Merci à Babelio, aux Éditions « Bruno Doucey » et aux auteurs de ces magnifiques textes qui à travers le temps nous prouvent que l’homme est un loup pour l’homme et un sacré enculé…
Du coup ça m'a inspiré...
"Poésie sel de mes émotions,
Noyés mes yeux de tous les mots qui s’y reflètent,
Balayant de gauche à droite la magie qui s’écoule de leurs courbes,
L’écriture trempée de mille sens, dans le silence de l’homme,
Qui panse une main couché sur le papier ses blessures
Aphorique de vérités qui pleure sa folie… "
"L’homme est un animal,
Qui sait pleurer,
Mais pas assez… "
"La peur fuse à vos oreilles,
Pan t’es mort,
La mère pleure..."
"Petit trou creusé,
Allongé dans les tranchées,
Ils t’ont enterré…"
"Haiku, mon cul,
Poésie ma bite,
Prose mycose,
A trainer sa bite dans un cul, tu peux te chopper des sales trucs… "
"Ils ont inventé la religion pour guérir la paresse de l’esprit,
Ils ont inventé le fanatisme pour justifier leur mépris,
Ils ont inventé la guerre pour festoyer leur bêtise... "
"A terre patriote, fuyez pauvre fous,
Le sang coule dans les ruines de plombs tombés au combat,
Courez, lâches, infâmes, crevés au fond de l’horreur des hommes..."
"Patriotes de mes couilles,
Assis sur le divin,
Je pleure mes enfants..."
"Bataille dans le sang,
Oreiller à plumes,
Les uns crèvent,
Les autres roupillent…"
"Dans les champs de blés se vente ma sérénité,
Dans les champs de bataille se répandent mes entrailles,
Vivants qui pleurent après les morts dans leur recueil,
Pendant que les morts gisent dans leurs cercueils,
La foi est gravée dans le bois de l’oublié…"
"Ils ont hurlé
Les femmes et les enfants d’abord,
Ils ont salué
Le bourreau de l’immonde,
Ils ont tiré
Dans la chair de l’innocence… "
Fallait que je termine mes conneries sur un truc plus positif :
"Ô dieu de tous les hommes, je n’ai ni couleur de peau, ni croyance
Avec une tête de cul certains diront, les gens pensent avec les yeux
Ô dieu de tous les hommes, je suis anonyme dans l’immensité de ton divan
J’implore ton pardon, j’ai perdu ton existence à l’adolescence,
Ô dieu de tous les hommes, tu avais oublié de me glisser mon égoïsme sous le sapin
Enculé de fils de pute m’ont pêché à l’esprit, Marie couche-toi là comme disait ma mère
Ô dieu de tous les hommes, j’ai trouvé ma croix dans la branlette,
Ma damnation sous les draps, plaisir divin à grogner comme le malin,
Ô dieu de tous les hommes, tu as écouté mes prières de branleur
Mes larmes pleurées, crachées sur les images de la déchéance,
Ô dieu de tous les hommes, j’étais obsédé par cette grâce de courbes
Mimés de mes mains, je salivais d’envie, jouissant moulé comme un con,
Ô dieu de tous les hommes, elle est apparue comme le sein sur mes lèvres
Belle à mes yeux, taillée dans la luxure, à damner les saints,
Ô dieu de tous les hommes, je l’imaginais bouffeuse de curiosité,
Elle est l’incarnation du cul et de la beauté,
Ô dieu de tous les hommes, merci pour toutes tes conneries..."
A plus les copains…
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Ils étaient huit jeunes hommes
Ils étaient huit jeunes hommes, nus, nus et qui tremblaient
ils étaient descendus, gelés, enchaînés,
l’un derrière l’autre, nus, les mains dans le dos
et ils savaient pour sûr, ils se savaient condamnés :
le grand camion, au fond, le long de la grande allée,
l’allée des longs cyprès, longs, hauts, est venu s’arrêter,
et les huit jeunes hommes nus, blancs, sans mot sont descendus
entre des hommes verts, vert clair, qui les font se tenir :
se tenir, blancs, nus, devant la grande tombe,
devant le grand trou, long, profond, tout juste creusé,
là tout le long, là, le long de l’allée,
derrière les tombeaux, tout le long, comme une longue tranchée :
par la mitraillette, d’un coup, ils ont tous plongé
dans la longue tranchée, blancs, nus, avec un peu de sang
sur leurs torses blancs, blancs, nus, aux premières aurores :
ils étaient huit jeunes hommes, nus, dépouillés de lendemains.
// Charles Camproux (30/06/1908 – 1994)
Ils sont venus…
Ils sont venus
au clair de lune
au rythme du tam-tam
ce soir-là
comme toujours
l’on dansait
l’on riait
brillant avenir
ils sont venus
civilisation
bibles sous le bras
fusils en mains
les morts se sont entassés
l’on a pleuré
et le tam-tam s’est tu
silence profond comme la mort.
// François Sengat-Kuo (4 août 1931 - septembre 1997)
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens ......
Il tue
extrait 2
Il est le guerrier des tueries inutiles
[…]
Il jouit
de l’odeur du sang
Il est peut-être une mauvaise prière
Il est sans larme
Il ne sait pas la douleur de mourir
Il jouit
de la vengeance
Il se pose sur le rocher de la nuit
Et les ténèbres le réjouissent
Il ne porte pas de médaille d’honneur
Pas plus qu’un cœur blessé
Il n’a pas de foi
Et pourtant il proclame la grandeur de Dieu
Comme une chouette aveugle
Il erre parmi les rochers de la nuit.
// Fawzieh Rahgozar
/ Traduction Leili Anvar
Enfance
Colère devant l’enfant sans pain
ni mère qui mange de la terre
dessine des hélicoptères reste
debout dans son sommeil
Colère devant l’enfant au ventre outré
araignée de la misère
qui joue avec la terre
sous un soleil touriste
Colère devant l’enfant courant devant la guerre
jusqu’aux frontières
depuis sept ans sans s’arrêter
s’il ne se couche dans la terre
Colère devant la terre entière
la terre qui est le pain qui
est la joie
la maison et la mort
// Anna Gréki (14/03/1931 - 06/01/1966)
VLEEL 300 Rencontre littéraire avec Bruno Doucey, Indomptables, Éditions Emmanuelle Collas