AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Normand Baillargeon (Traducteur)Chantal Santerre (Traducteur)
EAN : 9782895960454
204 pages
Lux Éditeur (24/02/2007)
4.5/5   35 notes
Résumé :

Il y a deux siècles, nombreux étaient ceux qui considéraient l'esclavage, cette " institution particulière ", comme une chose acceptable, morale, voire tout à fait normale. Face à tant de cruauté, d'injustice et d'impunité, des voix se sont élevées, aux États-Unis et dans le monde entier. Aujourd'hui, plus personne ne pense que l'esclavage est une bonne chose. Lire ces Mémoires d'un escla... >Voir plus
Que lire après Mémoires d'un esclaveVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Voici un authentique récit d'esclave, publié en 1845 et qui bien que son véracité a été réfutée par certains fut un best-seller.
Né esclave, d'une femme noire et d'un blanc, probablement son maître, Frederick s'enfuit vers 20 ans. Il fréquenta les milieux abolitionnistes, fit des conférences à la demande de l'Anty Slavery Society et en devint un membre important. Il eut au cours de sa vie différentes responsabilités politiques. Il fut aussi un défenseur des droits des femmes.
Il écrivit également plus tard un second témoignage My bondage and my freedom en 1855. Puis Life And time of Frederick Douglas en 1881 révisé en 1892. Apparemment aucun n'est disponible en Français.
Cet écrit-ci commence à la petite enfance pour s'arrêter au moment où il prononce son premier discours public. Si bien sûr il relate tous les mauvais traitements et humiliations dont peuvent être victimes les esclaves, c'est avant tout une réflexion sur l'esclavage et ses conséquences sur la mentalité tant des esclaves que des propriétaires. En voici un exemple à propos de madame Auld qui lui en lui apprenant ses premières lettres met en place le processus de sa réflexion : « Hélas ! Ce bon coeur ne devait pas rester longtemps tel qu'il était. Elle tenait déjà dans ses mains le poison fatal d'un pouvoir sans responsabilité. Peu à peu l'oeuvre infernale commença. Ses yeux, naguère pleins d'une gaîté douce, devinrent, sous l'influence de l'esclavage, rouges de colère ; cette voix qui offrait un assemblage de sons les plus harmonieux, changea bientôt, et ne fit plus entendre que des accents durs et discordants ; ce visage d'ange fit place à des traits de démon. Ainsi l'esclavage est l'ennemi et de l'esclave et du maitre. »
Il passe les premières années de son enfance dans la plantation du colonel Lloyd, mais sans travailler dans les champs car trop jeune. Cela ne l'empêche pas de se rendre compte de la façon dont les choses se passent et surtout du pouvoir absolu des propriétaires, relayé par les inspecteurs. Ainsi il trace le portrait de l'un d'eux : « Monsieur Gore poussait au dernier point la maxime des propriétaires : « Il vaut mieux voir une douzaine d'esclaves recevoir des coups de fouet mal à propos, que de voir inspecteur convaincu en leur présence d'avoir eu tort. » « Il était économe de ses paroles, libéral de coups de fouet ; et il ne se servait jamais des premières lorsque les derniers pouvaient suffire. »
Vers dix ans il est vendu aux époux Auld afin de s'occuper de leur garçon. Dans un premier temps sa maitresse, agréable, commence à lui apprendre la lecture, lorsque son époux le lui défend parce que d'une part c'est interdit et d'autre part cela le rendrait impropre à faire un bon esclave en le rendant malheureux de son sort. le résultat est de convaincre l'enfant de la nécessité de savoir lire. Sans doute cela répondra-t-il à la question du pouvoir des Blancs à rendre les Noirs esclaves. Cependant dans un premier temps l'auteur donne raison à son maitre : « L'instruction m'avait révélé l'horreur de ma condition misérable, sans me fournir aucun remède. »
Mais ce sera le premier pas vers son émancipation, intellectuelle d'abord, physique ensuite.

Si le sujet vous intéresse vous pouvez consulter en ligne un certain nombre de ressources.
Le site esclavesenAmérique.org présente d'autres auteurs de témoignages avec quelques extraits. Pour les lecteurs maitrisant l'Anglais, l'université de Caroline du Sud met en ligne les mémoires publiées avant 1920 à cette adresse : http://docsouth.unc.edu/neh/texts.html. Tandis que la Bibliothèque du Congrès propose la transcription des récits oraux ainsi que des photos sur : Born in Slavery: Slave Narratives from the Federal Writers' Project, 1936-1938. L'université de Virginie propose une base d'images numérisées sur l'esclavage en Amérique.

