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EAN : 9782362292736
272 pages
Editions Bruno Doucey (16/01/2020)
3.95/5   11 notes
Résumé :
Le courage... Les Editions Bruno Doucey ne pouvaient rêver d'une thématique plus appropriée pour leur dixième anniversaire ! Non qu'il y ait une forme de bravoure à éditer des poètes, mais parce que toutes les valeurs portées par la maison depuis une décennie se trouve condensées en un seul terme drapé de lumière et de nuit : mettre du coeur à vivre et à chanter la vie, trouver la force de dire non, vivre en insoumis, se battre contre la maladie, surmonter le deuil,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique

" En poésie, l'oiseau du coeur est plus vaste que le ciel", écrit Bruno Doucey, l'éditeur de ce recueil, célébrant le printemps des poètes 2020, consacré au courage. Car n'oublions pas que le courage vient du mot coeur...

Dix variations autour de ce thème, de " Mère courage" à " Se battre pour la vie", en passant par " le courage d'aimer" ou " Dire non", et ma préférée car la plus positive" Chanter la vie". Autant de nuances pour cette notion très riche de sens. de nombreux poètes, surtout contemporains, l'illustrent, et de belles citations d'auteur(e) débutent chaque chapitre.

J'y ai retrouvé l'unique poème de Marianne Cohn qui me fait toujours aussi mal à la lecture" Je trahirai demain...". Non, elle n'a pas trahi, cette résistance juive, pourtant torturée et finalement morte sous les coups, pour protéger des enfants... C'est un autre homme victime des nazis, Primo Levi, qui écrit:" Quand la souffrance vous tombe dessus, quand on ne peut pas l'éviter, alors le mieux est de s'armer de courage, de ceindre de force ses reins."

Tous les textes m'ont interpellée. Tous ont leur beauté, leur intérêt. Remerciant la vie ou rageurs, meurtris mais vivants, des mots puissants et émouvants jaillissent , nous emplisssent d'espoir. Au-dela des souffrances, des échecs, des injustices, il y a :
" Des silhouettes humaines penchėes ensemble dans un effort
Des êtres en route vers une invisible frontière
La liberté bafouée guidant leur pas
Une même quête d'horizon"....



