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Critique de PhilippeCastellain


Un homme, un dénommé Trousotsky, devient veuf. En fouillant les papiers de son épouse, il découvre que leur fille unique… N'est pas la sienne. Elle a eu un amant. Il était laid, plus vieux qu'elle. Elle ne l'a jamais aimé, ça il le savait. Et ce bel homme charmant qu'il croyait être son ami, Veltchaninov, c'était lui qu'elle aimait. Un amour brusque, enflammé, sans lendemains, mais qui a tout de même débouché sur une fillette sage et modeste, aimante pour celui qu'elle croit être son père…

Un plan insensé nait dans son esprit malade : retrouver l'amant, lui faire comprendre que cette enfant est la sienne, et qu'elle devienne l'instrument de sa vengeance. Cette dernière est fort simple : utiliser l'amour qu'elle a pour lui. Sous un prétexte quelconque il la laisse à son vrai père, célibataire endurci. Bien ennuyé, celui-ci la confie à une famille de ses amis. Elle tombe gravement malade. Et ce père qu'elle aime tant… S'en moque. Et la laisse mourir, à la grande souffrance de Veltchaninov. Un esprit pervers seul sait les peindre DostoIevski, comme dans ‘'Le sous-sol'' ou ‘à propos de neiges fondues''. Hideux, méprisables, mais bon comme d'habitude on aurait envie de dire. Sauf qu'il y a une deuxième partie.

Et c'est sans doute le plus choquant : en quelques semaines à peine, pouf, la pauvre Lisa est oubliée ! Par son père de l'état civil comme par son père biologique. le premier a eu sa vengeance, le deuxième a souffert mais a trouvé la paix intérieure en visitant sa tombe ; les deux sont passés à autre chose, et voila tout. ‘'Autre chose'' en l'occurrence, c'est une jeune fille. Une adolescente plutôt, dont s'est entiché Troussotsky. Quarante ans d'écart ? Bah ! Ce sont des choses qui arrivent. Que va faire Veltchaninov ? Laisser faire ? Ecouter l'un de ses sursauts de conscience épisodique ? Ou renvoyer le mari à son statut de cocu ?

Un texte complexe, grinçant, où revient encore et toujours, en filigrane, le thème très dostoïevskien de la fillette maltraitée. Celui à lire juste après ‘'Le joueur'' si l'on veut rentrer dans son oeuvre.
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