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EAN : 9782362291432
272 pages
Editions Bruno Doucey (11/02/2017)
4.07/5   7 notes
Résumé :
L’anthologie que nous publions pour la 19ème édition du Printemps des Poètes est une invitation à explorer le continent injustement méconnu de la poésie africaine. Et cela ressemble à un voyage. Voyage dans le temps, à la rencontre des griots et de l’oralité native du poème ; voyage dans l’espace, d’est en ouest, du nord au sud, sans ignorer les territoires situés au-delà du continent. Car toutes les Afrique cohabitent dans ce livre : méditerranéenne, saharienne, sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Douze régions d'Afrique et des Caraïbes chantées, contées, clamées, pleurées.
Des auteurs connus et surtout inconnus qui explorent la géographie du corps, la géographie du monde.
De la détresse, de la douleur, de la colère, de l'espérance. Un hymne à l'Afrique. Sensualité et réalisme s'affrontent dans un rythme à la fois fougueux et apaisé. Une poésie contemporaine qui ne lâche rien.
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Cette anthologie est un ensemble d'extraits de textes de différents auteurs du continent africain et de sa diaspora. J'ai apprécié la qualité des morceaux choisis et leurs répartitions en fonction des régions géographiques d'où sont issues leurs auteurs. Un très beau livre à lire. Coup de coeur 2017. La suite sur le blog.
Lien : https://lacalebassealivres.c..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Trois ethnies

Trois ethnies
Trois jolis sourires,
Trois jeunes destins,
Trois petites filles,
Trois éclats de rires qui chatouillent les manguiers.

Elles jouent en cercle en se tenant la main,
Sandales et peurs au vent,
Trois rêves ludiques,
Trois chansons.

Un, deux, trois, elles sautillent,
Et petites nattes se hissent à l'horizon.
Un, deux, trois, elles sautillent,
Six petits pieds se posent sur la terre fébrile;
Fraîchement violée par ses fils,
Féconde et porteuse en son sein de l'infâme.

Un, deux, trois, et la terre minée s'ouvre,
Rugissante et béante,
Purulente de petits monstres,
Elle avale les trois chansons

Trois petits bouts d'enfance s'envolent en éclats.
Trois rêves déchiquetés, trois rires muets.
Trois destins étouffés, trois boutons de fleurs écrasés.
Trois chants inachevés.

Un, deux, trois pleurs identiques s'élèvent dans un ciel désastré.
Trois silhouettes vêtues d'imvutano noirs s'allongent,
Cheveux rasés, âmes calcinées.

Trois mères,
Tris plaies.
Trois cœurs fendus à jamais.
Hutu, Tutsi, Twa.
Trois ethnies.
Une seule agonie.
Un seul fleuve de larmes qui s'écoule et s'écoule, à l'infini

Et ce silence
Le silence lourd et écarlate du sang des innocents.

Ketty Nivyabandi (Chants du métissage)
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Anachorète



Hier j’ai regardé ses rides une à une
J’ai dévisagé les sillons de son âme
Pour dérouler le fil des ans
Qui ont tissé tant d’histoires sur sa peau.

Hier je me suis approchée de sa demeure
Frêle et éphémère
Gardant les traces de sa vie nomade
Terre meuble, qui se déplace avec ses pas.

Hier je me suis approchée de son oasis
Son dromadaire m’accueille larmoyant
Face à la dune, l’unique dune
Il veille sur les rides de l’ermite.

Il enfile ses poèmes un à un pour conter le désert
Il dit que les poèmes ne lui appartiennent pas
Les vents lui ont offert les vers
Et les tempêtes la mémoire pour les garder.

Maintenant c’est l’heure du thé
Le bois sec brûle
C’est le moment
De se souvenir du sens des vents
Les plus belles histoires
Sont celles où les êtres s’aiment dans le dénuement
Et les plus cruelles
Sont celles où les êtres se font la guerre dans l’opulence.

Hier j’ai regardé ses rides une à une
J’ai dévisagé les sillons de son âme
Pour dérouler le fil des ans
Qui ont tissé tant d’histoires sur sa peau.


//Habiba Djahnine
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Griot de ma race



Je suis griot de ma race :
Poète, troubadour ;
Je chante très haut ma race, mon sang,
Qui clame qui je suis.

Je suis… bois d’ébène,
Que ne consume le feu lent du mensonge.
Je suis… la latérite rouge du sang farouche de mes
  ancêtres.

Je suis… la brousse inviolée,
Royaume des singes hurleurs.

Pas le Nègre des bas quartiers,
Relégué dans la fange fétide, la suie qui colle ;
Là-bas, dans la ville grise, qui accable, qui tue.

Je suis… qui tu ignores :
Soleil sans leurre; pas de néon hypocrite.
Je suis… le clair de lune serein, complice des ébats
  nocturnes,

Je suis le sang qui galope, se cabre d’impatience
Dans le dédale de mes artères. Je suis qui tu ignores.
Je crache sur l’esprit immonde.

Et voici que je romps les chaînes,
Et le silence menteur
Que tu jetas sur moi.


//Ndèye Coumba Diakhaté
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honte...

honte à toi qui me cantonnes
à ce lopin de terre
et me donnes le tam-tam à battre

prends donc ta Négritude creuse
porte-la comme viatique
surtout n'oublie pas ta sagaie
encore moins ta natte
on t'attend ainsi
vêtu de peau de léopard

je n'ai pour attaches
que la somme des intersections
les échos de Babel

Alain Mabanckou (tant que les arbres s'enracineront dans la terre, Mémoire d'encrier)
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L'amour après l'amour DEREK WALCOTT
Le temps viendra
où, avec allégresse,
tu t'accueilleras toi-même, arrivant
devant ta propre porte, ton propre miroir,
et chacun sourira du bon accueil de l'autre

et dira : assieds-toi. Mange.
Tu aimeras de nouveau l'étranger qui était toi.
Donne du vin. Donne du pain. Redonne ton cœur
à lui-même, à l'étranger qui t'a aimé

toute ta vie, que tu as négligé
pour un autre, et qui te connait par cœur.
Prends sur l'étagère les lettres d'amour,

les photos, les mots désespérés,
détache ton image du miroir.
Assieds-toi. Régale-toi de ta vie.
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VLEEL 300 Rencontre littéraire avec Bruno Doucey, Indomptables, Éditions Emmanuelle Collas
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