Ce petit manuel de littérature anglaise, paru en 1938, avait, mine de rien ou de pas grand-chose, quelques atouts majeurs pour me séduire.
Tout d'abord, de l'aveu même de son auteur, son dessein n'était pas d'intéresser l'érudit mais plutôt le lecteur moyen.
Ce que je crois être.
Ensuite, passant sous silence les auteurs qui n'ont plus d'importance que pour les étudiants, l'ouvrage se proposait de dégager, dans la période moderne et contemporaine, ce qui reste vraiment vivant de la littérature anglaise.
Il était alors question d'évoquer Stevenson, Kipling et surtout H.G. Wells.
L'offre était tentante.
Sur un air d'Iron Maiden, affaire fut faite !
L'usage est de faire remonter l'Histoire de la littérature anglaise jusqu'aux premiers balbutiements des envahisseurs saxons.
On parlera donc, pour ne heurter aucun préjugé, de littérature "anglo-saxonne".
Son premier sommet fut Geffroy Chaucer, le seul homme qui, à son époque, reçut le don de la poésie ...
Puis vient la Renaissance et la littérature Elisabéthaine, la poésie et la prose.
Le théâtre s'affirme, devient une institution nationale.
William Shakespeare apparaît, domine la littérature de tous les temps ...
La seconde éclosion littéraire, à l'époque de la reine Anne, voit deux géants dominer, de très haut, leur époque : William de Foe et Jonathan Swift ...
Mais le 18ème siècle sonne l'heure du grand départ pour le roman anglais ...
Tout vient à point à qui sait attendre.
C'est autour de l'immense H.G. Wells que j'attendais Paul Dottin.
Et petite déception ... son analyse sur l'oeuvre du maitre est un peu convenue.
Elle est de celles qui depuis ont été maintes fois reprises et répétées.
Elle n'offre rien de bien nouveau sinon qu'elle a l'originalité d'avoir été écrite du vivant même d'Herbert Georges Wells.
De plus, définissant sa tâche comme celle d'un historien, Paul Dottin, doyen de la faculté de Toulouse, parle d'une incontestable supériorité du génie britannique dans la poésie et le drame.
Il annonce pour ce dernier une prochaine suprématie dans l'art du romancier.
Même écrit dans un style vivant et agréable, tout ceci n'est-il pas un tout petit peu partisan ...
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Dans le groupe de ceux qui ont fait revivre la veille tradition du roman historique, on peut signaler Maurice Hewlett (1861-1923), dont un ouvrage délicieux, "les amants de la forêt", fait revivre l'Angleterre normande,- Sanley Weyman (1855-1927), qui a eu l'impudence de vouloir rivaliser avec Alexandre Dumas en romançant l'Histoire de France ("la maison du loup", 1890) ...