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Allez, je m'arme de courage pour critiquer cet important recueil de poésies !
Tout d'abord, je remercie énormément Babelio et les Editions Bruno Doucey de m'avoir offert en avant-première cet ouvrage nécessaire.
J'avoue ne pas être une fervente lectrice de poésies, mais, en l'inscrivant sur ma liste de demande à l'avant-dernière masse critique, je me suis dit : "pourquoi pas ?"
Et j'ai bien fait, car tout au long de ma lecture (en grande partie à voix haute, cela va sans dire) j'ai rencontré de véritables pépites littéraires, des poèmes plus obscurs, aussi, hélas.
Du point de vue pratique, la division en chapitres sur les différentes raisons d'être courageux (ou courageuse) m'a semblée intéressante, la biographie de chaque auteur à la fin du livre m'a été bien utile et la quatrième de couverture sous forme d'acrostiche réalisé à partir de fragments de poèmes est originale.
Ce livre m'a permit d'affiner mes goûts en la matière : ainsi, je préfère nettement les poèmes courts (les haïkus m'attirent depuis longtemps) et ceux en prose qui racontent une histoire. Heureusement, il y en a beaucoup ici. Et je n'ai pas forcément apprécié les poèmes de romanciers célèbres et que je connaissais, peut-être en attendais-je trop (cf. Paola Pigani, Margaret Atwood ; exception : Cécile Coulon).
Je rajoute que beaucoup de ces oeuvres sont inédites, merci là encore aux Editions Bruno Doucey.
Si je n'ai pas su apprécier certains poèmes d'un auteur étranger à leur juste valeur, est-ce à cause de la traduction ? il aurait été parfois agréable d'avoir la langue originale à côté de sa traduction, à mon avis.
Ces poèmes sont très divers, il y a même un chant navajo et une chanson de la Grande Sophie !
Voici quelques unes de mes notes précisant brièvement pourquoi j'ai aimé les oeuvres de ces poètes - ou pas éventuellement - :
- Marie-José Marçal : émouvant quand on connait sa fin ;
- Matsuo Atsuyuki : parce que Hiroshima et Nagasaki, parce que haïku rénové et libéré des codes ;
- Emmanuel Merle : le courage de marcher le soir, vraiment poétique ;
- Marie-Hélène Voyer : incitation à surmonter sa peur du noir ;
- Geneviève Metge : court, mais beau, tout est dit en peu de mots ;
- Edwin Madrid : aux femmes pauvres et fortes ;
- Joël Vernet : récit en prose poétique de sa dernière visite à sa mère, magnifique ;
- Samantha Barendson : son poème en prose dit bien l'absence de l'être aimé ;
- Nizim Hikmet : narre en termes simples la dureté de l'exil ;
- Caroline Boidé : authentique poétesse ;
- Yvon le Men : heurs et malheurs des chômeurs bretons ;
- Katerine Apostolopoulos : à chanter !
- Herman Hesse : admirable écrivain pacifiste ;
- Florentine Rey : féministe, court et percutant ;
- Fabienne Swiatly ; merci pour elles. L'avant-dernier paragraphe me fait penser à une scène vécue dans une petite bibliothèque où j'allais assister à une conférence alors qu'une femme de ménage en foulard passait le balai - Louis-Philippe Dalembert : merci pour lui (Cédric Herrou)
- Andrée Chedid : grande poétesse, court et prenant ;
- Virginie Favier : bien dit , mots simples mais justes ;
- Stephen Bertrand : recherché, intellectuel, chantant ;
- Jacques Darras : aie ! j'ai eu du mal !
- Luis Mizon : fruit magnifique d'une expérience vécue (l'exil) ;
- Hélène Dorion : me fait penser à l'hiver québécois, beauté et originalité ( de l'espace entre les lignes en particulier) ;
- Bruno Doucey : original, bien vu, stances, respirations ;
- Michel Baglin : coup de coeur, très émouvant, à relire, ode à la vie mais...
- Ceija Stojka : magnifique chant tzigane ;
- Marianne Cohn : poème écrit sous la torture par une femme qui a refusé de trahir ;
- Pierre Kobel : merci pour elle : Razan Zaitouneh, avocate et militante syrienne des droits humains portée disparue ;
- Thierry Renard : merci pour lui : Massoud ;
- Nolwenn Korbell : merci pour elle : Anna Politivskaïa ;
- Pierre Seghers : à la résistance des grecs, jamais le courage n'a si bien porté son nom ;
- Edith Thomas : lève-toi et marche, beau poème parmi tous ;
- Michel Ménaché : merci pour elle : Louise Michel de tout coeur ;
- Maram Al-Masri : merci pour eux : les réfugiés syriens, poème extrêmement émouvant et - hélas ! - réaliste ;
- Serge Pey : pour les Kurdes, merci pour eux ;
- Victor Jara : poème inachevé, hélas mais qui donne de la force aux chiliens ;
- Et l'ouvrage se termine par un très long écrit d'un poète brésilien, Alexei Bruno, "Les Résistants" : à tous ceux qui résistent à la modernité, à l'horrible obsolescence programmée, aux peuples autochtones, aux sauvages, aux non civilisés. Il s'agit d'un hommage aux peuples primitifs qui nous aident à réfléchir au sens de la vie et à conserver un peu de notre humanité. C'est aussi un méli-mélo de critique contre notre société trop policée.

En conclusion, je ne peux que recommander cet ouvrage fort complet à tous les lecteurs adultes ou adolescents, amateurs de poésie ou pas, achetez-le afin de pouvoir relire vos poèmes préférés lors des moments difficiles que nous réserve le monde actuel et la vie en général.
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https://unmotpourtouspourunmot.blogspot.com/2020/02/courage-dix-variations-sur-le-courage.html

Le courage, c'est résister à tout ce qui va trahir nos idées signait Edgar Morin.
Qu'il est rude de résister, heureusement certains se lancent, gardent le cap, parfois ils en meurent parfois ils surprennent et triomphent.
L'important n'est-il pas toujours d'essayer, affronter la peur, vaincre le gouffre du collectif bien-pensant ?
Courage de dire, de faire, de s'opposer.
Que vaut l'hardiesse face à l'insondable moquerie du monde, qui n'entend pas, ne voit pas, ne dis plus rien?

