du tome 1, le saint local meurt enjoignant à son disciple de partir dans le monde profane, le cadet veut fuir cette famille et aller à Moscou et l'ainé rôde autour de la maison paternelle pour surveiller si la courtisane vient voir son père.
Complètement fou !

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