Flots d’encre

"Le Destin me l'avait fait rencontrer, elle. Sous son apparente froideur des premières heures se cachait une pudique réserve. Derrière le paravent d'un froid regard se camouflait la gentillesse de l'humanité, concentrée dans son corps menu. Sa confiance elle me l’avait accordée, sans retenue. Découvrir mes traitrises lui avait fait lâcher prise, l'avait comme plongé des hauteurs d'un parapet aux désillusions. Hagarde, glacée par l'horreur du coup de poignard dans le dos, asséné par celui qui est l'amour ultime, elle s'est accoudée à ce bar, elle s'est mise dans les pas de ma déchéance. Une fois. Une seule funeste fois.
Un démon, mon reflet, mon image, celui qui butine d'une rose à un rhododendron, déversant sa sève sans aucun pare-feu plastique. Rencontrée à l'heure de son traumatisme, il su éteindre son cœur, l'espace d'une brise glaciale, et éveiller ses sens pour couvrir les douleurs de son âme. Une nuit glaciale, comme celle-ci, dans les draps glacés, surement, d'un hôtel froid et glauque, probablement, le démon répandit en elle son vil fluide souillé par la mort, scellant notre sort au sien. "

"Ce noël n’est pas joyeux, il est souvenirs douloureux, passé heureux
Ce jour n’est pas rire, il est tristesse, il est sandwich au thon
Même les filles de joie, source de chaleur factice ne sont plus
Les geishas dépanneuses en RTT, dans des cocons plus ou moins aimants
L’Hermite du jour, enchaine des 1664 à la régalade, sans y penser
Certains squatteront une famille conciliante, adepte du « S.OS. Noël en détresse »
Les autres moins chanceux s’enfileront des Mojitos jusqu’à pas d’heure
Ils comateront toute la nuit, dans un sommeil sans les rêves de chez eux
Ils béniront ce néant qui les empêche de voir la distance entre eux et eux."