Ce recueil est composé de 10 variations autour d'un thème aussi vaste que les individus qui compose ce monde. Une grande diversité d'auteurs et de plumes. Un recueil inspirant et éclectique. Un étendard poétique à la résilience, un hymne à la vie.

Beaucoup de poèmes de cet ouvrage m'ont animé et séduite et puisqu'il ne m'était pas possible d'en choisir un pour illustrer ce billet, voici le mien :

Je ne suis pas conforme, je ne me soumets pas, je ne me tais pas, mais je brûle de dire, de voir, et de résister.

Ils souhaitent l'obéissance,
Réponses automatisées, travail lisse et sans accro,
une soumission volontaire.

Peu importe les valeurs et l'éthique, il faut obtempérer,
même sans rationalité,
même sans cohérence,
être un soldat servile et fidèle.

Une opposition,
et la hiérarchie s'ébranle,
échange de faveurs légales,
traitement bienveillant contre acquiescement normé.
Système aliénant et dominateur.

Les réprimandes,
toujours en public
Dénoncer le rebelle,
lui signifier qu'il doit apprendre à se taire sous peine de quarantaine.
Ils font peur les récalcitrants, on les préfère muselés.

Nous sommes des automates désarticulés aux prises d'un pouvoir que nous ne maîtrisons pas et qui nous emprisonne.

L'épilogue résidera dans la fuite ou la sujétion,
peu importe le prix, pour soi ou les autres.

Partir et survivre, ou rester enseveli sous la colère et l'inertie ?
L'échappé est-il faible ou sage ?
Valeureux ou tremblant ?
Dois-t-on choisir ?
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Du courage il en faut en cette période étrange. Quand l'incertitude, la peur ou la haine s'embrasent, les voix des poètes se révèlent salvatrices.

Ce recueil explore les différentes formes de courage. le courage d'être soi, celui de résister ou d'aimer, le courage de dire non ou encore celui d'acclamer la vie, voilà quelques exemples des thèmes que le recueil explore. Un partie plus que les autres a résonné en moi, celle du courage des mères. Parce que c'est celui que je convoque en ce moment, celui qui m'est nécessaire.

Les voix de ceux qui luttent me bouleversent toujours. le poème de Marianne Cohn, cette résistante assassinée par la gestapo sans livrer aucune information ou encore celui de Déwé Gorodé, militant indépendantiste calédonien, m'ont particulièrement émue. Certains poèmes sont des hommages à ceux qui ont su se dresser contre l'injustice ou la haine. Louis-Philippe Dalembert évoque Cédric Hernou, Michel Ménaché convoque le souvenir de Louise Michel et Thierry Renard salue le colonel Massoud de ses vers. D'autres figures en lutte peuplent ce recueil, autant de modèles de courages et de résistances vers lesquels tourner nos regards inquiets.

La voix des poètes se fait antidote, fortifiant pour l'humanité de leurs lecteurs. Ce recueil offre des petites doses de courage à distiller dans nos vies. Des vers réunis ensemble pour devenir source de courage et lueur dans l'obscurité.