Commenter  J’apprécie          274
C'est la romancière américaine Brit Bennett (L'autre moitié de soi et le coeur battant de nos mères) qui m'a mise sur la piste de ces Mémoires d'un esclave, citées dans son récent recueil d'essais (Je ne sais pas quoi faire des gentils blancs).

Le document fut rédigé par Frederick Douglass (1818-1895) dans le but bien précis d'asseoir sa crédibilité en tant qu'abolitionniste.

Nous y trouvons aujourd'hui un témoignage sur la vie d'esclaves du Maryland dans les années 1830-1840. Nous assistons à leur quotidien à la campagne, avec le travail dans les plantations, mais aussi à la ville lorsque le jeune esclave est chargé de s'occuper de l'enfant d'un couple de propriétaires. La seconde condition s'avère un peu moins cruelle et lui donnera l'occasion d'apprendre à lire et à écrire, clé, selon lui, de sa future accession à la liberté.

L'auteur rend compte avec sobriété de la dureté du traitement des esclaves, châtiments, injustice, sous-nutrition, et aussi des relations fortes entre certains captifs.

Dès la fin de son adolescence, le jeune Frederick Bailey, devenu « Douglass » plus tard pour échapper aux poursuites, rêve d'évasion. L'auteur jette un voile sur les détails de cet évènement, pour ne pas en révéler les ressorts et priver les autres captifs de chances de liberté. Ce passage nous tient pourtant en haleine.

Le récit de la vie d'homme libre, à New York puis dans le Massachussets, fait prendre un tour différent au texte, avec notamment des comparaisons intéressantes sur les positions contrastées du Sud et du Nord du pays en matière d'esclavage. L'auteur fait ainsi part son étonnement en découvrant des Blancs menant une vie confortable sans pour autant posséder d'esclaves...

Très riches, ces Mémoires sont tour à tour émouvantes et instructives.

Elles présentent l'originalité de rendre compte tout à la fois du regard candide de l'enfant-esclave, de la soif de liberté de l'adolescent, puis de l'analyse de l'abolitionniste, philosophe et homme politique que deviendra l'auteur.

Elles peuvent -entre autres intérêts- apporter un éclairage intimiste et aussi sociologique à la lecture d'oeuvres romanesques comme Underground Railroad, de Colson Whitehead, ou No home, de Yaa Gyasi, et nombre de fictions américaines.




