Monsieur Douzou sait se renouveler, c'est le moins que l'on puisse dire!
Là il nous entraîne avec douceur et poésie à la rencontre d'Annabelle qui veut juste être elle-même, au delà du cliché, au delà du genre, au delà du "il" ou du "elle".
Côté mots, le "il" de vient "elle" et inversement. Cela crée une lecture étrange mais si belle, ou plutôt si bil. de l'enfance à l'adolescence, du il/elle au "je", les mots et les traits noirs nous mènent aux pages orange, au "je" qui affirme sa personnalité.
La fin est belle, ouverte, chacun étant libre d'y voir l'issue qu'il veut.
Un album vraiment beau, pour les jeunes ados peut-être, ou alors avec des enfants avec suffisamment de maturité pour recevoir ce texte.
Annabelle n'aime pas trop les jeux soi-disant "de filles". Elle préfère ceux qu'on destine aux garçons. Mais pourquoi n'aurait-elle pas le droit de faire ce qu'elle veut? D'être ce qu'elle souhaite? Pourquoi devrait-elle se plier aux stéréotypes? Et d'ailleurs, pour aller plus loin, pourquoi devrait-elle choisir entre être une fille ou être un garçon? Ne pourrait-elle pas simplement être?
Cet album très réussi, destiné aux jeunes ados plus qu'aux petits (ou avec un accompagnement), pose la question de l'identité sexuelle. Derrière l'histoire toute simple et rédigée de façon très poétique, l'auteur joue sur la sémantique pour illustrer son propos: "il" et "elle" se mêlent; au lecteur de dénouer les fils et d'en tirer les conséquences.
Un petit objet à faire circuler absolument. Un vrai coup de coeur!
Je serai moins dithyrambique que la plupart. Je l'ai lu plusieurs fois, avec des yeux frottés, pour mieux le recevoir, et pourtant je ne le trouve toujours pas aussi accompli que ça. Il et elle, je suis diverse aussi et tellement concernée par le 'genre', qu'extrèmement exigente je suis devenue. Les belles trouvailles sont là, plusieurs fois au fil des pages, les beaux jeux de mots, mais parfois aussi tirés par les cheveux de Buffalo. Indécise je reste.
Avec cet album on n'est vraiment pas passé loin du coup de coeur.
Et contrairement à beaucoup de mes coups de coeur ce ne sont pas les dessins qui m'ont d'abord plus ici, ni leur parfaite concordance avec le texte. Non, la chose marquante, cil qui m'a le plus plu, c'est le texte. Presque un poème en fait. Un habelle jeux de mots ou toutes les terminaisons en il et elle sont inversées.
Un texte fort, qui joue sur les rimes et sur la confusion. Celle là même que ressent Annabil, la rebil.
Et puis il y a le message, fort actuil, d'un.e enfant versatelle qui se cherche et se trouve en grandissant, tout simplement.
Clairement, et tristement, ce qui m'a le moins plu ce sont les dessins. Ils ont beau être loués par de nombreuses critiques ils ne sont pas parvenus à m'emporter. Il y en a malgré tout deux ou trois que j'ai trouvé fort intéressants mais dans leur grosse majorité je ne les ai pas aimé du tout, les trouvant laids et par bien des aspects trop simplistes.
On me dira que je ne comprends rien à l'art et je répondrais que c'est peut-être vrai. Mais j'aurais préféré qu'un texte de cette qualité aie été mis en valeur par un dessin au moins aussi impactant.
L'idée de simples traits noirs griffonnés sur fond blanc ne me dérange absolument pas et le portait, la couverture ou encore le dessin avec la chaise fonctionnent très bien d'après moi. Mais je ne peux m'empêcher de trouver certains autres, ressemblant parfois à de simples croquis non terminés, très décevants.
(Lire la suite sur le blog)
Un immense coup de coeur pour cet album, ce poème ! Une immense émotion en refermant ce livre. Un immense besoin de partager avec les ami(e)s ce texte ! Celui qui me dira que la littérature jeunesse n'est pas de la Littérature recevra ce livre en cadeau! ET c'est un Immense cadeau que nous a fait Olivier Douzou, comme souvent...
je
je suis la rivière
je suis cette rivière
et je me faufile jusqu'à l'estuaire
là, je suis le fleuve
et c'est courant contre marée
jusqu'à ce que l'océan
soit à son comble
ce moment où rien ne se jette,
rien ne se retire,
le repos, l'étale,
la renverse
ensuite, ni fleuve
ni rivière,
je suis le chemin
que je trace dans l'océan
je suis ce que je suis
je serai ce que je veux
Buffalo Belle
je suis ce que je suis
je serais ce que je veux
On m'appelait Annabil
Je m'appelais Buffalo Belle
A cet âge-là, pas de pérelle
si tu préfères elle à il
ou il à elle
Qui est l'auteure de "Eleanor & Park" et "Carry on" ?