La découverte de recueil, rituel vespéral de ces derniers mois, m'a réjouit tout au long de sa lecture pour se terminer en apothéose avec le long poème du bretillien Alexei Bueno.
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C'est toujours un plaisir de lire la nouvelle anthologie du Printemps des Poètes aux Éditions Bruno Doucey. Courage ! Dix variations sur le courage et un chant de résistance nous emmène sur les chemins de la résistance et des drames à surmonter (le deuil, la maladie, la guerre, l'exil, etc.). A travers 10 thèmes en lien avec le courage (se battre pour la vie, le dépassement de soi, le coeur en rage, chanter la vie, dire non, etc.), le lecteur découvre des poèmes (parfois inédits) d'auteurs contemporains de différentes origines. Les notices biographiques permettent d'en apprendre davantage sur les poètes de l'anthologie. le chant final du poète brésilien Alexei Bueno (Les résistants) et ses riches références nous amène à nous interroger sur le sens de la vie et les aspects négatifs de la modernité.
Des poèmes à découvrir, à piocher ou à analyser pour exploiter le thème du 22e Printemps des Poètes.

Lien : https://roxane-feuilledeblog..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Rien n’avait résisté…



Rien n’avait résisté ni le fer ni l’acier
Dieu est une arme plus cruelle
que la houe du jardinier
j’aurais voulu me coucher dans la terre une
jarre d’eau fraîche à portée de main mais
où étaient mes mains ?

J’ai recollé ma tête et mes pieds
pour épargner le sable

mais rien ne tenait on avait broyé mes os
Alors j’ai suivi la route des fourmis
mon souffle dans leurs pattes
La colonne avançait en bénissant les nuages
pour trois gouttes d’eau
aucun dieu ne nous a aidés.

Nos pieds allaient vers la mer
loin des arbres à histoires
Nous marchions vers un monde
que nous ne connaissions pas
nos sandales ne comprenaient plus le sable.

La marche m’a forcée
à habiter mon corps
le désert à l’oublier
La mer fut un miracle
je l’ai remerciée de nous porter
plus encore de nous laisser.

Ce que j’ai vu
aucune eau ne pourra l’effacer
aucune source aucune pluie la
mer elle-même a renoncé.

Aujourd’hui je suis là de l’autre côté
avec ma peau d’hier et d’avant-hier
je suis là et je vous regarde grande comme je peux
avec ce poids au bout de mes bras
Des ondes me traversent que je ne comprends pas
ni la force qui me porte
ni le courage qu’elles me donnent
Si je le savais mon cœur s’en irait avec elles.


//Marilyse Leroux
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Des hommes
Ont su mourir
Pour demeurer des hommes

Par-dessus les épaules
De leurs tueurs
Ils voyaient leur maison
Leur femme
Leur moisson
Leur pays d'arbres et de fleuves

Et pour ne pas crier
Ils enfoncaient les ongles
Dans l'azur

Pierre Emmanuel.
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L a saison du courage
E au humble jetée sur le printemps

C ourber l'échine, aller contre le vent
O uvrir aux femmes opprimées, piétinées
U ne espérance derrière les fenêtres
R ésister, s'évader, survivre
A imer à corps perdu
G arder les mots en vie
E t puis rire toute une éternité dedans la terre
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Poèmes d’un rescapé
1965



La tumeur
de mon bras a eu
vingt ans cet été

Mes globules blancs
suffisent à peine
C’est l’été dirait-on

Libellules au ciel
Dans ma tête les enfants
qui ne vieilliront jamais

Lauriers-roses dans la ville
Criant dans les rues je défile
cette année encore

Comme à l’ordinaire
les érables rougissent où
sont les cendres des enfants

Pour le nouvel an
couper une branche de prunier au
cimetière des enfants

Seule chose au monde en
quoi je puis croire cette
pierre que je caresse

// Matsuo Atsuyuki
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Le courage



Dans ces pas en suspens
Dans ces yeux refermés
Dans le corps qui se fend
Dans la voix effacée

Dans la main qui se tend
Dans le pas qui hésite
Dans ces regards fuyants
Dans ces êtres qui t’évitent

Que pourrais-tu attendre
Autour on applaudit
Mais oui on t’encourage
Tu avances on sourit

Tu poursuis le chemin
Tu ne l’as pas choisi

On redoute la pitié
On doute de l’amitié

Certains parlent de courage
En ignorant le coût
On occulte la rage
La colère le dégout
On est loin d’être sage

On voudrait bien en rire
On espère toujours
On regarde la lumière
Et on choisit de vivre

//Sabine Péglion
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