Commenter  J’apprécie          182
Tous les esclaves d'Amérique n'étaient pas des nègres, noirs, bien noirs...certains avaient du sang blanc. Plus ou moins de sang blanc
Les femmes esclaves, étaient aussi des objets sexuels devant se plier aux désirs lubriques de leur maîtres et accouchaient souvent d'enfants métis, fruits de ces "amours"... des esclaves reproductrices....
C'était un excellent moyen pour le maître d'accroître son cheptel, de gagner l'argent en revendant même son fils ou sa fille à une autre famille...Bref, la saloperie -je n'ai pas d'autres mots- et l'indignité n'avaient pas de limite. La noirceur n'était pas dans la couleur de la peau.
Avec le temps, certains esclaves étaient presque aussi blancs que leurs maîtres.
Frédérick fut l'un d'eux, prêté par son père à d'autres, loué, vendu, passant de famille en famille, de conditions de travail "acceptables", mais peut-on accepter ces conditions de vie, aux coups de fouet et à la violence.
Le fouet, si utile pour faire obéir et punir les esclaves
Il apprit seul à lire, à assembler les lettres pour faire des mots : "En m'enseignant l'alphabet, ma maîtresse m'avait donné un pouce et plus rien de pouvait m'empêcher de prendre un pied." Ce n'était pas essentiel quand on est esclave, c'était même refusé...un esclave éduqué ayant tendance plus que les autres à comprendre le sens de sa vie et par conséquence à rechercher la liberté.
Une histoire vécue qui permet d'en apprendre un peu plus sur cette société américaine qui compta presque 4 millions d'esclaves en 1860. Les anecdotes sont nombreuses, mais surtout ce texte est une réflexion permettant d'analyser le contexte de l'esclavage, ce système de société sudiste.
Frederick la quittera, gagnera le Nord des Etats-Unis et ainsi sa liberté.
Ce n'est que plus tard, en 1845, qu'il rédigera ce texte paru sous le titre "Narrative of the Life of Frederick Douglass, an American Slave. Written by Himself". Il n'y cache rien, donne les noms de ceux qui l'ont frappé, fouetté, de celle qui lui appris l'alphabet, donne les noms d'autres esclaves. En faisant cela, il risquait sa vie, il le savait.
Nombreux sont les textes sur l'esclavage américain, des textes qui sont souvent des romans! Ce n'est pas le cas avec Mémoires d'un esclave...il s'agit d'un récit personnel, d'un témoignage, traduit et replacé par les annexes dans le contexte historique des Etats-Unis. Une chronologie en annexe également, retraçant la vie de l'auteur, ses rencontres, ses prises de position, complète utilement le texte, et ceux qui veulent en savoir encore plus disposent d'une liste d'ouvrages sur le thème.
Passionné par l'homme et son histoire, j'ai voulu en savoir un peu plus sur ce métis qui déclara : : "Si l'esclavage et la liberté sont multiples, tous les chemins de la liberté passent par l'éducation en général et par la lecture en particulier"...
J'ai lu en téléchargement le texte d'une quarantaine de pages, (qui permet de réviser nos notions d'anglais), le texte d'un discours édité le 5 juillet 1852 à Rochester dans le Corinthian Hall à Rochester ...à l'occasion de la Fête de l'Indépendance.
Il y clamait (en majuscules dans le texte, Page 30) "YOUR HANDS ARE FULL OF BLOOD"
Un témoignage indispensable et malheureusement toujours d'actualité dans d'autres parties du monde
Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          142
Frederick Douglass est né esclave aux États-Unis vers 1818 (les esclaves ne connaissaient généralement pas leur date de naissance précise, cette date est une estimation).
Dans ce livre, il nous raconte son histoire. Et cette histoire est saisissante ; la cruauté des maîtres successifs, le travail pénible, les conditions de vie terribles.
Dès son plus jeune âge, l'auteur refuse sa condition. Les esclaves n'ont pas le droit d'apprendre à lire ? Il apprendra ! Il apprendra même à écrire. Mais à partir du moment où il s'instruit, il prend pleinement conscience de sa condition d'esclave et veut à tout prix en sortir.
Après quelques péripéties il réussit à s'enfuir.
Il ne donne aucun détail sur son évasion. Il s'explique : il ne veut pas causer d'ennuis à ceux qui l'ont aidé, et ne veut pas éveiller la méfiance des maîtres pour laisser une chance à d'autres esclaves de s'échapper comme lui.

Ce livre ne peut bien évidemment laisser personne indifférent. C'est une lecture difficile mais nécessaire pour alimenter sa réflexion sur l'humanité.
Commenter  J’apprécie          120
Voici comme Frederik Douglass termine son récit

> Avec l'espoir sincère et fervent que ce petit livre pourra aider à faire la lumière sur le système esclavagiste américain et qu'il aidera à rapprocher, pour mes millions de frères enchaînés, le jour de la libération : ne pouvant, pour que mes humbles efforts soient couronnés de succès, compter que sur la force de la vérité, de la justice et de l'amour.
> Je soussigné renouvelle ici solennellement le voeu de me consacrer à cette cause sacrée,
>Frederik Douglass, Lynn, Massachusetts, le 28 avril 1845.

A se demander comment un homme qui a vu et vécu les choses monstrueuses et innommables qu'il décrit dans son récit peut le terminer par ses paroles de paix. Si on donnait des prix Nobel de la paix historiques, il en serait un des meilleurs récipiendaires.

Au début du XIXeme, il nait propriété du colonel Lloyd dont il est peut être le fils. Séparé de sa mère, il découvre la vie d'un esclave dans cette plantation, soumis au bon vouloir, à la toute puissance du maitre autorisé à commettre des actes de violences extrême, à laisser s'exprimer ses plus noires pulsions sans aucune conséquence. Frederik Douglass décrit certaines scènes dont il a été témoin ou qu'il a vécu avec une simplicité crue qui glace le lecteur.

Sa chance est d'avoir été envoyé très jeune chez un maitre de Baltimore dont la femme lui donnera des rudiments de lecture. Elle arrête lorsque le maitre le découvre "L'esclave ne doit rien connaître d'autre que la volonté du maître et comment lui obéir .... On ne pourrait plus le contrôler et il ne serait d'aucune valeur pour son maître."

