Les années rouge et noir, tome 2 : Alain

Les années rouge et noir, ce sont ces années qui ont opposé fascisme et communisme pendant la seconde guerre mondiale, et même au-delà. Convard et Boisserie présentent dans cette série BD en quatre tomes les trente glorieuses, version manipulations et compromissions.

Ce deuxième tome est consacré à Alain Véron, dont le frère Jean a été exécuté en 1944 avec son groupe de résistants communistes dans la cour de la préfecture de police par des hommes d'Aimé Bacchelli, informé par Agnès Laborde qu'ils s'apprêtaient à récupérer les fiches mécanographiques qui contiennent tant de secrets sur les personnalités de la France libérée. Alain vit lui l'après-guerre sans engagement politique marqué. Certes les anciens camarades de son frère lui trouvent un boulot aux usines Renault de Billancourt, mais lui préfère encore les clubs, le jazz et … les hommes.

En 1946, Agnès a beau être avec les vainqueurs et fréquenter les cabinets ministériels, elle vit avec l'angoisse que sa dénonciation de 1944 soit rendue publique, ce que Simone, la jeune journaliste pourrait fort bien faire, car elle a assisté aux rencontres entre Bacchelli et Agnès. Bacchelli, l'ancien collaborateur zélé, est emprisonné. Par avocat interposé, il tente d'inciter Agnès à intervenir en sa faveur.

Les premiers mois de la libération vont vite confirmer l'analyse de Bacchelli : De Gaulle se heurte aux jeu des partis et à l'opposition du parti communiste. Les nouveaux dirigeants ont trop besoin d'hommes expérimentés comme lui, et de ses fameuses fiches, qu'il ne désespère pas de récupérer.

Au travers des destins croisés de leurs personnages, Convard et Boisserie racontent l'immédiat après-guerre, le rationnement, mais aussi les espoirs de la société et l'opposition Est-Ouest qui se met en place.

Cet épisode est intéressant par la présentation qu'il fait de cette période sur laquelle les cours d'histoire passent vite. Les dessins de Douay conviennent mieux à cet épisode un peu agité.

Scénario : Pierre Boisserie & Didier Convard
Dessin : Stéphanie Douay
Couleur : Marie Galopin

Le premier tome concernait Agnès Laborde, résistante, mais pas que...
Le deuxième tome concerne la période 1946-1951 et se consacre à Alain Véron, OS chez Renault-Billancourt la semaine et taxi-boy le week-end pour arrondir ses fins de mois. Celui-ci cherche à comprendre pourquoi son frère, Jean, a été exécuté le 20 août 1944.
Il est difficile de reconnaître les personnages, comme dans le premier tome. Mais l'Histoire, machiavélique, est très intéressante.
Direction tome 3.

J'ai emprunté cette série parce que, ayant adoré Il était une fois en France, qui traite du même sujet, j'ai pensé que qu'elle serait du même acabit.
Malheureusement il ne suffit pas de s'emparer d'un sujet sulfureux (en l'occurrence la collaboration) pour en faire une bonne histoire...
Chaque tome est un peu plus centré sur l'un des personnages, ici c'est Alain, un jeune ouvrier de chez Renault, qui cherche la vérité sur la mort de son frère, résistant fusillé en 1944, que nous suivons de 1946 à 1952.
Le scénario comporte trop de personnages, et trop d'histoires secondaires dans lesquels il s'éparpille. Par exemple, pour Alain, il y a son enquête sur son frère, mais aussi son homosexualité et en plus les grèves chez Renault. Ça fait déjà beaucoup, et chacun de ces thèmes aurait mérité un approfondissement. Or ce n'est qu'un des personnages, il y en a beaucoup d'autres et chacun traîne ses secrets, ses casseroles. Les liens entre eux semblent parfois artificiels, les auteurs ont voulu mettre trop de choses dans leur histoire, et c'est un défaut que je rencontre de plus en plus fréquemment. Je préférerais qu'il y ait moins de personnages, moins de ficelles à tirer mais que ce soit plus approfondi et plus intéressant. Parce que là, finalement, on passe d'un personnage à l'autre sans avoir le temps de les connaitre ni de les comprendre, et ce malgré la profusion de textes.
Quant aux dessins, grosse déception, je les trouve bâclés. Seuls les personnages féminins et les décors sont soignés, les visages des hommes sont souvent grimaçants au lieu d'être expressifs, et leurs corps semblent trop raides, dégingandés. Est-ce pour signifier que ce ne sont que des pantins ? Je ne sais pas.
Ce qui m'a le plus intéressée ce sont les personnages féminins, qui ont plus d'épaisseur, notamment celles qui travaillent pour le magazine Elle. J'ai bien aimé aussi les passages sur les mouvements ouvriers et la lutte entre la CGT et le PCF.

Voilà une BD, éditée aux éditions des Arènes et tirée du roman de Gérard Delteil, un roman que je n'ai pas lu donc il va m'être difficile de donner un avis sur l'adaptation mais d'emblée, j'ai été séduite d'un point de vue historique, une période de l'histoire de France qui m'intéresse et qui est au programme des élèves de troisième, voilà un document qu'ils pourraient étudier et que je vais donc conseiller à mon fils de 14 ans et des poussières… encore faut-il qu'il accepte la propositon…

On y évoque la libération, l'épuration, l'antagonisme entre FFL (les Forces françaises libres), FFI (les Forces françaises de l'intérieur ) et communistes, les fameuses fiches de renseignements mises en place sous Vichy. Bref, chantage, dénonciation, épuration, histoire d'amour sont au programme.

Le premier tome est centré sur Agnès Laborde gaulliste et anti-communiste ce qui ne l'empêchera pas d'avoir une brève histoire d'amour avec un résistant communiste dont l'issue sera fatale pour ce dernier. Beaucoup de textes, de bulles ce qui n'est pas pour me déplaire, une chouette saga historico-politique qui s'annonce, les dessins sont simples, de qualité, du sombre, de la couleur, c'est réaliste et classique dans l'ensemble et très bien documenté. Je ne manquerai pas de mettre la main sur la suite. Je vous conseille donc.

Le scénario : Pierre Boisserie et Didier Convard
Le dessin : Stéphane Douay
Couleur : Marie Galopin
Lien : https://chroniquesaigues.com..

Les années d'après guerre, la France se reconstruit. En politique, c'est la confrontation entre les communistes et le gouvernement majoritairement à droite. Ces années sont marquées par la guerre d'Indochine et les grèves menées par les syndicats. Et malgré que la guerre soit finie, la violence est encore bien présente...