Cette réécriture a une démarche intéressante et, d'emblée compliquée. Comment réinventer ce roman (presque ce mythe) sous l'angle policier ? C'est-à-dire comment introduire une idée totalement exclue par
Flaubert, inventer des personnages ou s'intéresser aux seconds rôles afin de rendre l'ensemble cohérent, modifier finalement tout ce qui a trait au personnage central sans pour autant trahir l'oeuvre ?
Pourtant, tellement de choses sont modifiées dans ce roman que cela m'a dérangée. Car l'auteur joue jusqu'au bout en affirmant que c'est
Flaubert qui a menti sur cet événement, et que c'est son protagoniste, Rémi, qui en a seul été le véritable témoin. de fait, cela lui donne la possibilité de redistribuer les cartes et de jouer franc jeu en bousculant notre représentation des principaux personnages.
Néanmoins, outre ces transformations qui m'ont déplue, le roman policier, en lui-même, me semble mal agencé et la fin précipitée. Plus tordue que les romans de Rouletabille (on ne peut absolument rien prévoir), l'intrigue se conclut platement. Mais l'ensemble ne semble qu'un prétexte (vilain mot) pour donner une vision personnelle des caractères de chacun.
Ce roman m'a donc déçue tant sur le plan du policier que sur celui de la réécriture.