Trop tard ! Ces mots là, prononcés devant lui comme s'il n'était rien, ont été un détonateur pour l'enfant et lui ont fait comprendre que, justement, il devait à apprendre à lire. Il n'aura de cesse d'y arriver, construisant ainsi son destin qui en fit un homme politique, un penseur et un écrivain.

Une lecture indispensable pour se rappeler de quoi un homme est capable. Je ne parle pas des horreurs commises par les esclavagistes ni du mal que les hommes peuvent faire aux autres hommes car cette liste là est très longue, mais de ce qu'un homme peut réussir s'il se bat, même lorsque les cartes qui lui ont été données au départ étaient plus que mauvaises.
>
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Je n’ai jamais approuvé la publicité qu’ont donnée quelques-uns des abolitionnistes de l’ouest à leur système pour faciliter la fuite des esclaves des États-Unis au Canada. Ils l’appellent le chemin de fer souterrain, mais ce n’est plus un secret pour personne, à cause des déclarations qu’ils ont faites ouvertement. J’honore la bonté de ces hommes et de ces femmes, qui montrent un si noble courage : j’applaudis à leur résolution de s’exposer à une persécution sanglante, en avouant publiquement leur participation à la fuite des esclaves. Mais en même temps, je ne vois guère en quoi une telle conduite est avantageuse, ni pour eux-mêmes ni pour les fugitifs ; en revanche, je suis tout à fait certain que ces déclarations publiques sont un mal réel pour les esclaves qui restent et qui aspirent à se sauver. Elles ne font rien pour instruire l’esclave, mais elles font beaucoup pour instruire le maître.

Commenter  J’apprécie          180
Lorsque les esclaves du colonel Lloyd rencontraient ceux de Jacob Jepson, ils se séparaient rarement sans se quereller au sujet de leurs maîtres ; les esclaves du colonel Lloyd maintenaient qu’il était le plus opulent, et ceux de M. Jepson, qu’il était le plus somptueux et le plus entreprenant. Les premiers se vantaient de ce que le colonel était assez riche pour acheter Jacob Jepson, et les derniers se vantaient de ce que celui-ci était homme à fouetter le colonel Lloyd. Ces disputes finissaient presque toujours par un combat, et l’on supposait que ceux qui battaient les autres avaient prouvé qu’ils avaient raison. Ils semblaient penser que la grandeur de leurs maîtres était de nature à rejaillir sur eux-mêmes. Être esclave, c’était sans doute une infortune, mais être l’esclave d’un homme pauvre, c’était véritablement un déshonneur.

Commenter  J’apprécie          130
Toute l'histoire des progrès de la liberté humaine démontre que chacune des concessions qui ont été faites à ses nobles revendications ont été conquises de haute lutte. Là où il n'y a pas de lutte, il n'y a pas de progrès. Ceux qui professent vouloir la liberté mais refusent l'activisme sont des gens qui veulent la récolte sans le labour de la terre, la pluie sans le tonnerre et les éclairs : ils voudraient l'océan, mais sans le terrible grondement de toutes ses eaux.
Commenter  J’apprécie          200
Peu après mon arrivée chez M. et Mme Auld, elle entreprit très aimablement de m'apprendre l'a b c. Quand je l'eus appris, elle m'aida à apprendre à épeler des mots de trois ou quatre lettres. C'est à ce point de mes progrès que M. Auld découvrit ce qui se passait et interdit aussitôt à Mme Auld de m'apprendre davantage, lui disant, entre autres, que c'était illégal, autant que dangereux, d'apprendre à lire à un esclave. Pour citer ses propres mots, il poursuivit : " Si vous donnez un pouce à un esclave, il prendra une aune. Un nègre ne devrait rien savoir d'autre qu'obéir à son maître, faire ce qu'on lui dit. L'instruction gâterait le meilleur nègre du monde. Alors, dit-il, si vous appreniez à lire à ce nègre (en parlant de moi) , il n'y aurait plus moyen de le tenir. Cela le rendrait pour toujours inapte à être esclave. Il deviendrait immédiatement intenable, et sans valeur pour son maître. Quant à lui, cela ne lui ferait aucun bien, mais au contraire beaucoup de mal. Cela le rendrait insatisfait et malheureux. ".
Commenter  J’apprécie          74
On nous compta tous ensemble pour l'expertise : hommes et femmes, jeunes et vieux, personnes mariées et célibataires furent comptés avec les chevaux, les moutons et les porcs. Il y avait des chevaux et des hommes, du bétail et des femmes, des cochons et des enfants, tous avec le même rang sur l'échelle des êtres vivants, et tous soumis au même examen soigneux. Vieillesse aux cheveux d'argent et jeunesse enjouée, jeunes filles et matrones devaient subir la même inspection indélicate. À ce moment-là, je vis plus clairement que jamais les effets dégradants de l'esclavage à la fois sur l'esclave et sur son propriétaire.
Commenter  J’apprécie          100

Video de Frederick Douglass (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frederick Douglass
Frederick Douglass (1818-1895), le lion d’Anacostia : Une vie, une œuvre (France Culture). Photographie : American abolitionist and former slave Frederick Douglass. (Credit: Corbis/Getty Images). Production : Perrine Kervran. Avec la collaboration de Claire Poinsignon. Diffusion sur France Culture le 19 décembre 2015. Né d'une esclave noire et d'un maître blanc, lui-même esclave affranchi, Frederick Douglass devint l'une des plus grandes voix abolitionnistes américaines du XIXème siècle. Par Virginie Bloch-Lainé. Réalisation : Clotilde Pivin. Attachée de production : Claire Poinsignon. Avec la collaboration d'Annelise Signoret. Au 19ème siècle aux Etats-Unis, au cours des trente années qui précèdent l’abolition de l’esclavage en 1865, de nombreux esclaves affranchis racontent leur histoire. Publié et diffusé par les sociétés abolitionnistes, le récit d’esclave devient un genre littéraire. Steve McQueen a réalisé un film à partir de l’un de ces récits, “Twelve years a slave”, écrit par Solomon Northup. Mais la plus célèbre de ces autobiographies, depuis sa publication en 1845 jusqu’à aujourd’hui où elle a le statut de texte classique lu et étudié, c’est l’autobiographie de Frederick Douglass. Né en 1817 d’une mère esclave et d’un maître blanc, Douglass connaît vingt années d’esclavage, sur une plantation d’abord, puis en ville, à Baltimore il parvient à s’échapper. Surdoué, sachant lire et écrire, Douglass raconte la violence dont il fut victime. Il donne des conférences très remarquées car il est un orateur exceptionnel. Rapidement, Douglass est davantage qu’un témoin de l’esclavage. Il s’engage en politique auprès des Républicains et conseille Lincoln pendant la guerre de sécession. Il fonde trois journaux, dirige une banque réservée aux esclaves affranchis, s’enrichit, fait faillite, épouse deux femmes dont une blanche en seconde noce. Douglass est un self-made man américain jusqu’au bout des ongles, irascible et génial.
Avec :
Claire Parfait , professeur de civilisation américaine à l’université Paris-Diderot.
Marie-Jeanne Rossignol,professeur de civilisation américaine à l’université Paris-Diderot.
Agnès Derail, maître de conférences en littérature américaine à l’ENS (Ulm).
Cécile Roudeau, professeur de littérature américaine à Paris III.
Hubert Haddad, écrivain, auteur de “Théorie de la vilaine petite fille” (éd. Zulma), un roman dans lequel apparaît Frederick Douglass.
Bibliographie :
Frederick Douglass, “Vie de Frederick Douglass, esclave américain, écrite par lui-même”, traduit de l’anglais (États-Unis) par Hélène Tronc (Gallimard).
Hubert Haddad, “Théorie de la vilaine petite fille” (Zulma).
François Specq, “De l’esclavage en Amérique”, (éditions rue d’Ulm).
William Wells Brown, “Le récit de William Wells Brown, esclave fugitif, écrit par lui-même”, traduit, introduit et annoté par Claire Parfait et Marie-Jeanne Rossignol (Publications des Universités de Rouen et du Havre).
Solomon Northup, “12 ans d’esclavage”, traduit de l’anglais (États-Unis) par Philippe Bonnet et Christine Lamotte (éditions Entremonde).
Source : France Culture
+ Lire la suite
Dans la catégorie : EsclavageVoir plus
>Comportements économiques>Travail (Sociologie)>Esclavage (24)
autres livres classés : Mouvements antiesclavagistesVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (144) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3164 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..